J?ai testé pour vous... la solitude au collège

[Peaudouce]

Pendant les 3 premiers mois de mon année de 6ème, la meilleure amie que j'ai eu, c'était la médiatrice du collège. Deux quatrièmes qui étaient avec moi en primaire et m'avaient pris sous leur aile sont allées la chercher un jour où elles m'ont trouvée pour la ènième fois en train de pleurer dans un coin. Et elle m'a vraiment aidée : comme quoi, surveillants, médiateurs et autres sont parfois vraiment cools pour les élèves tous seuls, et peuvent vraiment arranger les choses mais j'ai conscience que c'est sans doute compliqué à faire tout le temps...

Quand il y a deux surveillants pour plus de 300 élèves, oui c'est compliqué.

 

[Bonesfree]

haha je veux bien écrire "Je n'ai pas d'amis à la fac" ><"

 

[Hypsoline]

A tous ceux qui pensent que ne pas avoir d'amis dans son école n'est pas possible, détrompez vous. C'est tout à fait possible, malheureusement. Les autres peuvent vous juger sous n'importe quel prétexte (goûts, façon d'être, milieu social, notes, etc...). ça m'est arrivé 2 fois de ne pas avoir d'amis dans ma classe, et même si j'en avais quelques uns dans d'autres classes ou d'autres écoles, je peux vous assurer que c'est très difficile de ne pas se sentir seul(e). C'est le genre d'expérience pendant laquelle on se sent en permanence stigmatisé (que ce soit réel ou pas), et en dehors des faits il y a également le ressenti qui compte. C'est très difficile, ça donne l'impression de se battre seul(e) contre un monde hostile, et la psychologie sociale a démontré que la stigmatisation amène inconsciemment à se comporter de façon à remplir le stigmate en question. Après c'est plus ou moins selon les gens, bien sûr. Mais il y a une quantité non négligeable de personnes cruelles (surtout au collège) et de personnes qui le sont sans le faire exprès.

 

[Greene]

Oui oui, cela j'en ai été témoin.. mais même ces personnes là, avait, au moins (et/ou seulement (malheureusement)) un ami dans la classe, ou dans une autre. C'est vraiment le fait d'imaginer quelqu'un sans ami, ne parlant (de ce fait) à personne, ne pas rigoler avec une personne, être tout le temps : seul.. à en devenir presque "invisible" aux autres..
Par ailleurs, un invidu qui ne parle à personne de 8h à 18h (je généralise les heures), je trouve cela complètement fou. Je n'arrive pas à l'imaginer. (ni même à imaginer le ressenti de la personne en question (même si j'en déduis certains sentiments..))

Justement, dans mon collège les personnes qualifiés de bizarre restaient tout le temps seules dans leur coin avec un livre et les rares moments où des gens s'approchaient d'eux c?était pour les embêter/se moquer d'eux...

 

[Lyncis]

Pardon mais je ne suis pas du tout d'accord avec ça! J'ai été "pionne" (je préfère le terme d'assistante d'éducation, bien moins insultant), et je peux te dire que les gamins tous seuls à la récré, oui on les remarque. Et non, on ne s'en fout pas. Bien sûr qu'on a de la peine pour eux. Mais entre les permanences de cinquante élèves à gérer, le travail administratif à effectuer, et les profs à servir (puisque beaucoup d'entre eux nous prennent pour leurs larbins), il reste peu de temps pour s'en occuper.

Et surtout, que sommes nous censés faire? Forcer les autres élèves à accepter ceux qu'ils rejettent? On a jamais forcé personne à devenir ami avec quelqu'un d'autre, et le faire, ce serait jeter le discrédit sur l'élève, puisqu'il serait d'emblée considéré comme "le chouchou", ce qui n'arrangerait rien.

L'année dernière j'ai été en arrêt de travail une semaine, parce que j'étais en dépression, ne supportant pas la violence du job (pour lequel on ne reçoit pas une minute de formation, peut être serait-il bon de le rappeler). Aussi merci de ne pas faire de raccourcis rapides.

