Bonjour à toutes.
Je suis l'auteur de l'article, je ne souhaitais pas être identifiée comme telle lorsque j'ai envoyé ce témoignage à la rédaction. Mais vos commentaires tous plus chaleureux les uns que les autres me donnent envie de vous répondre. Une réponse un peu longue, parce qu'il y a tellement de choses à dire (ça serait plus simple si on était toutes autour d'un petit thé avec des biscuits hein ? ^^).
Avant tout, merci pour vos réactions, vos commentaires, vos témoignages. Je pense que celles qui ont traversé ou traversent (directement ou non) cet état dépressif seront d'accord avec moi : c'est bon de sentir qu'on est pas la seule dans ce cas. C'était d'ailleurs ce que j'avais à l'esprit en rédigeant ce texte : dire à celles que j'appellerais avec l'emphase romantico-poético-nunuche qui est la mienne "mes sœurs de douleur" qu'elles ne sont pas seules.
Pretty_C demande "Mais... j'ai une question, ce n'est pas un jugement ou quoique ce soit d'autre: Pourquoi tu n'es pas allé consulté un psychologue? Il pouvait peut-être t'aider à parler, à mettre en mots sur ce qui n'allait pas... ou je ne sais pas... " D'autres personnes ont ensuite évoqué ce sujet. Dans mon cas, je suis allée voir mon médecin généraliste en lui faisant confiance, en me disant qu'il me redirigerait vers un psy, justement, parce que faire le premier pas pour prendre rdv avec un psy, c'est pas évident, seule. Ça n'a pas été le cas, malheureusement. Et sans indication du médecin, pas de remboursement, or je n'ai pas les moyens de payer des séances de psychanalyse ou de psychologue. Cependant, je dois ajouter qu'après avoir envoyé ce témoignage, j'ai pris rdv dans le CMP de ma ville (certaines en parlaient). Malheureusement, ces centres sont surchargés... J'ai un rendez-vous en janvier.
Ziva dit "et si tu apprenais à poser un pas devant l'autre? tout simplement...sans te demander si le 3ème te sera fatal?". Appliquer la solution qui marche sur le coup sans pour autant essayer d'en déduire un algorithme qui marche à tous les coups?" C'est ce que j'essaie de faire actuellement. Les anxiolytiques et mon chéri actuel, très compréhensif, étant passé par là lui aussi, aident beaucoup ! Mais, sur le long terme... Je ne sais pas.
Sixtine et d'autres ont réagi au titre de l'article : C'est moi qui avait mis ce titre à l'article initial, car je pensais que c'était le nom de la rubrique de témoignages ^^' Un titre du type "Vis ma vie de dépressive" ou "Ça m'est arrivé" aurait peut-être été plus adapté en effet !
Faith, tu dis "Je sais pas si c'est quelque chose qu'on peut dire "je crois être dépressive", ça me donne l'impression que c'est une maladie qu'on attrape genre "je crois avoir une grippe" ou quoi. " C'est effectivement ma vision des choses. Je pense réellement que c'est une maladie, et pas juste une projection de l'esprit, ou un vague sentiment. Et le fait de nommer cela (des Madmoizelles s'y refusent, dans d'autres commentaires) est pour moi un premier pas vers une éventuelle guérison. Mettre des mots sur quelque chose, l'identifier, c'est admettre son existence.
Certaines parlent de l'homéopathie, et c'est vrai que c'est un aspect que je n'ai pas du tout expérimenté. Pourtant, ma mère est suivie par une homéopathe depuis des années, c'était aussi mon cas pendant quelques temps. Je devrais peut-être suivre cette piste. Je pense que la médecine dite "douce" peut être bénéfique. Je voyais un réflexologue, pratiquant également l'EFT, là où j'habitais avant, il m'aidait beaucoup (il me manque, dommage qu'il soit à l'autre bout de la France ^^')
t'es-toi : Courage. Si tu n'as pas encore fui ton amie, c'est que tu es vraiment une bonne amie. Reste près d'elle. Tu n'as pas besoin de parler, mais le fait de savoir que tu es là pour elle, même si elle semble se renfermer sur elle-même et te rejeter, ça va l'aider. Parce que lorsqu'elle remontera la pente, tu seras là, et vous vous retrouverez.
nameless, je pense que ça dépend des personnes. Mais je ne crois pas que laisser quelqu'un en dépression seul soit une bonne idée. Simplement montrer qu'on a senti le mal-être de la personne, ça fait du bien. Quand on est comme ça, on a l'impression que le monde entier est agressif, et on se replie sur soi. Un petit geste, en douceur, pour montrer à la personne qu'on est là, ça aide. Ça ne guérit pas, mais ça aide, même temporairement. Surtout, ne pas minimiser la douleur de la personne, essayer de rester ouvert, de ne pas juger. Écouter si elle veut parler, être là si elle veut pleurer. C'est comme quelqu'un qui a mal au dos : pour l'aider à se relever, tu vas y aller en douceur, en soutenant la personne. Après, je en suis pas forcément une référence, et je pense que chaque personne a des réactions différentes.
Suzy René a dit quelque chose de très juste : "C'est simplement que l'on croit toujours que les gens dignes de respect et d'admiration sont ceux qui s'en sortent seuls, mais c'est faux : personne ne s'en sort jamais seul. Il faut arrêter de penser qu'on est une merde si on consulte ou si on demande de l'aide, et ne pas hésiter à aller voir une assistante sociale, un psy, une association, quelqu'un qui t'écoute. Oui ça existe. " C'est ce qui est difficile : on nous dit qu'il faut être forts, se construire seuls, et du coup on culpabilise de se sentir faible. Il n'y a pas de faiblesse à admettre qu'on a besoin d'aide. Mais c'est difficile de se dire ça quand on a la tête au fond du trou ^^
Caliçia a raison, effectivement, je suis matériellement dans une situation difficile (boulot à mi-temps, pas d'aides de type APL, plus de voiture suite à un accident...) Je me dis que ça va passer, mais ça fait un an que je me dis que ça va passer, et je commence à manquer de ressources. Malgré tout, je pense être tombée sur "ce que Lemony Sniket appelait "un havre de paix", un pilier, un quelqu'un ou quelqu'une qui est fort pour deux, un quelqu'un qui a toujours un soleil dans la figure, la personne qui va éponger sans relâche la noirceur qui nous environne." Est-ce que ça suffira ?...
Merci pour vos messages d'espoir et vos encouragements. Beaucoup de remerciements pour moi, qui me semblent un peu injustifiés : c'est à moi de vous remercier de l'accueil qui a été réservé à ce témoignage que j'angoissais de voir publié sur le site. Toutes mes pensées accompagnent celles qui partagent ma situation. Malgré une conclusion d'article un peu pessimiste, je garde au fond de moi l'espoir d'en sortir définitivement un jour, ou de l'accepter pour la dépasser.
Encore merci, des bises à vous !