Oh bon sang, je me sens moins seule!!! J'ai toujours été hors des courbes, depuis ma plus tendre enfance, et j'ai également eu mon lot de remarques acerbes de la part de crétins patentés. Pourtant, j'ai toujours eu un bon coup de fourchette, mais je ne suis pas une poubelle non plus et je ne me sens pas obligée de finir les plats pour faire plaisir aux autres ou de reprendre du dessert parcequebonsangnonmaishofautprendredugras. J'adore la course à pied et non, je ne vais m'en priver, parce que les mêmes idiots pensent que je mets ma santé en péril. Je travaille ma musculature, car le muscle, ça pèse plus que la graisse et si ça me permet de gagner quelques grammes, c'est du tout bon. J'ai mis trente-cinq ans pour accepter mes petits poignets sans faire de complexes et, encore maintenant, j'ai de la peine à les exhiber quand j'enfile les premiers t-shirts de la saison (essayez de prendre du poids au niveau des poignets... Celle qui a la recette est priée de me la communiquer). Mais j'ai également gagné en assurance et si un abruti ose une remarque déplacée, je le rembarre sèchement.
Bref, j'ai quarante et un ans, deux grossesses loin derrière moi, je mesure 1,67 cm pour 49 kilos. J'ai rempli les cases deux fois dans ma vie, quand j'étais enceinte, haha. :-)
Et mes filles suivent le même chemin que moi. L'aînée pèse 49 kilos pour 1, 75 cm. Elle a seize ans. Le seul hic, c'est qu'elle sort d'une dépression assez sévère qui lui a fait perdre quelques kilos. Du coup, des détenteurs de la vérité universelle l'ont cataloguée, alors qu'il s'agit simplement d'une perte d'appétit liée à l'état dépressif (elle est d'ailleurs en train de se remplumer, si j'ose utiliser ce terme...). Et le "camp du bien" parle d'hospitalisation à cinquante kilos pour sa taille...! Autant dire que, dans la famille, nous sommes tous bons pour l'hôpital, mon père y compris.
Bref, l'article et les commentaires m'ont rassurée, dans le sens où j'ai bien compris que nous ne sommes pas seules dans cette situation. Je connais personnellement des individus qui ont le même "problème". Je connais également le "problème" inverse, des amies qui sont censées être en obésité morbide, alors que ouais bon, d'accord, elles ont quelques kilos en trop, mais vu leur ossature, c'est plutôt difficile d'afficher une taille mannequin.
Et pour rassurer les petites jeunes à l'imc très bas: je vis très, très bien, sans aucun souci de santé en rapport avec mon poids. Je suis capable de fournir un effort prolongé sans éprouver de fatigue ni d'hypoglycémie (huit heures de marche en montagne, ça ne me fait pas peur, surtout avec le garde-manger dans le sac). Quand j'étais enceinte de huit mois, je crapahutais encore en montagne et j'ai enchaîné mes grossesses coup sur coup sans aucun problème (pas d'anémie, rien, que dalle, nada. Et vlan dans les gencives des bien-pensants; ça, c'est jouissif). Mais pour les fêlés des courbes, c'est de la science-fiction. Et j'ai découvert un monde terrifiant, à ce niveau-là. Des gens qui vous balanceraient dans un parc d'engraissement, parce qu'ils savent ce qui est bon pour vous et ils vont vous l'imposer.
Quant à mon mari, il m'adore ainsi, avec ma petite poitrine, mes poignets minuscules et mes petites fesses. :-))) Ne lui dites pas que les hommes préfèrent les rondes!
Alors, merci encore d'avoir publié un tel article. Ça fait du bien!!!