@AFRO INSOLENTE Je suis d'accord que la question est politique. Mais je pense qu'on est pas d'accord sur la manière dont on voit le problème, si je t'ai bien comprise
.
Pour moi, rendre une femme coupable de ce qu'a fait un homme, ce n'est pas faire avancer le féminisme.
C'est alourdir le poids qui pèse encore sur les épaules des femmes.
Donc pour moi la sororité c'est : ne pas se tromper de coupable, avant tout.
Si une femme est dans la séduction permanente, même avec mon ami, je vais pas le prendre comme une marque d'irrespect. Par contre, que mon ami y réponde positivement (contexte d'un couple non libre), et là je me sentirais blessée. Mais par mon ami, pas par l'autre femme, qui est libre de chercher à séduire à tout crin, c'est son problème à elle, et celui des genTes qu'elle fréquente.
En fait je réfléchis par rapport à ce qui se passe dans d'autres pays, quand il y a adultère : c'est la femme-avec-qui-l'adultère-c'est-fait qui est la plus souvent maltraitée, physiquement même, plus que l'homme.
(dans tous les cas de figure, hein, que la femme soit celle du couple qui trompe, ou l'amante de l'homme en couple). Ce sont les femmes qui se prennent, le plus souvent, la réprobation sociale, voire pire.
Du coup, je me dis que si c'est comme ça que marchent les sociétés patriarcales, pour essayer de bien en sortir, il faut prendre la solution inverse. Au moins regarder ce que ça donne, de prendre la solution inverse.
Et ici, dans le contexte, je trouve que ça correspond bien à mon expérience : un ami qui accepte de se faire séduire, publiquement par ex, en sachant que ça va mettre son amie mal à l'aise, c'est lui qui ouvre le truc.
La femme qui séduit, elle ne pourrait pas faire de mal à la femme-trompée, sans le soutien passif ou actif de l'homme.
edit :
@AFRO INSOLENTE Par contre, faire passer le bien être d'une autre femme sur son plaisir à soi : je trouve que c'est une façon de voir étonnante (je juge pas), parce que tout simplement j'ignore complètement ce à quoi pense l'autre femme. Je vais pas m'amuser à imaginer toutes les situations de son couple, pour savoir si je dois ou non faire telle ou telle chose. En fait ce comportement-là, c'est typiquement le genre de comportement qu'on apprend quand on est une femme en occident : deviner ce que pense les autres, prévoir ce qu'iels vont faire, une espèce de souci permanent du
care d'autrui. On demande pas ça aux hommes, de se soucier tout le temps des sentiments hypothétiques des autres.
Et ça prend une grande place dans nos temps-de-cerveau-disponible. Pour moi ça rentre dans l'injonction "prenez soin des autres tout le temps" qu'on fait aux femmes. Je refuse de prendre soin de l'ensemble des femmes de la terre, surtout celles que je ne connais pas, dont je ne soupçonne peut être même pas l'existence quand j'interagis avec quelqu"un.
Et je refuse de demander ça aux autres femmes. Pour moi c'est plus ça la sororité : accepter que les femmes n'ont pas à supporter cette charge du
care, du souci des autres, en permanence. Partir du principe que c'est à nos proches de s'occuper de ça pour nous, pas à toutes les femmes du monde.