@Rocksteady
Je voulais rebondir sur ce que tu dis : "Plus sérieusement, c'est pas comme si les gens qui lisaient ça se disaient "oh tiens, et si j'étais infidèle ? ça a l'air cool
."
Bah... Si ? Ce n'est pas comme l'homosexualité que tu ne choisis pas, aucun texte ne va te rendre homo, on est d'accord, et même si c'était le cas, ça ne te concerne que toi. En revanche, tu as un pouvoir sur le fait de devenir infidèle, et ça inclut forcément la personne envers qui tu le seras. Donc tu peux clairement te dire un jour "oh tiens, et si j'étais infidèle ?" (certainement avec moins de légèreté, quoique ça dépendra sans doute des personnes...).
Et pourquoi pas en venir à cette idée à force de lire des articles qui te montrent ça comme un moyen de prendre ton pied et de fuir tes problèmes de couple, tout en déculpabilisant l'acte par la même occasion. Parce que concrètement, ce qu'il en ressort là, c'est que l'infidélité :
- a permis à cette fille de connaître une expérience sexuelle inégalée
- lui a évité d'affronter une relation de couple problématique
- ne lui a pas posé de problème de conscience (ni avant, ni pendant, ni après, on dirait).
Son expérience a donc été très positive, chouette. Tu lis ça, et tu peux clairement te dire "ça a l'air cool, en fait, pourquoi je ne m'y mets pas... ?".
Après, oui, ce n'est qu'un article. Mais si on me place comme positif un acte que je ne cautionne pas et qui implique tellement plus que ce qu'on me présente, ça me met mal à l'aise, oui. Quand on écrit sur un sujet, on en fait la promotion, que celle-ci soit mauvaise ou bonne. Il faut en prendre conscience : les gens façonnent une partie de leur opinion sur leurs expériences, sur les témoignages des autres, sur leurs lectures... Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire. Mais cela ne veut pas non plus dire qu'on doit accepter ça, en tant que public visé, surtout quand cela ne correspond pas à nos valeurs.
De façon générale, je trouve qu'on pousse de plus en plus à l'individualisme, notamment quand on aborde le sujet de la sexualité... Je comprends parfaitement pourquoi : on veut que chacun vive cette expérience au mieux et en retire le plus de satisfaction possible sans se laisser brider par les autres. C'est assez noble et cela répond pas mal à une situation où on a tendance à se négliger. Mais pour moi, cela ne veut pas dire qu'il faut pousser les choses à l'extrême. S'épanouir sexuellement, penser à son plaisir, ça ne veut pas forcément dire qu'il faut se sentir excusable de faire du mal aux autres, de leur manquer de respect, de rompre un contrat établi avec eux sans les en prévenir par avance. Certes, on fait ce qu'on veut avec son corps. Mais on ne fait pas ce qu'on veut avec les autres pour autant. On est tenu de les respecter tout autant qu'on se respecte. Sinon, où va-t-on ?
@La Simili-Tortue
Certains actes sont condamnables. Les commettre, c'est mal. Tu peux avoir de très bonnes raisons, des excuses tout à fait valables, des torts partagés... Mais au final, c'est toi qui as agi, et mal. Comprendre un agissement ne veut pas dire cautionner.
Dire que tromper est une mauvaise chose ne veut pas pour autant dire que la trompeuse est entièrement condamnable, ni qu'on doive la limiter à ça. Ce serait assez manichéen comme raisonnement. Cela dit, cela n'empêche pas d'affirmer que l'infidélité dont elle a fait preuve ne devrait pas être la norme.