J'ai 17 ans et l'impression que personne ne m'aime vraiment

[Samsayonara]

J'aurai pu dire pareil, et à mon âge j'ai encore parfois cette impression. Cela ne m'arrête plus, je sais qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Et bizarrement, le fait d'en avoir plus rien à cirer et plus sûre de moi, donne un certain charisme. D'être moi et d'imposer ce moi, et pas une personnalité creuse pour me faire aimer.
A savoir, on prend souvent pour exemple des personnes qui semblent plus aimées, plus entourées. En ayant discuté avec quelques unes de ses personnes en question, j'ai eu plusieurs révélations:

- certaines jouent un rôle consensuel de peur d'être rejeté. Mentir en permanence les rend triste, et même si elles le cachent , elles en souffrent également.
- Certains ont l'air vachement entourées, mais lorsque tu es vraiment mal, ou dans le besoin, la multitude de potes n'existe plus et parfois plus du tout. Et tu es seul(e).
- Parfois, il vaut être seul qu'être avec des gens qui te font te sentir seul...
- Pour certains, il y a un prix à payer. Genre ma copine qui est hyper entourée de sa famille, mais étouffée par sa mère, qui dicte ses choix, commente tout, exige de la voir plusieurs fois par semaine en disant " mais on ne se voit jamais" alors que chaque dimanche est passé avec eux, et qui sans cesse te fait sentir coupable pour un oui, ou un non. Certains amis, c'est pareil. Le pote hyper présent, mais parce que toi , tu as la bagnole et le permis, qui t'appelle des heures et fait du chantage au suicide pour qu'on l'écoute etc, et qu'une fois qu'il a son véhicule et son permis, du jour au lendemain, il passe à tes pieds sans dire bonjour ...

N'oublie pas, tu as de la valeur, c'est juste que tu manques de confiance en toi. Si tu crois à ta valeur, les autres y croiront aussi. Et ceux qui ne le croient pas, tu ne les côtoies pas, tout simplement! Ne te jauge jamais à travers le prisme des autres. Tu es toi, tu as le droit d'exister, le droit à ta singularité.

 

[Papushka]

J'avais ce même genre de ressenti au lycée, j'aurais totalement pu écrire ce texte.

Je sais qu'à l'époque je détestais entendre "ça ira mieux en grandissant, tu verras" parce que ça me faisait une belle jambe (ce n'est pas du tout une critique envers certaines de vos réponses hein ! D'ailleurs huit ans après je suis 100% d'accord avec cette affirmation).

Mais ce décalage entre qui j'étais dans ma tête et ce que j'osais faire, ou plutôt ce que je n'osais pas faire dans la vraie vie, c'était étouffant. C'était dur d'entendre que j'allais devoir attendre pour que ça passe, alors que j'avais déjà attendu toute ma vie.

Personnellement ce qui m'a beaucoup aidée, c'est de nouer des liens avec des personnes sur internet autour d'une passion commune (à l'époque le dessin et certains fandoms que je suivais avec obsession). Ça m'a montré que ma personnalité pouvait plaire et être appréciée, aussi en décalage soit-elle. Rien que le fait qu'on me laisse des commentaires ou des MP me remplissait de joie parce que c'était des gens qui me contactaient volontairement, ils avaient fait la démarche et l'effort de m'écrire... C'était génial.

Je comptais pleinement avec la MadZ à l'origine de ce témoignage et si tu me lis, je te fais un gros câlin virtuel !

 

[dreyyy]

J'ai l'impression de me lire il y a quelques années! Aurais-envoyé un texte à Madmoizelle dans mon sommeil?
D'abord, pour l'auteure du témoignage, plein de câlins Tu n'es pas seule!

