J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage

[steph38]

ça a l'air d'être vraiment collège le harcèlement.
moi même en 5ème, 2 filles et 2 garçons. les "cool" de la classe. remarques blessantes et humiliantes mais je n'étais pas leur cible préférée. le pire c'est que, en dehors du groupe, l'un des garçons était relativement sympa.
en 6ème, j'en ai eu un aussi. parole blessante surtout. un jour, il m'a poussé dans les escaliers. j'ai pu me rattraper à la barre et ne pas me manger les escaliers. impossible à prouver que c'est bien lui qui m'a poussé...

par contre, je ne pensais pas que à la fac, ça pouvait continuer. je pensais vraiment que c'était des trucs de gamins qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font

 

[Moh]

Aaaaah le collège, cette période bénie où tu apprends la...vie. Mouais.

Je ne dirais pas que mon bullying est allé aussi loin que ce témoignage, mais il n'empêche.

J'ai toujours eu du mal avec les relations...les "bully" de primaires etaient pour moi, et quand je rentrais avec du sable dans les cheveux, ma mère m'engueulait ("meuuuh c'est pas ma faute, c'est machin qui-" on s'en fout.)

L'arrivée au collège à alors été une période...difficile. Nouveau climat, nouveau mode de vie, nouveaux "amis"...Je me rappelle avoir eu des tocs en sixième...le soir j'avais besoin de vérifier mon sac et si tout était fermé genre QUINZE fois... Ma mère m'habillait... Et elle n'avait pas vraiment compris L'IMPORTANCE de la mode au collège (moi je m'en foutais de la mode, mais j'aurais au moins aimé éviter le caleçon vert fluo) Les bully au collège j'en ai eu aussi, mes deux "amies" passaient leur temps à se disputer, à me prendre à parti au milieu de leur disputes, et à se liguer contre moi...En fait, je dirais plus que j'avais un rôle de "bouche trou" ce doux mot bien à la mode...

J'étais une "intello", j'avais en effet de bonnes notes, et je passais mes récrées et temps libres au CDI (même pas pour bosser, plus pour éviter les gens) Je ne cherchais qu'à m'intégrer, mais c'était...dur. J'ai très peu de souvenirs de cette période, sauf les mauvais, mais je ne veux pas passer pour un calimero, y'a eu pire. Enfin j'avais le niveau de confiance en soi proche de zero.

Ensuite, le lycée...aaah le lycée. On se sent grand, et on est heureux de quitter le collège...Je dirais que ça s'est mieux passé...surtout ma terminale. Ma seconde a été une horreur, j'ai eu deux "fausses amies" qui pareil, me siflaient quand ça leur chantaient. Au self, je mangeais SEULE (en plus c'était la sortie de la chanson de Corneille "seul au monde" on me l'a sortie pas mal cette chanson au self!). Y'a rien de "pire" que de manger seule (même si je m'en moquais un peu, ça me blessait quand même!)

J'étais réservée, timide, même en faisant du théâtre.

Mes parents, m'ont toujours comparé. C'était toujours ma faute. Ils ne rendent pas compte du mal que ça m'a fait, et de cette peur de décevoir qui me tiraillait et qui se rappelle encore à moi de temps en temps.

Je dirais que je n'ai eu de "VRAIES" amies que depuis mes dernières années de Beaux Arts. Maintenant j'ai évolué, des gens m'ont appréciés, et même si je continue d'être dévaluée parfois par mes parents (qui ne m'ont jamais vraiment soutenu hein) je sais maintenant que je ne suis pas une merde, que des amies m'aiment pour ce que je suis, et que maintenant, même si on peux me regarder dans la rue, je porte ce qu'il me plait et je suis bien plus grande gueule qu'avant!

 

[smothie]

Bah personnellement je n'en ai jamais souffert mais...
J'y ai beaucoup participé , à la période collège.
Dans mon collège tout le monde en prenait pour son grade moi y compris.
Pas de violence physique non mais beaucoup de ragots , tout le monde parlait sur tout le monde.
Quand j'ai appris 3 ans plus tard qu'une amie pleurait tout les soirs pendant trois mois à cause d'un ragots que j'avais moi même inventer je me suis senti vraiment très mal.
Je m'en rendais pas compte à l'époque que , même après ca continuai que , seul chez soit la personne repense à ce qu'il s'est dit.
Je ne me rendais pas compte que les autres ne sont pas forcément aussi "fort" psychologiquement que moi.
Bref voilà je m'excuse au près de toutes les personnes qui ont subit ce genre de chose.

