J'ai découvert que j'étais surdouée à 29 ans — Témoignage

[yannicke]

J'ai un ami qui a été diagnostiqué jeune (un peu avant l'entrée au lycée) surdoué. Il a mis beaucoup de temps à me l'avouer et j'ai été surprise de son sérieux au moment de me l'annoncer, je le voyais très ému, comme si ça changeait énormément de choses...
Il a peu d'amis et est quelqu'un de "très prenant", je sais pas trop comment le définir... II a aussi une tendance à la déprime.
On s'est disputé il y a peu parce que j'avais le sentiment qu'il m'étouffait, moi qui aime bien avoir mon propre espace de temps en temps, un peu genre loup solitaire.
Quand je vois la description que fait cette mad sur les valeurs de l'amitié, je le retrouve tout à fait, cette loyauté, cette attente d'un même investissement de la part de l'autre... Je pense pas pouvoir supporter ça, personnellement et du coup je me demande comment réagir face à cela. C'est peut etre un peu brouillon, mais je sais pas comment agir avec lui, j'ai l'impression que le moindre reproche va le faire tomber en dépression, d'autant plus que si on ne se voit plus, il ne voit personne. Je lui ai proposé d'aller voir un psy, pour avoir qqn à qui parler parce qu'il me dit que c'est son gros problème, il a besoin d'avoir toujours quelqu'un pour parler, pour échanger, pour s'inquiéter de sa journée...
Je sais que je peux paraître égoiste, mais je ne marche absolument pas à l'affect comme lui le fait et c'est qch qui me pèse énormément.
Si vous avez des conseils, je veux bien les entendre :-)

Je suppose que s'il a besoin d'être avec qqn, c'est de peur que son cerveau s'emballe trop pour lui, l'aspire, surtout s'il a tendance à verser coté idées noires. Je pense qu'un psy serait une bonne idée, faut juste le mettre au courant que c'est un HP. Et ça va paraître stupide, mais un animal aide vraiment. Mon chien m'a souvent permis de redescendre sur terre mais aussi de me sentir appréciée en toute circonstance. C'est chouette que tu penses à lui! 

 

[Baldhjarta]

Merci pour cet article !!

J'ai découvert ma surdouance à 21 ans, grâce à une psychiatre absolument géniale, qui me suivait pour ma dépression.
J'ai eu une scolarité moyenne jusqu'au bas (que j'ai eu à 10.3...) et  l'entrée à la fac...la catastrophe. Deux 1ères années en psycho en échec total, une ré-orientation en anglais, 1ère année qui passe aux rattrapages, je lâche la deuxième année en cours de route à cause de soucis de famille qui ont fait que j'ai du m'occuper de ma maman pendant un bout de temps, passe mon DEUG aux rattrapages, avec stress, angoisse, insomnies et dépression...
J'ai eu la chance d'avoir un compagnon compréhensif qui  décelé ma surdouance bien avant moi...
Bref, je me retrouve beaucoup dans ton témoignage, et ça fait toujours du bien de voir que, définitivement, on est pas seules !

 

[Electra Heart]

Je trouve que c'est un témoignage très intéressant et qu'on a peu l'habitude de voir : on a toujours l'image de l'enfant surdoué qui le découvre dans son enfance puis qui grandit avec ça, que ce soit vu comme un avantage ou un handicap. Mais on voit rarement l'inverse, comme cette mad et je pense qu'il est encore plus dur de grandir sans savoir ce que l'on a ou en ayant des impressions biaisées (bipolarité, par exemple) puisqu'on ne peut que mal s'orienter, d'une certaine façon.

Travaillant en librairie et dans le rayon Psychologie, le livre de Siaud-Facchin est un classique en ce qui concerne l'adulte surdoué. Et de façon générale, il n'y a pas beaucoup de livres traitant du sujet. La plupart du temps, les ouvrages relatifs à ça sont proches de ce qu'on appelle le "développement personnel" du genre : je pense trop, comment faire simple quand on est compliqué...

