@junebouvier
C'est sûr que ce genre de choix doit être mûrement réfléchi, et si possible avec la "bénédiction" de la famille ou des proches.
Après, 16 ans ou pas, quand on se sent mal je pense que c'est positif d'essayer de faire en sorte que ça aille mieux, que ça passe par s'émanciper de ses parents (même si là ce n'est pas le cas, il me semble que l'émancipation c'est beaucoup plus que ça d'un point de vue légal ?) ou par autre chose.
Perso, je pense que c'est bien de se tromper dans la vie, et surtout d'avoir la
possibilité de faire des erreurs. Peut-être que les erreurs qu'elle va faire à 16 ans, d'autres les feront à 25 ans une fois qu'ils auront terminé leurs études et qu'ils commenceront leur vie "indépendante" (= pas chez les parents, pour rester dans l'idée de l'article). Dans un sens, peut-être qu'elle peut "prendre de l'avance" (je crois que je suis pas très claire
).
Tu parles de maturité ("être conscient de ses choix", "en construction"), mais à mes yeux (c'est donc une opinion toute personnelle
) la maturité ça se travaille, ça s'apprend et ça évolue au fil des circonstances de la vie (et ça n'attend point le nombre d'années).
Quand j'ai commencé à vivre "presque seule" (juste avec mon frère), j'étais bien sûr plutôt immature comparé à maintenant, mais très vite ça m'a fait prendre des responsabilités, je n'avais personne à appeler en cas de souci (mes parents vivaient loin à l'étranger, je ne voulais jamais déranger ma grand-mère qui s'inquiète beaucoup trop pour tout, et.. c'est tout), du coup c'était à moi et à moi seule de faire attention à moi. Justement, cette expérience m'a "construite". Par exemple, typiquement, j'ai compris que c'était pas grave de demander de l'aide. Je m'entêtais à vouloir tout gérer toute seule, sans que personne ne sache le bordel dans lequel je me débattais, jusqu'à finir par fondre en larmes pour oui pour un non. Heureusement que mes profs étaient là pour sonner l'alarme, et moi j'ai compris que je n'avais pas besoin de me prendre pour superwonder-adolescente et que demander de l'aide n'a rien d'honteux.
Donc OUI : ce n'est pas pour tout le monde, il est sûrement préférable que les parents restent derrière, ça dépend grandement des individus..
MAIS : je pense que c'est quand important que dans la vie, tout le monde sache très tôt qu'on a toujours le choix. Qu'on peut refuser, ne pas être d'accord, vouloir quelque chose et tout faire pour l'avoir... Qu'on peut ne pas se sentir à l'aise en milieu scolaire et qu'on a la possibilité de faire autre chose.
D'ailleurs, digression sur l'école : on le sait (enfin sur madmoizelle je pense que c'est acquis) que l'école a plein de défauts, notamment de ne pas s'adapter à la particularité de chaque élève. Je ne blâme pas les profs ni même l'Education Nationale, c'est très complexe voire impossible de pouvoir suivre individuellement chaque enfant pour répondre à ses besoins, mais... Et pour ces enfants qui ne se sentent vraiment pas bien à l'école ? Faut-il les forcer à y rester jusqu'au bac, arguant que c'est ce que tout le monde fait, qu'il FAUT suivre CETTE voie-là précisément sinon point de salut ?
Je trouve l'article en ce sens positif qu'il permet de mettre en avant le CNED (bon, c'est pas le seul, il y a eu d'autres témoignages dessus) comme alternative. Je suis favorable à toutes les alternatives
.