 

[Miawou]

Je viens apporter un témoignage un peu différent, parce que j'ai été un peu dans les deux camps (harceleurs et harcelés).
Je vais parler essentiellement du collège parce que c'est surtout là que tout se passe.
Déjà j'étais une élève qu'on rangeait dans les "intellos" comme on dit, en 6é et 5e j'étais 2ème de la classe par exemple. Mais je n'ai jamais souffert de ça, le terme intello me faisait un peu chier parfois, mais globalement je m'en fichais, j'étais de toute façon une élève plutôt appréciée avec pas mal d'amis.
En 4ème 13 ans, la crise d'ados commence à pointer son nez, surtout que nouvel classe "expérience"  Ils ont voulu tenter une classe mixte, c'est à dire une avec de très bons éléments , et avec des élèves plus.... problématiques. J'ai toujours été de nature plutôt extravertie, sociable, et comme j'ai dit, j'avais pas de souci d'intégration et je suis devenue très pote avec pas mal de ces élèves qui foutaient le dawa (et je m'y suis mise un peu à l'occasion), et même si chez nous, y a jamais eu d'acharnement véritable contre un seul élève, je dois bien avouer aujourd'hui par contre qu'il y avait deux ou trois têtes de turc dont tout le monde se moquait.
Pourquoi? Pas de raison particulière. Je me rappelle qu'une fille était particulièrement fan de céline dion et qu'elle avait des photos partout dans son agenda... A l'époque où NTM étaient rois, ça suffisait. (NTM c'est juste pour le contexte hein, je les kiffe toujours autant!)
Bref j'ai jamais été une meneuse de harcèlement, mais je faisais partie des gens qui rigolaient, et qui faisaient des messes basses moqueuses. Je me rappelle d'une blague jouée à une élève, j'étais dans la confidence, et ça nous faisait marrer. Maintenant quand j'y repense j'ai terriblement honte. Alors voilà, auprès de toutes les madmoizelles qui ont subi ce genre de choses, je voudrais m'excuser. Je n'ai jamais terrorisé personne, mais je faisais partie du troupeau. Je ne m'en suis rendue compte qu'après le lycée, en grandissant et mûrissant, et en m'occupant d'enfants.
Et quand je repense à ce qu'on du subir certains élèves de mon collège (un en particulier, qui était un peu simple d'esprit, je l'ai pas trop connu il était plus jeune que moi, mais je sais qu'il a été beaucoup moqué), je trouve ça horrible et j'ai honte. Je garde un très mauvais souvenir du collège (parce qu'en 3ème je me suis un peu rendue compte que c'était merdique cette ambiance), et d'ailleurs je suis partie en internat après, je voulais pas de mon lycée de secteur pour retrouver les même gens.

Voilà, c'est un peu long, mais c'était pour apporter un point de vue différent. Sachez en tout cas, que j'étais con et que c'était ma seule excuse.
Quand j'ai un groupe d'enfant, c'est quelque chose à laquelle j'essaie d'être très attentive, je parle avec eux et avec tout le groupe quand je sens des tensions et j'essaie de faire en sorte que personne ne se sente exclu. Je regrette que des adultes n'aient pas été là pour vous, car c'est leur rôle.

 

[Brogan]

Je suis rousse... Le harcèlement, j'ai connu ça de la primaire jusqu'à ma dernière année de lycée. J'étais assez "hermétique" aux insultes. C'est les menaces du genre "Je vais te casser la gueule à la sortie" qui me filait la boule au ventre.
Aujourd’hui, je me rends compte que tout cela a quand même pas mal influencé mon comportement en tant qu'adulte... Mais je me soigne

 

[Lyn(oléum)]

Cet article est tellement vrai.
Les gens se cachent derrière de faux prétextes pour pardonner le harcèlement à l'école : "ça forge le caractère" "ça apprend à l'enfant à se défendre, à comprendre que la vie n'est pas toujours facile" : NON. Ca n'aide pas. Personne ne devrait subir ça, surtout à un âge comme l'adolescence, où on se sent mal dans notre peau.
Les années collège furent vraiment des années difficiles pour moi. Mon année de 5ème, je fis une sorte de dépression, je ne voulais voir personne, je restais chez moi, à pleurer. Une boule au ventre chaque matin avant d'aller à l'école. Même mes "amies" m'enfonçaient à l'époque. J'ai eu le droit à tout. J'ai aussi laissé ces dites "amies" faire du mal aux autres, sans protester, à cause de ma faiblesse et ma peur des représailles. C'est lâche, c'est faible et je m'en veux encore beaucoup pour ça. Parce que je ne sais que trop les conséquences que cela engendre. Après une telle expérience, on a du mal à faire confiance aux gens, on se sent nulle, démunie et surtout très seule.
Arrivée au lycée, j'ai eu la chance de rencontrer de nouvelles personnes qui m'ont fait comprendre que non, je n'avais rien fait de mal, je n'avais pas mérité tout ça et que je valais mieux que ces gamineries cruelles. Mais certains n'ont pas cette chance....
Merci beaucoup pour ce témoignage, qui m'a ému aux larmes et qui met le doigt sur un sujet trop peu connu. Mais tu as du mérite : tu t'es défendu. Peut-être pas de la meilleure façon qui soit, mais tu peux être fière de ta force de caractère.