Enfin bref, tout ça pour dire que de loin, je vois que de nombreuses personnes se posent des questions sur ce sujet vu le succès de la petite production qu'il existe

 

[Wallflowwer]

J'ai un ami qui a été diagnostiqué jeune (un peu avant l'entrée au lycée) surdoué. Il a mis beaucoup de temps à me l'avouer et j'ai été surprise de son sérieux au moment de me l'annoncer, je le voyais très ému, comme si ça changeait énormément de choses...
Il a peu d'amis et est quelqu'un de "très prenant", je sais pas trop comment le définir... II a aussi une tendance à la déprime.
On s'est disputé il y a peu parce que j'avais le sentiment qu'il m'étouffait, moi qui aime bien avoir mon propre espace de temps en temps, un peu genre loup solitaire.
Quand je vois la description que fait cette mad sur les valeurs de l'amitié, je le retrouve tout à fait, cette loyauté, cette attente d'un même investissement de la part de l'autre... Je pense pas pouvoir supporter ça, personnellement et du coup je me demande comment réagir face à cela. C'est peut etre un peu brouillon, mais je sais pas comment agir avec lui, j'ai l'impression que le moindre reproche va le faire tomber en dépression, d'autant plus que si on ne se voit plus, il ne voit personne. Je lui ai proposé d'aller voir un psy, pour avoir qqn à qui parler parce qu'il me dit que c'est son gros problème, il a besoin d'avoir toujours quelqu'un pour parler, pour échanger, pour s'inquiéter de sa journée...
Je sais que je peux paraître égoiste, mais je ne marche absolument pas à l'affect comme lui le fait et c'est qch qui me pèse énormément.
Si vous avez des conseils, je veux bien les entendre :-)

Je suppose que s'il a besoin d'être avec qqn, c'est de peur que son cerveau s'emballe trop pour lui, l'aspire, surtout s'il a tendance à verser coté idées noires. Je pense qu'un psy serait une bonne idée, faut juste le mettre au courant que c'est un HP. Et ça va paraître stupide, mais un animal aide vraiment. Mon chien m'a souvent permis de redescendre sur terre mais aussi de me sentir appréciée en toute circonstance. C'est chouette que tu penses à lui! 

Oui voila, il s'ennuit enormément et pense / (sur)analyse tout... C'est vrai que j'ai oublié de poster sa réponse concernant le fait de voir un psy, selon lui il n'en a pas besoin, étant donné qu'il sait ce qu'il a, et toujours selon lui, la solution serait de trouver une copine avec qui il pourrait tout le temps parler. Une idée plutôt mauvaise selon moi mais impossible de l'en dissuader...

 

[a.bouriaudboquien]

Je me reconnais également dans le livre de Jeanne Siaud-Facchin mais je n'ai jamais eu le courage ni l'audace de passer les tests.

Je ne préfère même pas en parler autour de moi car le sujet de la surdouance est toujours mal interprété.

(Coucou @madouc dont l'intervention me laisse perplexe.)

Le terme "surdoué" laisse en effet penser que les concernés sont dotés d'une intelligence supérieure or

un "surdoué" n'est pas quantitativement plus intelligent que les autres, il est simplement doté d'un mode de fonctionnement différent.

J'ai l'intuition qu'il y a dans le monde bien plus de "surdoués" qu'on ne le pense et que ce sont pour la plupart loin d'être des exemples de réussite. Des gens un peu perdus, qui se sont adaptés comme ils le pouvaient...

En ce qui me concerne, et si j'ai bien raison sur mon auto diagnostic ^^ je vois la "surdouance" plutôt comme une tare.

J'envie le sens de la déduction et la pertinence des mes amis lorsqu'il s'agit de répondre à une question ou d'exprimer leurs idées. J'aimerai moi aussi pouvoir fonctionner avec ce mode de raisonnement analogique.

Regardez les moteurs de recherche. Qu'est ce que l'intelligence après tout si ce n'est la pertinence ?

 

[lucifersyd]

Pour ma part, je ne me reconnais pas vraiment dans ce témoignage, je ne saurais pas dire pourquoi.
Comme si le fait d'avoir une étiquette "surdouéE" changeait tout (non.). J'ai été testée à 6 ans, et les crises d'angoisses, les très hauts et très bas émotionnels continuent, les sentiments d'injustice, l'impression d'être en marge, tout ça ne s'arrêtera pas à une appellation. La dépression, les TOCs, le perfectionnisme, ça va avec. Même s'il y a une explication derrière ce fonctionnement, c'est la même galère.
Enfin, c'est ma vision des choses, négative, certes.