Désolée si le terme "pions" t'a paru méprisant, j'ai juste utilisé ce mot familier par habitude, c'est vrai qu'en y réfléchissant ça peut paraître rabaissant, mais ce n'était pas mon intention.

Après, je comprends que les surveillants ne sont pas des super-héros chargés de porter secours aux élèves maltraités, et bien sûr qu'on ne peut pas forcer des gens à être amis. Mais quand ils sont témoins d'un fait, ils pourraient au minimum dire aux autres d'arrêter, leur montrer que c'est un comportement minable. Je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse assister à une scène de ce genre de loin et rester passif.

Quand j'étais au collège, il m'est arrivé de voir un adulte prendre la défense d'un élève et même si les autres faisaient mine d'en rire, au moins le gamin se retrouvait tranquille sur le moment. Après, je ne dis pas qu'il sera moins isolé ou qu'on ne se moquera plus de lui, mais il me paraît important que ses persécuteurs n'aient pas un sentiment de toute-puissance et d'impunité.

Je ne leur jette pas la pierre, car je pense que c'est avant tout un problème de système, mais je trouve sidérant que les adultes (tous, pas que les surveillants) chargés d'encadrer les collégiens et autres en arrivent à trouver déplacé de faire leur vrai rôle d'éducation, en leur montrant aussi des valeurs humaines, mais c'est un autre débat.

 

[Peaudouce]

Désolée si le terme "pions" t'a paru méprisant, j'ai juste utilisé ce mot familier par habitude, c'est vrai qu'en y réfléchissant ça peut paraître rabaissant, mais ce n'était pas mon intention.

Après, je comprends que les surveillants ne sont pas des super-héros chargés de porter secours aux élèves maltraités, et bien sûr qu'on ne peut pas forcer des gens à être amis. Mais quand ils sont témoins d'un fait, ils pourraient au minimum dire aux autres d'arrêter, leur montrer que c'est un comportement minable. Je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse assister à une scène de ce genre de loin et rester passif.

Quand j'étais au collège, il m'est arrivé de voir un adulte prendre la défense d'un élève et même si les autres faisaient mine d'en rire, au moins le gamin se retrouvait tranquille sur le moment. Après, je ne dis pas qu'il sera moins isolé ou qu'on ne se moquera plus de lui, mais il me paraît important que ses persécuteurs n'aient pas un sentiment de toute-puissance et d'impunité.

Je ne leur jette pas la pierre, car je pense que c'est avant tout un problème de système, mais je trouve sidérant que les adultes (tous, pas que les surveillants) chargés d'encadrer les collégiens et autres en arrivent à trouver déplacé de faire leur vrai rôle d'éducation, en leur montrant aussi des valeurs humaines, mais c'est un autre débat.

Bon pour info, j'ai toujours réagi quand je voyais un élève se faire stigmatiser par les autres sous mes yeux. C'est vrai que mon post ne le mentionnait pas, mais ça me paraissait évident. Quand un élève se fait insulter ou chahuter, bien sûr qu'on punit. Il y a des entretiens avec la cpe, des heures de colles. Bien souvent ça ne suffit pas, parce que même si on explique la raison de la punition, l'élève "maltraitant" reste persuadé de sa légitimité. Et il recommencera.

Là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, c'est sur l'idée que les adultes du collège sont là pour éduquer les élèves. Bien sûr ils doivent instaurer une certaine discipline et la Vie scolaire existe pour garantir le bon fonctionnement du temps hors classe (c'est normalement aux professeurs de gérer la classe, bien que souvent, ils soient complètement débordés -pas tous). En fait pour moi c'est davantage le travail des parents d'éduquer. Mais quand on voit les parents... Je vais m'arrêter là parce que je m'éloigne du sujet!