Tout pleins de bisous pour toi et à toutes les madz qui ont subit ça 

 

[Steffie]

J'ai vécu la même chose jusqu'au lycée, tout le monde se foutait de mois depuis l'école primaire, ensuite au collège parce que je n'étais pas assez "à la mode" ou que j'avais des cheveux trop épais...

donc pas d'amies, personne pour me défendre.

résultat pendant des années j'ai manqué cruellement de confiance en moi, et aujourd'hui ça se sent encore un peu.

je suis quand même effrayée par la cruauté des ados,s'en prendre à quelqu'un juste parce qu'il est pas "dans la norme", ou juste parce que sa tête nous revient pas...

 

[pepparshoes]

Je vais pas faire un super long roman, mais j'ai vécu la même chose. Dés la 6e. D'un coup, tout le monde se retourne contre toi. J'ai détesté ce collège plus que tout au monde. Et là mon petit frère vient d'entrer en 6è, dans ce même collège, et... guess what?! Idem pour lui. Il a aucun ami, aucun confident, aucun prof qui ne le croit. Au point que j'ai écrit une looooooooooongue lettre à sa principale, mais ça va rien changer. Et c'est ça qui me fait le plus mal, de savoir qu'on est toujours traité de menteurs.

Il est temps que les choses changent, mais malheureusement, le changement, ce n'est toujours pas maintenant à ce sujet là, puisque les enseignent eux-mêmes ne sont pas réactifs..

En tout cas, j'espère que tu as bien pu te reconstruire :test

 

[The Frog]

Pour pas changer de refrain areil que vous les copines. De l'école primaire jusqu'au fin lycée j'ai été seule, isolée et harcelée. Le désavantage d'être dans un patelin paumé avec toujours les mêmes personnes dans ta classe, ça fait que subsister les anciens griefs qu'ils soient réels ou imaginaires.

Et le pire a été qu'au collège,celui qui a finalement sanctionné mes harceleuses (physiques), c'était le directeur adjoint. On ne pouvait pas dire que je n'avais rien dis : je l'avais dis aux professeurs, aux surveillants, à mes parents (ma mère m'avait dit que c'était normal que je me fasse tapée dessus car j'étais grosse et conne) et au directeur et tous avaient juste dit « tu exagères, essayes d'être plus gentille ! »...

A présent je m'en fous un peu saufquand on parle d'enfance. Dès que quelqu'un commence à parler d'un truc que tout le monde faisait avec les copains à cet age là, moi j'ai pas d'anecdote, des fois je mens, pour ne pas avoir à dire « à cet age là ? Je me cachais dans ma chambre pour pas me faire taper par les gamins de ma classe... »... C'est usant même 10ans après. Et puis j'imagine que je manque de quelques compétences sociales... Peut être.

En tout cas, en tant que futur prof depetits diables, je pense que viscéralement je serais incapable de laisser passer ce genre de bassesse. Au moins offrir un soutient au gamin en difficulté si les parents des harceleurs sont trop certains que leur progéniture est un ange descendu du ciel... Mais sincèrement, c'est le genre de truc qui me révolte le plus, cet effet de groupe lâche qui tape sans aucune raison.

 

[Melimelofolle]

Merci pour ce témoignage ...
C'est assez atroce de voir le nombre de personnes qui ont subit ce genre de choses. Je pensais vraiment pendant longtemps être un cas isolé.

Mais je dois dire que dans votre malheur vous avez eu un tout petit plus de chance que moi là dessus.

Pour moi les persécutions on commencé dès le CE1 ... j'étais une petite fille "surdouée" qui avait tendance à ne pas trop aimer se concentrer et du genre super timide. Face aux "caïd" de la primaire, j'avais aucune chance. D'aussi loin que je me souvienne pour moi les insultes, les moqueries, les rumeurs, les bousculades, les rackets ça été ma vie pendant 7 ans ... et encore ça à continué un peu après.