Je ne te souhaite que le meilleur

 

[yannicke]

J'ai un ami qui a été diagnostiqué jeune (un peu avant l'entrée au lycée) surdoué. Il a mis beaucoup de temps à me l'avouer et j'ai été surprise de son sérieux au moment de me l'annoncer, je le voyais très ému, comme si ça changeait énormément de choses...
Il a peu d'amis et est quelqu'un de "très prenant", je sais pas trop comment le définir... II a aussi une tendance à la déprime.
On s'est disputé il y a peu parce que j'avais le sentiment qu'il m'étouffait, moi qui aime bien avoir mon propre espace de temps en temps, un peu genre loup solitaire.
Quand je vois la description que fait cette mad sur les valeurs de l'amitié, je le retrouve tout à fait, cette loyauté, cette attente d'un même investissement de la part de l'autre... Je pense pas pouvoir supporter ça, personnellement et du coup je me demande comment réagir face à cela. C'est peut etre un peu brouillon, mais je sais pas comment agir avec lui, j'ai l'impression que le moindre reproche va le faire tomber en dépression, d'autant plus que si on ne se voit plus, il ne voit personne. Je lui ai proposé d'aller voir un psy, pour avoir qqn à qui parler parce qu'il me dit que c'est son gros problème, il a besoin d'avoir toujours quelqu'un pour parler, pour échanger, pour s'inquiéter de sa journée...
Je sais que je peux paraître égoiste, mais je ne marche absolument pas à l'affect comme lui le fait et c'est qch qui me pèse énormément.
Si vous avez des conseils, je veux bien les entendre :-)

Je suppose que s'il a besoin d'être avec qqn, c'est de peur que son cerveau s'emballe trop pour lui, l'aspire, surtout s'il a tendance à verser coté idées noires. Je pense qu'un psy serait une bonne idée, faut juste le mettre au courant que c'est un HP. Et ça va paraître stupide, mais un animal aide vraiment. Mon chien m'a souvent permis de redescendre sur terre mais aussi de me sentir appréciée en toute circonstance. C'est chouette que tu penses à lui! 

Oui voila, il s'ennuit enormément et pense / (sur)analyse tout... C'est vrai que j'ai oublié de poster sa réponse concernant le fait de voir un psy, selon lui il n'en a pas besoin, étant donné qu'il sait ce qu'il a, et toujours selon lui, la solution serait de trouver une copine avec qui il pourrait tout le temps parler. Une idée plutôt mauvaise selon moi mais impossible de l'en dissuader...

Oula, très mauvaise idée. Une copine n'est pas une soignante, il risque juste de lui mettre un énorme fardeau sur les épaules (et je sais de quoi je parle). Il sait peut-être ce qu'il a mais c'est très différente de savoir et de réaliser; en consult d'ailleurs on peut te dire 20 fois ou tu diras 20 fois la même phrase et puis un jour ça fera tilt, révélation, à cause d'une intonation, formulation, contexte différent. C'est très différent de réfléchir face à qqn, à haute voix, que seul. y'a des choses que tu penses naturelles que tu découvres ne l'étant pas, y'a des choses qui t'apparaissent différentes simplement en les verbalisant, et ce n'est ni le role d'un pote ni d'une copine d'être en face. ça risque de pas mener loin et surtout de faire du mal.

 

[Gwen Paine]

@Gwen Paine Je pense que le test du QI test une forme d'intelligence. Peut être que tu as une capacité de mémorisation extraordinaire, je n'ai jamais fait de test de QI mais je ne pense pas qu'il s'attarde à évaluer ça.

J'en avais parlé avec un de mes profs de collège qui m'a beaucoup aidée à l'époque.

Selon lui, il y a énormément de forme d'intelligence et le test de QI n'en mesure que 2 ou 3. Enfin celui que j'ai fait à l'époque. Ca fait 12 ans maintenant.

Et comme je l'ai dit, un test de QI entre les mains d'un psy incompétent, ça ne vaut rien.

 

[Melonheads]

Oh en voyant le titre, je savais déjà ce que j'allais lire, oui. Je me suis découverte comme telle il y a peu, et enfin, pas la peine d'aller plus loin.

Je te conseille l'ouvrage de Fabrice Bak "La précocité dans tous ses états", aux éditions l'harmattan.
C'est en le lisant que j'ai compris. J'ai pleuré pendant deux jours sans m'arrêter tellement ça faisait mal de voir que toute ma "démence", ma "folie", mes "stupides émotions indescriptibles", mes "raz de marées", mon "bouton off introuvable", mes crises, mes peurs, mes insomnies etc etc avaient enfin un sens.

 

[Mont'Blanc]

Merci pour le témoignage ...