 

[tititelili]

J'ai l'impression que le titre ne colle pas du tout avec le contenu de l'article ^^'
Je m'attendais à lire le ressenti d'une personne qui n'a pas eu d'amis au collège (je me suis enfermée dans les toilettes à toutes les récré assez longtemps pour savoir que c'est possible), et en fait c'est plus une rancoeur à l'égard des élèves de classe CHAM qui en ressort. "J'ai testé pour vous : la classe CHAM", ça serait plus logique.

Je suis tout à fait d'accord avec toi.
Bien que l'article soit très bon, je m'attendais à autre chose,
J'ai connu le collège sans ami avec son niveau de "tristittude", et celui-ci rejoint pour moi celui sur le harcèlement.

En tout cas tant mieux si elle s'en est sorti aujourd'hui car ce n'est pas toujours simple de sortir de ça.

 

[Fab]

J'ai l'impression que le titre ne colle pas du tout avec le contenu de l'article ^^'
Je m'attendais à lire le ressenti d'une personne qui n'a pas eu d'amis au collège (je me suis enfermée dans les toilettes à toutes les récré assez longtemps pour savoir que c'est possible), et en fait c'est plus une rancoeur à l'égard des élèves de classe CHAM qui en ressort. "J'ai testé pour vous : la classe CHAM", ça serait plus logique.

Effectivement, tu as raison et on a changé

 

[Lyncis]

Peaudouce, on est d'accord, le problème est difficile à résoudre.
Mais je pense vraiment que l'école devrait avoir un vrai rôle à jouer dans l'éducation, tout simplement parce que c'est là que les jeunes passent la plus grande partie de leur temps. Proportionnellement, avec les temps de trajets et si l'élève ne rentre pas chez lui à midi, il passe des journées de 7h-18h à peu près à l'école, sans parler des internes... Donc oui, je pense que les valeurs morales et civiques devraient être enseignés à l'école ET par les parents, bien sûr.

 

[Oh]

A part que je nétais pas en CHAM(!) c'est un peu pareil que toi Alfredette.

Le pire moment de ma vie, avec la séparation d'avec le père de mon fils.
De très très mauvais souvenirs, qui m'ont marqué à vie, et qui ont façonné ,entre autres, celle que je suis aujourd'hui (torturée, parano, insécure...). Ca me rassure malgré moi de voir que je ne suis pas la seule...
Pour moi ça n'a pas été immédiat, j'avais une bande et une meilleure amie que je me disputais avec une autre (j'étais un peu trop exclusive, je le suis toujours d'ailleurs ) et cette fille a craqué et m'a virée -compréhensible- sauf que je me suis retrouvée seule, vraiment toute seule. Les autres m'ont lâchée aussi, pour ne pas être assimilée à la "sans-amis". Au collège, il n'y a pas pire. Donc ça n'a commencé qu'en 5ème milieu d'année, jusqu'à fin 2nde, ma réputation m'ayant suivi au lycée et en plus j'ai eu le malheur de redoubler :s
Soit 5 ans et 1/2 d'exclusion, de moqueries collectives de mes classes successives, de rires sur mon passage, de crachats, voire d'insultes et plus rarement d'altercations physiques, de "T'ES MOCHE!!!!" hurlé dans la figure, de "t'es trop conne" écrit dans l'agenda, de mec qui me met un râteau devant tout le monde alors que je ne veux même pas de lui juste pour m'afficher, etc, c'est très très long et ça ne me laisse pas indemne. De la méchanceté gratuite, et beaucoup beaucoup de lâcheté....................... Bref, que du malheur. C'était une souffrance indicible; j'ai pensé au suicide mais n'ai jamais franchi le pas, pas le courage, et une petite voix dans ma tête me disait "ça va passer, ce sera mieux après".
Et elle avait raison. J'ai changé de lycée et je me suis refait des amies!!! Et oui, comme quoi, selon l'environnement, je n'étais plus l'intouchable mais une amie potentielle, ça redonne foi en l'humanité (un peu!) Je n'ai plus la rage contre eux mais je ne pardonne pas, l'adolescence rend con et suiveur mais pas à ce point, y a des limites à la connerie. Faire du mal délibérement c'est une chose que je ne m'autoriserai jamais à faire ou je me retiens, j'ai des valeurs moi... JE NE COMPRENDS JUSTE PAS
Une gamine fragile et trop gentille, sans doute différente aussi (cheveux courts etc...), pourtant je faisais tout pour me réintègrer mais perdu d'avance, et voilà le résultat. Je me demande s'ils savent les répercussions que ça a eu sur moi, ils ont brisé une partie de ma vie, ils n'avaient pas le droit...
J'en veux à mes ex camarades, aux profs, et surtout surtout à mes parents, de ne pas m'avoir comprise, soutenue, protégée (changée d'école peut-être?) car en dehors de l'école (sport, musique, dessin) j'avais des amies!!
J'ai changé (c'était il y a 10 ans et plus) mais je reste encore parfois la jeune fille blessée........

