J'ai été très longtemps dans le même cas que l'autrice de l'article, j'ai eu des amoureux puis des amoureuses (quand j'ai compris que j'étais lesbienne) mais pour diverses raisons sans relations sexuelles puis j'ai été très longtemps célibataire de 21 ans à 26 ans en étant très à l'aise et sereine avec ça. Et malgré cette sérénité, je me suis rendue compte que je sacralisais le couple et le sexe. Je me disais que si j'étais célibataire, même par choix, c'est que je n'étais pas faite pour ça, pas à la hauteur, que je ne pourrais rien apporter à l'autre (surtout du point de vue du sexe étant donnée mon inexpérience...) bref, j'ai commencé à en faire une montagne et à avoir peur et j'étais tiraillée entre le fait d'être à l'aise avec mon célibat et ma virginité et le fait que peut-être quand même j'aimerais bien que ça arrive un jour mais que je n'en étais pas capable... Ce que j'ai un peu l'impression de lire dans ce témoignage.
Enfin bref, j'ai fini par rencontré une fille dont je suis tombée raide amoureuse et qui s'est avérée être beaucoup plus expérimentée que moi. J'avais peur qu'elle se rende compte que j'étais novice et j'ai essayé de le lui cacher, mais lors de ma première fois, j'ai paniqué, j'avais peur de ne pas savoir quoi faire, de ne rien lui apporter de ce point de vue là.. bref, la montagne m'est tombée sur la gueule... Et j'ai bien été obligée de lui dire la raison de ma panique dans ce moment qui aurait du être vraiment chouette. On a discuté et elle m'a dit en rigolant "ben tu t'entraîneras sur moi ^^", elle s'en fichait complètement que je sois "inexpérimentée" et vierge et longtemps après notre séparation, quand je lui disais avoir toujours cette crainte d'être inexpérimentée et que cela fasse peur à l'autre, elle m'a dit qu'en fait, à l'époque, elle n'avait pas remarqué mon inexpérience mais elle avait remarqué mon stress et que c'était ça qui était déstabilisant et que l'important n'était pas la "quantité" mais que c'était l'envie et le désir qui faisaient la "qualité" et que pour elle, avec moi, ça lui avait plu et qu'en dehors de mon stress, mon inexpérience ne se voyait pas. Et elle a dit également, comme d'autre madz, qu'elle aussi, malgré ses nombreuses amantes, avait toujours peur de la première fois avec une fille, car il faut découvrir le corps et les désirs de l'autre, qu'on a peur de mal faire et que ce n'est finalement évident pour personne.
Bref, tout ça pour dire que, pour mon cas, plus j'ai repoussé le moment de passer à l'acte, plus je l'ai sacralisé et mythifié et plus j'avais peur alors que sur le moment,après la panique, c'était plutôt très drôle et très chouette et détendu et que mon amoureuse était très à l'écoute de mes craintes et rassurante, elle m'a guidée et a été patiente.
Donc, je ne regrette pas d'avoir mis du temps, de ne pas être dans les "clous" ou la norme, d'avoir été vierge jusqu'à 26 ans, car pendant toute cette période j'étais à l'aise et sereine avec ça, mais je regrette de mettre mis la pression et d'en avoir fait une montagne. Finalement, on est toutes et tous plus ou moins flippé.es les premières fois et c'est pas grave, je pense que l'important c'est que ce ne soit pas bloquant, que l'on ne s'empêche pas d'y aller par peur de cette "inexpérience"...