Je crois que presque tout le monde peut se retrouver dans ce témoignage à un moment ou à un autre, même les passionnés. Si je prend l'exemple de mon copain qui est lui vraiment passionné par plusieurs choses, dont le métier qu'il s'est choisi, il est quand même passé par plusieurs années de doutes, il est arrivé là ou il est par un chemin un peu hasardeux pendant lequel il a testé deux-trois trucs différents avant de se fixer. Et même aujourd'hui, même passionné, il n'est pas sur à 100% de vouloir rester dans cette branche toute sa vie et me parle de temps en temps de reconversion dans le futur. Le fait est qu'il y a toujours des inconvénients à un métier ou un choix de vie, et que ce qui nous correspond à 25 ans ne nous correspondra peut-être plus à 30 ans.
Enfin personnellement c'est vrai que je trouve quand même que mon copain a bien de la chance, parce que moi je suis plutôt dans la situation décrite dans l'article, il n'y a rien que j'aime assez pour m'enthousiasmer d'y passer 35h par semaine pendant plusieurs années. Certains sujets m'intéressent plus que d'autres, mais malheureusement ce sont des secteurs bouchés, peu rémunérés, très exigeants en heures, ou qui nécessitent de s'expatrier pour réussir. Or je ne suis pas assez motivée pour accepter autant d'inconvénients pour des métiers dont je ne suis même pas certaine au final qu'ils me correspondent. Je n'ai pas forcément envie que mes loisirs deviennent plus que ça à bien y réfléchir.
Pour retracer un peu mon parcours, la période collège et lycée était très simple pour moi : j'avais de bonnes notes sans forcer, j'ai fait S parce que ça ne fermait aucune porte et je me contentais chaque année de passer tranquillement à l'année suivante. Plus passive tu meurs je crois Tous les profs se contentaient de me dire que je pourrais faire ingénieur (mais personne n'était fichu de m'expliquer en quoi ça consistait, "ça dépend ingénieur en quoi", j'étais bien avancée avec ça).
Bref, mes profs creusaient pas, mes parents creusaient pas, je creusais pas non plus, personne ne creusait, en surface tout VA BIEN, tout est simple et on aime les licornes
J'ai fait une école d'architecture au final, sans savoir dans quoi je mettais les pieds. ça avait l'air vaguement sympa et ça mêlait pleins de matières différentes.Comme j'étais une bonne élève, on ne me parlait que de fac ou de prepa, de bac+5 minimum, deux systèmes qui me rebutaient (l'un trop libre l'autre trop rigide/dur et trop similaire au lycée sur la forme). En plus j'avais l'impression que tout ça m'obligeait à choisir une matière vers laquelle me diriger (prepa math, prepa littéraire, fac d'histoire, fac de bio, fac de droit, de langue...). On fait quoi quand aucune matière ne t'intéresse beaucoup plus que les autres ? Mes notes étaient à peu de choses près les mêmes partout, c'est pas ça qui allait m'aider à trancher. L'architecture, ça me semblait assez touche à tout.
Au final, j'ai tenu à terminer mon cursus et avoir mon master. Et maintenant je me réoriente
J'ai appris à aimer l'architecture, vraiment, mais j'ai aussi réalisé que ce n'était pas du tout un métier pour moi. Pourquoi avoir pris la peine de terminer mon master ? Parce que comme au lycée, je me laissais conduire d'une année sur l'autre. J'ai pas redoublé, j'étais dans la moyenne, et j'avais une grosse charge de travail, bref, pas vraiment de temps ni d'occasions pour remettre les choses en question. Puis je me disais que le métier c'était surement autre chose que les études.
Et là mes stages en master ne m'ont plus permis d'ignorer la réalité : je n'avais aucune envie de faire ce métier, ça me plaisait encore moins que les études. Du coup j'ai rajouté l'architecture à mes loisirs maintenant
Qu'est ce que j'ai pu angoisser ! Quand tu te réorientes, surtout après un master, il faut sans cesse se justifier, les gens te disent que c'est dommage, te regardent les yeux pleins de points d'interrogations. A chaque fois ça me renvoie à ma propre incapacité à prendre ma vie en main, à savoir qui je suis et ce que je veux. En plus on a un vrai problème en France avec les gens qui n'ont pas un parcours linéaire. Pour changer de voie, c'est la croix et la bannière, les recruteurs ne se disent pas qu'on est polyvalent, capable d'apprendre, de s'adapter, ils se disent qu'on est pas fiable, voire paumé, et forcément moins bien que quelqu'un qui a fait un "sans faute".
Mais comme les autres l'ont dit, ce qui m'a le plus aidé à y voir plus clair, c'est les stages et les petits jobs, même Mc Donalds ou factrice à la Poste. Il faut vraiment être dans le monde professionnel au quotidien pour se rendre compte du genre de vie qu'on veut. Personnellement je pense que mon métier ne sera jamais une vocation et qu'il n'existe pas un truc qui me fera m’épanouir particulièrement dans ma vie, mais plutôt un équilibre entre plusieurs choses. A moi de trouver le bon dosage.