J'ai du changer une fois pour commencer passant d'une école publique à une école privée (plus encadrée  et là ... ça été le cauchemars  en plus d'être la seule "pauvre" j'étais la seule métisse (bonjour racisme) et la seule gamine effrayée de parler.

ça aurait pu être arrangé si à la maison ça se passait bien, manque de pot ... ma mère était en dépression et j'ai été son punching-ball (physique ET moral) de mes 7 ans à ... toujours ?

J'avais pas le droit de dormir, je me faisait cogner avant d'aller à l'école, pour être en forme pour les cours c'était pas ça, et personne ne voyait rien, malgré mes bleus, ma gestuelle de défense (automatique chez les enfants battus). A l'école j'avais le droit au vol de mes affaires, des moqueries, on me jetais mon sac par dessus la fenêtres  on me cachait mes devoirs, on de donnais des surnoms horribles.

Mes notes ont chuté donc les profs ne m'aimaient pas non plus : collée tous les samedis dès que j'avais une mauvaise note en math. Et pour ma mère puisque je l'avait mérité : j'y allait a pieds (c'était loin très loin pour une enfant de 12ans).

Je me souviens un jour une fille de ma classe à essayé de me tendre la main, en voyant qu'une fois de plus ma mère avait "oublié" de venir me chercher... elle m'a proposé les yeux pleins de larmes de me rammenner... et j'ai refusé.
Vous savez quoi ? j'avais peur, peur que ma mère m'engueule parce que les gens avait pitié de moi, peur que ça se sache...

4 ans dans cette école et on m'a changée d'école et là ... j'ai essayé de me reconstruire, me faire des amis. C'était pas parfait et pourtant j'ai fini mes années collèges avec les meilleurs souvenir du monde, je suis d'ailleurs toujours meilleure amie avec mes deux amie de  5eme.

Vivre le harcellement à l'école, c'est dur, pourtant j'ai eu la chance que ça me rende forte et que ça ne me tue pas (malgré les tentatives de suicides).
Je suis toujours là, je suis quelqu'un de bien, je fais des supers études, je suis major de promo ! Je suis fière de moi !
Mais y'aura toujours la moi martyrisée ... qui a peur de se faire rejeter, d'être anormale, différente, nulle.

Courage à toutes et tous ceux qui ont vécus des choses similaire, pire ou moins pire, dans tous les cas c'est pas normal et dur !

(désolé du pavé ... je crois que ça faisait longtemps que ça avait besoin de sortir)

 

[MarieB22]

Cet article est tellement véridique et me fait penser exactement à ce que j'ai vécu.

Et peu importe l'âge, les adolescentes qui font ça sont tout à fait conscientes de ce qu'elles font quand elles insultent et harcèlent. Et croyez moi elles deviennent encore pire en devenant adultes si on ne les stoppe pas avant.

J'ai vécu la même chose au même âge, et le pire c'est qu'à la base ma harceleuse était mon amie, elle a réussi à retourner une classe entière puis une division entière sans que je comprenne ce qui m'arrivait. Il me restait plus que 2 amies, qui 10 ans plus tard le sont toujours.

Je m'estime heureuse que les réseaux sociaux n'ait pas eu d'impact sur moi à ce moment là mais je plains profondément ceux qui en sont victimes aujourd'hui.

Alors on peut trouver toute sorte d'explication et tenter en vain de trouver des excuses à ces personnes mais ça n'arrangera jamais le problème du harcèlement scolaire ...

Alors courage à toutes les personnes qui en ont souffert, on devient plus forts par défaut.

 

[Gatounett']

J'ai moi aussi été victime de ce phénomène. Considérée comme une "intello" parce que j'avais des bonnes notes, c'était un outrage pour les "populaires". Ils ne comprenaient pas que je préfère lire que penser à la mode...
J'ai eu la chance d'avoir des amies très proches (que je conserve aujourd'hui) qui m'ont toujours soutenue ; je n'ai donc jamais été seule. Clairement, être gentille était considéré comme une faiblesse. Il fallait être méchant pour être cool.
Le pire, c'est que maintenant je comprend pourquoi et comment une personne "normale", ni psychopathe ni sadique, peut faire des choses comme ça, et ça fait vraiment peur. Jusqu'où peut aller l'homme quand il est emporté par la masse (le nazisme, toutes les idéologies totalitaires et meurtrières...), c'est vraiment effrayant.

J'espère que les madz qui ont subi ça s'en remette, courage à tous-tes :test