Je retrouve pas mal d?aspects de mes 2 p1 dans cet article, bien que je trouve la « guerre » primants/doublants un peu exagérée! Il y avait toujours des gros lourds pour parler en plein cours ou lancer des avions en papier, mais jamais de bizutage, de remarques désagréables envers les primants ou quoi. Je sais qu?en tant que doublante, sachant que c?était ma dernière chance, j?étais hyper assidue. Je parlais pas, j?embêtais personne. Et si je voyais quelques primants perdus, il m?arrivait de les aider, de leur passer des phrases du cours qui leur manquaient; je savais qu?au fond ça ne changerait pas grand-chose au fait que je réussisse ou non (et au final j?avais raison vu que j?ai réussi!) Bien évidemment ça dépend des facs, en tout cas à Marseille c?était comme ça pour ma part?
En ce qui concerne les 15 de moyenne, désolée mais c?est pas totalement vrai: tu peux avoir 15 et rater médecine. La preuve, la première année j?ai fini 704/3000 en ayant 14 de moyenne. Numérus clausus= 312. Et bim dans ta gueule!
Bon faut dire que la fac de Marseille est réputée pour avoir un des concours d?entrée les + difficiles.
Énormément de candidats, peu de place. La deuxième année j?ai fini avec environ 17 et quelques de moyenne. Enfin j?avais réussi!
Au début une joie de malade, on se sent the king of the world wouhouuu!
Et puis l?été j?ai commencé à avoir une déprime post-concours; j?étais déboussolée de ne plus être dans un rythme acharné. Mes journées, juste à présent réglées à la minute près, me semblaient vides et ennuyeuses. De plus, j?avais coupé contact avec la plupart de mes amis, je me retrouvais comme seule au monde, comme si la « guerre » était finie et qu'il ne restait qu'un chant de ruines.
Moi qui adorait la musique, lire, etc, je ne trouvais plus goût à rien. J?avais perdue ma capacité à m?émouvoir, ma sensibilité, j?étais un véritable robot. Mon couple en a énormément pâti, évidemment. On s?est séparé en grande partie pour ça?
Aujourd?hui je suis beaucoup plus lucide sur ses études; pour moi, il était inconcevable de rater après tant d?investissements, j?en arrivais même à dire à mes parents: « si j?ai pas le concours, je me suicide! »
J?avais l?impression que c?était le métier le + merveilleux du monde, le seul qui en vaille le coup, et qu?une fois le concours réussi, tout serait facile.
Erreur fatale : ce n'est que le début de la galère.En médecine on t?exploite pendant des années, tu gagnes un salaire de misère en tant qu?externe, t?enchaines les gardes et les cours. Les patients te traitent comme de la merde, les chefs de service aussi. (cf CRDM, tu as largement expliqué toute ma pensée
)
Bref, l?heure de « gloire » et de reconnaissance, elle met du temps à venir! Et ça, ce sera seulement dans 10 ans, quand tu auras enfin fini tes études et ton internat?