Et chose importante, je me réoriente en prenant une formation en alternance. Je trouve que c'est franchement le meilleur compromis pour savoir ce qui t'attends à la fin de tes études et être véritablement formé à quelque chose de concret. Peut-être que ma réorientation sera aussi un mur, mais au moins cette fois je n'ai pas choisi par défaut, j'ai cherché, réfléchi, et pris une décision en toute connaissance de cause. C'est déjà un gros progrès pour moi je trouve
Courage à ceux qui ont lu le pavé jusqu'ici, ça fait du bien d'écrire
Enfin personnellement c'est vrai que je trouve quand même que mon copain a bien de la chance, parce que moi je suis plutôt dans la situation décrite dans l'article, il n'y a rien que j'aime assez pour m'enthousiasmer d'y passer 35h par semaine pendant plusieurs années. Certains sujets m'intéressent plus que d'autres, mais malheureusement ce sont des secteurs bouchés, peu rémunérés, très exigeants en heures, ou qui nécessitent de s'expatrier pour réussir. Or je ne suis pas assez motivée pour accepter autant d'inconvénients pour des métiers dont je ne suis même pas certaine au final qu'ils me correspondent. Je n'ai pas forcément envie que mes loisirs deviennent plus que ça à bien y réfléchir.
Pour retracer un peu mon parcours, la période collège et lycée était très simple pour moi : j'avais de bonnes notes sans forcer, j'ai fait S parce que ça ne fermait aucune porte et je me contentais chaque année de passer tranquillement à l'année suivante. Plus passive tu meurs je crois Tous les profs se contentaient de me dire que je pourrais faire ingénieur (mais personne n'était fichu de m'expliquer en quoi ça consistait, "ça dépend ingénieur en quoi", j'étais bien avancée avec ça).
Bref, mes profs creusaient pas, mes parents creusaient pas, je creusais pas non plus, personne ne creusait, en surface tout VA BIEN, tout est simple et on aime les licornes
J'ai fait une école d'architecture au final, sans savoir dans quoi je mettais les pieds. ça avait l'air vaguement sympa et ça mêlait pleins de matières différentes.Comme j'étais une bonne élève, on ne me parlait que de fac ou de prepa, de bac+5 minimum, deux systèmes qui me rebutaient (l'un trop libre l'autre trop rigide/dur et trop similaire au lycée sur la forme). En plus j'avais l'impression que tout ça m'obligeait à choisir une matière vers laquelle me diriger (prepa math, prepa littéraire, fac d'histoire, fac de bio, fac de droit, de langue...). On fait quoi quand aucune matière ne t'intéresse beaucoup plus que les autres ? Mes notes étaient à peu de choses près les mêmes partout, c'est pas ça qui allait m'aider à trancher. L'architecture, ça me semblait assez touche à tout.
Au final, j'ai tenu à terminer mon cursus et avoir mon master. Et maintenant je me réoriente
J'ai appris à aimer l'architecture, vraiment, mais j'ai aussi réalisé que ce n'était pas du tout un métier pour moi. Pourquoi avoir pris la peine de terminer mon master ? Parce que comme au lycée, je me laissais conduire d'une année sur l'autre. J'ai pas redoublé, j'étais dans la moyenne, et j'avais une grosse charge de travail, bref, pas vraiment de temps ni d'occasions pour remettre les choses en question. Puis je me disais que le métier c'était surement autre chose que les études.
Et là mes stages en master ne m'ont plus permis d'ignorer la réalité : je n'avais aucune envie de faire ce métier, ça me plaisait encore moins que les études. Du coup j'ai rajouté l'architecture à mes loisirs maintenant
Qu'est ce que j'ai pu angoisser ! Quand tu te réorientes, surtout après un master, il faut sans cesse se justifier, les gens te disent que c'est dommage, te regardent les yeux pleins de points d'interrogations. A chaque fois ça me renvoie à ma propre incapacité à prendre ma vie en main, à savoir qui je suis et ce que je veux. En plus on a un vrai problème en France avec les gens qui n'ont pas un parcours linéaire. Pour changer de voie, c'est la croix et la bannière, les recruteurs ne se disent pas qu'on est polyvalent, capable d'apprendre, de s'adapter, ils se disent qu'on est pas fiable, voire paumé, et forcément moins bien que quelqu'un qui a fait un "sans faute".
Mais comme les autres l'ont dit, ce qui m'a le plus aidé à y voir plus clair, c'est les stages et les petits jobs, même Mc Donalds ou factrice à la Poste. Il faut vraiment être dans le monde professionnel au quotidien pour se rendre compte du genre de vie qu'on veut. Personnellement je pense que mon métier ne sera jamais une vocation et qu'il n'existe pas un truc qui me fera m’épanouir particulièrement dans ma vie, mais plutôt un équilibre entre plusieurs choses. A moi de trouver le bon dosage.
Et chose importante, je me réoriente en prenant une formation en alternance. Je trouve que c'est franchement le meilleur compromis pour savoir ce qui t'attends à la fin de tes études et être véritablement formé à quelque chose de concret. Peut-être que ma réorientation sera aussi un mur, mais au moins cette fois je n'ai pas choisi par défaut, j'ai cherché, réfléchi, et pris une décision en toute connaissance de cause. C'est déjà un gros progrès pour moi je trouve
Courage à ceux qui ont lu le pavé jusqu'ici, ça fait du bien d'écrire