 

[Justinesmn]

j'ai passé ma 4ème & ma 3ème dans une classe CHAM, alors que je n'étais pas au conservatoire, du coup j'en ai des bons souvenirs vu qu'on avait moins d'heures de cours que les autres

j'ai du mal à reconnaître l'ambiance de ma classe dans cet article, notre classe était complètement intégrée au reste du collège (public, et pas des plus glorieux soit dit en passant) et mes camarades CHAM étaient normaux lol surtout à partir de la 3ème, ils étaient plutôt respectés parce qu'on se rendait compte de la charge de travail qu'ils avaient avec l'école + le conservatoire.

peut être que c'est parce que c'était un collège urbain, pas vraiment perdu dans la montagne j'imagine assez bien "l'élite" locale ne surtout pas vouloir mélanger sa progéniture avec le reste, c'est typique. Mes camarades de CHAM étaient loin d'être des fils de médecins & de PDG

Ce qui me fait rire dans ta description, c'est que c'est exactement ce que j'ai vécu quand je suis arrivée à sciences po ! tu essaies de t'intégrer en mode "immersion en milieu hostile" ahah, et aaaah les rallyes ! je connaissais pas avant, et à chaque gala je suis jalouse de tous ces gens qui dansent aussi bien le rock & la valse ! (alors que je suis dans mon coin à me demander quand est-ce qu'ils vont passer du David Guetta^^)

en tout cas, comme ça a été dit plus haut, ça montre bien le problème du système en france. le "vous êtes l'élite" je l'ai entendu quand je suis entrée à sciences po, et même comme toi quand je suis entrée en 6ème trilingue anglais (dans un autre collège), j'avais 10 ans quoi ! on a le même discours à tous les niveaux de l'éducation, c'est assez flippant quand on y pense.

 

[Gilmorified]

J?étais aussi dans un collège privé ou j'avais peu, si ce n'est pas d'amis. Dans mon cas ce n'est pas d'avoir aucun amis qui m'a le plus "traumatisé" c'est des choses que les autres collégiens ont pu faire ou dire pour se moquer de moi. Etant dans la catégories des gens pas populaires, ceux qui au contraire l'étaient aimaient passer leur ennui sur ceux d'entre nous qui ne faisaient pas parti de leur clique.

J'ai donc eu le droit a des garçons qui me faisaient croire quelques jours qu'ils étaient intéressés par moi avant de se foutre de moi avec leur potes une fois que je commençais a y croire... Des filles que je considérai comme des copines qui me laissaient tomber pour leurs "vrais amies" pour des raisons qui me sont encore aujourd'hui inconnues etc.etc.

Tout ça m'a rendu vraiment parano et jusqu'aujourd'hui dès qu'un ami rigole sans que je sache pourquoi, dès qu'un garçon semble s?intéresser à moi, je crois qu'on se moque de moi et que tout ça n'est qu'une blague pour pouvoir se foutre de moi... Quelques moqueries au collège face a une période au lycée qui s'est bien passé ainsi qu'a la fac, on pourrait croire qu'avec le temps je me serai rendu compte qu'on ne se moque plus de moi mais malheureusement c'est toujours le cas plus de 10 ans plus tard... :/