Pour apporter ma pierre à l'édifice et donner, j'espère, un peu un peu d'espoir à cette Madz : quand j'étais au lycée (il y a un peu moins de 10 ans), et même un peu après, j'étais tout pareil qu'elle, souriante et toujours sympa quand on venait me parler, mais je n'arrivais pas à me faire des vrais amis, je gardais toujours une distance. C'était involontaire, parce que en fait je crevais d'envie de me faire une bande d'amis comme dans les films, mais vu ma timidité et mon manque de confiance en moi, je n'arrivais pas à transformer mes 'potes' en véritables amis. Et même, quand il y a en avait qui "s'accrochaient" et avec qui je commençais à bien m'entendre et à m'ouvrir un peu (pas trop non plus hein, il me faut des années pour faire confiance et après je m'ouvre très progressivement et je garde de toute façon toujours des parties de moi pour moi), en général notre amitié ne survivait pas au passage en classe supérieure/passage au lycée/aux études etc.
Aujourd'hui, j'ai un peu progressé sur ce point, j'ai gardé contact avec quelques personnes de mes études (j'ai fini mes études il y a 2 ans) et je compte bien les garder longtemps dans ma vie
Je me rends compte maintenant que je suis certainement passée à côté de jolies amitiés et je me cherche le courage de leur demander des nouvelles, ça viendra surement un jour!
Pour le côté 'je ne suis jamais invitée nulle part', je compatis également Je suis passée par la même chose au lycée, et je me désespérais d'être la fille à part, celle avec qui on discute en cours de philo, on lui demande qu'elle nous explique le cours (et comme je suis sympa j'accepte), mais au moment d'aller boire un verre après les cours, elle n'existe plus. Je peux juste dire que ces gens ne sont pas vraiment des amis, juste des connaissances, et qu'il y a d'autres personnes avec lesquelles tu t'entendras mieux ailleurs (des Madz au-dessus parlaient d'activités extra-scolaires, c'est un moyen de rencontrer d'autres personnes). Après moi j'ai fini par me dire que si je propose des activités, que les personnes ne sont jamais dispo, et bien je m'en éloigne, même si ça fait mal parce qu'une partie de moi me dit qu'on ne m'aimera jamais vraiment, ça me fais encore plus mal de voir les photos des gens sur Facebook (team vieille, c'est le seul réseau social sur lequel je suis inscrite) qui font des sorties ensemble auxquelles je ne suis pas invitée.

Spoiler

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C'est un peu décousu comme post et j'ai l'impression de partir dans tous les sens, mais pour en revenir à l'auteure du témoignage : courage ! Pour moi le chemin vers 'en fait je compte pour des gens' est passé par un travail sur moi pour comprendre que non, je suis pas indigne d'être aimée, j'ai des qualités, et pour m'accepter telle que je suis pas telle que j'aimerais être. C'est un long chemin et je suis pas encore arrivée au bout! Les compliments de mes amis, que j'ai enfin fini par me faire et garder, sont précieux pour ça.
En ce qui te concerne, tu as l'air d'être quelqu'un de cultivé, d'intelligent et gentille (et c'est un compliment), et j'aurais été ravie d'être ton amie dans la vraie vie si je t'avais rencontrée

Pfiouuuu j'ai écrit un pavé! (et accessoirement j'ai foutu en l'air ma matinée de boulot )

 

[Suireso]