Personnellement, je me pose parfois la question. Sauf que j'ai un "handicap" à coté (sourd de naissance) du coup, les processus cognitifs/les développements ne sont pas forcément les mêmes. Je ne sais pas si les tests usuels sont adaptés aux personnes à ma situation.

J'ai commandé le bouquin de cité dans l'article

 

[Aricie]

Je vais essayer de ne pas faire un pavé (mais c'est vraiment parce que j'ai lu cet article depuis l'ordi du boulot).

Je me suis sentie mal en lisant ce témoignage. Tout simplement parce que ça fait à peine un mois que je me dit "Et si... ?" et plus "je suis juste complètement idiote, folle, névrosée, anormale etcetc".

J'ai passé une adolescence relativement heureuse, du moins en apparence. Elle a plutôt été jonchée de doutes, de dépressions (je l'accepte seulement, grâce hélas à mon petit frère qui nous fait la même), d'envies suicidaires et de remises en question permanentes malgré un bon environnement familial.

C'est seulement maintenant que je me pose la question. Et si tous ces "symptômes" étaient liés à la surdouance ? (ce mot est bien laid tout de même)
Ma mère parle d'ailleurs avec fierté de ma "précocité" (qui n'a jamais été diagnostiquée, j'insiste) quand j'étais enfant.

Ma mère, justement, a un QI supérieur à 135, alors "pourquoi pas". Mais quand je lui en ai parlé, elle m'a répondu, de façon un peu condescendante, que je n'étais peut être pas du tout surdouée et que je me faisais des films, que c'était facile d'associer des symptômes à un diagnostic (merci, Maman, tu as peut-être raison, mais tu n'es pas d'une grande aide, là). J'ai quand même passé des heures sur Internet à chercher des informations sur les personnes surdouées. J'ai l'impression de tout savoir là-dessus. Mais pas plus sur moi, ou du moins pas tant qu'on ne me l'aura pas confirmé...

J'hésite toujours à faire le premier pas vers un psychologue (j'ai un problème avec eux, et je n'aime pas parler de mes émotions, ça me fait systématiquement fondre en larmes - d'ailleurs là, je me retiens, un peu de décence que diable). Et cet article agit comme une mini claque sur moi. Alors ça n'est certes pas agréable.

Tout ça pour dire, merci tout de même pour ce témoignage, ça me rappelle que j'ai moi aussi du travail. Ca n'est pas rechercher à tout prix une étiquette, une case dans laquelle rentrer. C'est au contraire comprendre certaines choses. Me comprendre. Et faut que je me bouge un peu.

Même si savoir ne résoudra en rien mes problèmes, au moins je saurai, et j'aime savoir Je saurai pourquoi je suis comme ça. Sacrée quête !
(vous me conjuguerez bien savoir à toutes les sauces... !)

Alors, merci.


(OUPS pavé.)

 

[tiny cherry tree]

@Volver Les questions que tu soulèves sont ultra intéressantes... 
Tout cela relève de la supposition, mais de mon point de vue je pense qu'il y a autant de façons d'être surdoué que de personne surdouées. Comme je l'ai dit plus haut, l'adjectif "surdoué" ne fait que se rattacher à une personne  singulière, qui est elle-même avant tout.
Notre histoire personnelle, notre éducation etc... sont autant de paramètres qui peuvent emmener notre "douance" (j'aime pas ce mot ) à se développer de multiples façons.
Globalement on trouve certaines caractéristiques récurantes... mais une personne, même surdouée, ne se reconnaitra pas forcément dans toutes ces caractéristiques. Ça reste très shématique mais peut être que si elle se reconnait dans 50% ou 60% il y a tout de même lieu de se poser des questions.
Rien n'ai jamais tout blanc ou tout noir dans la vie et je doute qu'il y ait une frontière nette et précise entre les surdoués et ce qui ne le sont pas.
Par exemple, j'aime pas trop parler chiffre mais entre quelqu'un qui a 125 de QI et quelqu'un qui a 150, il y aura globalement une grande différence de fonctionnement alors que les deux personnes seront considérées toutes deux comme surdouées... Après reste encore à prouver l'efficacité et la précision des tests mais c'est une autre grande question.
En tout cas je serais ravie de discuter avec toi et de connaître ton point de vue... C'est le genre de sujet sur lequel on ne peut vraiment émettre que des hypothèse mais c'est sympa d'y réfléchir (même si ça tourne vite au casse-tête... ).