Tout d’abord, un énorme câlin à cette madz qui a eu le courage de témoigner. Plein de courage à toi et j’espère que ça ira mieux dans ta vie future . Mon commentaire va sûrement reprendre plein d’éléments des autres et comme toi et beaucoup d’autres j’ai ressenti les mêmes émotions vers 15-16 ans (avec idée suicidaire en prime). J’espère toutefois te donner des clefs pour aller mieux à travers ce témoignage. Je suis moi aussi hypersensible, parfois d’une grande naïveté envers les gens (je vois toujours le bon dans quelqu’un et refuse d’entendre la petite voix intérieure qui me dit de pas me fier à lui) et j’ai tendance à réfléchir beaucoup trop sur tout. Comme toi je me suis détesté de ne pouvoir tisser des liens et comprendre ce de ma génération. J’ai décidé de me fonder dans la masse et de me renier pendant des années, c’était plus simple et je me sentais moins seule et après une grosse grosse dépression post bac j’ai décidé de voir un psychologue presque 4-5 ans et ça m’à sauve la vie. J’ai vécu à ce moment une grosse déception amicale et j’ai ouvert les yeux sur qui était mes vraies amies. A cet époque j’ai rencontré mon chéri, j’avais 20 ans et nous sommes toujours ensemble depuis. Avec mes meilleures amies c’est l’un des seuls à m’accepter comme je suis avec mes changements d’humeur perpétuelle et m’a tendance à tout surinterprèter. J’ai appris à m’accepter et retrouver une estime de moi (elle est pas très grande mais c’est déjà ça). J’ai décidé de m’expatrier et je me suis rendu compte de ce que je pouvais accomplir (déjà passer d’un lycée privé à l'université m’a beaucoup aidé). Je suis passé de: « tout roule dans ma vie mais moi je suis triste comme les pierres » a « ça va bien ». Je peux pas t’assurer que tout se réglera, tu tomberas toujours sur des personnes profiteuses, blessantes et toxiques, tu passeras par des moments de doutes, après si tu t’acceptes sans prendre compte des autres et que tu trouves des personnes qui t’aiment comme tu es, ça ira ( y en a déjà plein dans ce forum il semblerait). Même si c’est plus facile à dire qu’a faire souvent changer d’environnement après le bac aide beaucoup. Le plus important c’est de s’aimer soi même et de te faire accepter comme tu es par les gens (tant pis pour eux s’ils aiment pas ta façon d’être), avec le temps ça devient plus facile. Sinon j’ai rencontré plein de gens qui n’aimaient pas les gens gentils et préfères ceux qui leur font du mal, je comprends pas le principe mais ça doit être leur côté maso . Enfin jusque là j’ai toujours réussi à trouver 1 à 2 personnes sympathiques et avec qui m’entendre où que j’aille... donc garde espoir .

 

[Charlotte_bo]

Merci pour ton témoignage, je me reconnais énormément dans ce que tu as écris. Moi aussi, je me sentais en décalage complet avec les personnes de mon âge, moi aussi je suis petite, moi aussi j'étais effacée, moi aussi j'avais peur du rejet, moi aussi je suis hypersensible... Mais aujourd'hui j'ai 24 ans et le lycée commence à me paraître bien loin et je peux te dire avec un peu de recul, ne t'en fais pas tout ira bien et même très bien! Tu es TOI et ça c'est ce qui compte, et une chose est sûr le lycée est une période bien ingrate à mon sens ! MAIS première bonne nouvelle, le monde est rempli de gens qui ne demandent qu'à te connaître et qui t'apprécieront pour ce que tu es vraiment. Deuxième bonne nouvelle, le lycée ce n'est pas représentatif de la "vrai vie" car ta vie tu vas à la construire selon TES envies . et mince tu as 17 ans, c'est très jeune, tu as tout le temps devant toi, tu as tout à vivre, tout à écrire. Et ce n'est pcq tu ne te retrouve pas dans les personnes du lycée que ça sera comme ça toute ta vie, au contraire !! Plus tu avances dans la vie, plus tu rencontres des personnes qui te correspondent et tu verras c'est merveilleux. Je sais que ces périodes sont très dures à surmonter mais TOUT PASSE et rien n'est figer. Si je peux me permettre de te donner un conseil, ne perd pas ton temps avec ces personnes ou à vouloir leur ressembler dans quelques temps elles n'auront plus d'importance à tes yeux, sois toi-même, tu n'as pas besoin de rentrer dans un moule pour être aimer, Ta singularité c'est ta force!

 

[Flach]

Prends ton sac à dos et part voyager Madmoizelle, change de ville, de pays, le reste suivra... Comme cela a été dit dans les comm' précédents