Je suis hyper jalouse je fait 60 kg pour 1m65 et j'ai un bide de femme enceinte - sisi - j'aimerais tellement être comme toi
alicia89;4910495 a dit :Thon, vache, baleine, arbre, gorille, hommasse, morue, belle de loin mais loin d'être belle, harcèlement physique et psychologique (on m'a lancé des cailloux quand j'attendais mon train, parce que je suis grosse, à l'école on m'appelait Bouli...), remise en cause de mon intelligence du fait de mon poids (donc on me parle comme à une demeurée), partir du postulat que je suis un être sans volonté qui se gave, infantilisation, on fait partie de toute mon adolescence et d'une partie de ma vie d'adulte, alors je trouve irrespectueux que l'on dise que les gens sont plus "gentils" avec les grosses. C'est faux.
fenotte;4910540 a dit :alicia89;4910495 a dit :Thon, vache, baleine, arbre, gorille, hommasse, morue, belle de loin mais loin d'être belle, harcèlement physique et psychologique (on m'a lancé des cailloux quand j'attendais mon train, parce que je suis grosse, à l'école on m'appelait Bouli...), remise en cause de mon intelligence du fait de mon poids (donc on me parle comme à une demeurée), partir du postulat que je suis un être sans volonté qui se gave, infantilisation, on fait partie de toute mon adolescence et d'une partie de ma vie d'adulte, alors je trouve irrespectueux que l'on dise que les gens sont plus "gentils" avec les grosses. C'est faux.
En fait c'est une perception de ce qui est socialement accepté de critiquer ou pas, mais qui est sûrement biaisée selon notre vécu personnel. Je m'explique.
Jusqu'à peu je faisais exactement les mêmes mensurations que @Ginsberg, 1m69/70 pour un poids allant de 45 à 49 kilos, et j'avais l'habitude de m'habiller avec des sacs à patates pour cacher cette maigreur qu'on ne saurait voir, parce qu'à chaque fois que j'étais pas cachée, je me prenais des remarques gratuites dans la rue.
Exemple: un jour j'étais simplement en pull près du corps-pantalon quand un mec est passé et m'a lancé un "hé l'anorexique" du plus bel effet. Or, ce charmant jeune homme était, lui, clairement en surpoids. Sur le coup je n'ai rien su dire, parce qu'évidemment, on ne trouve jamais de quoi répliquer quand on le devrait. Mais je me suis tout de suite dit que moi, si je l'insultais gratuitement en pleine rue en raison de son surpoids, j'aurais droit à l'opprobre populaire (et à raison). Par contre, dans l'autre sens, ça ne semble pas choquer grand monde qu'on insulte une maigre (parce que dans la conscience collective, les maigres => elles l'ont cherché => elles veulent ressembler à des mannequins => elles mangent une feuille de salade => elles ne sont pas à plaindre). En tout cas c'est la sensation que j'ai toujours. Les moqueries contre les gros, c'est partout et tout le temps, et ça doit être combattu, mais c'est généralement considéré comme mal (comme le racisme quoi, si je peux faire une comparaison foireuse), tandis que pas grand monde ne voit le mal à blesser gratuitement quelqu'un qui est dans l'extrême inverse. Beaucoup de gens affirment encore que le skinnyshaming n'existe pas. Il n'existe pas parce qu'il passe inaperçu, sous couvert d'un article ou d'une chanson feelgood pour les rondes (z'inquiétez pas de la taille de vos fesses parce que t'façon les hommes n'aiment pas les os)
Un autre jour, j'étais en robe et je marchais d'un bon pas pour rentrer chez moi, et un homme, qui devait avoir 20 ou 30 ans, donc même pas un gamin, m'a croisée et m'a dit très clairement et froidement "t'es trop maigre toi, tu devrais grossir un peu, tu serais plus jolie".
- On se connaît d'où, Ducon?
- Oh, grossir, j'y avais jamais pensé! Merci mon sauveur!
- Qu'est-ce que ça peut te foutre? Est-ce que j'ai envie d'être plus jolie pour plaire à des c... comme toi?
... sont quelques unes des choses que j'aurais pu/dû lui dire, à la place je suis rentrée chez moi en me sentant comme une grosse (ah non) merde qui a eu le tort d'offrir sa maigreur à la vue de la populasse.
Dernièrement, j'ai pris du poids (grâce à mon bêtabloquant qui ralentit mon cœur, mon sous-poids n'était pas un problème d'alimentation), donc c'est chouette, 53 kilos pour 1m70, je suis "dans la norme", mais j'ai encore tiqué l'autre jour quand ma mère m'a dit "ça va maintenant, t'es plus maigre, y'a plus que tes poignets qui font encore peur"... Ah oui, j'ai des poignets qui font peur... Ben désolée pour les hypersensibles, ce sont les seuls que j'ai!
laura421;4910714 a dit :Bonjour!
J'arrive après la bataille mais c'est la 1ère fois en 26 ans que je lis ce genre de témoignage.
Je suis très maigre (certains, par bienveillance, insistent pour dire "mince" mais non, 1m70 pour 42 Kg c'est de la maigreur, et c'est pas un gros mot).
Même si en effet il ne s'agit pas de jouer à qui s'en prend le plus dans la tronche entre les "gros" et les "maigres", je constate tout de même qu'à chaque fois que j'entre dans une pièce, que je rencontre de nouvelles personnes etc ... j'ai FORCEMENT droit à "Oh bah elle est pas bien grosse celle-là faut manger hein crevette! on va la remplir celle-là hahaha". Très agréable. Genre, t'as l'air d'un squelette quoi. Ma meilleure amie, elle, a longtemps été en surpoids et me confie que non, elle n' avait pas ce genre de remarques automatiques. Les gens ont plus tendances à se dire "Oh la pauvre c'est pas facile ..." alors que quand on est maigre c'est "Elle est anorexo/obsédée par les mag féminins" donc elle l'a un peu cherché.
Je vous épargne les purs moments de jalousie avec des regards noirs, scrutant de haut en bas, lentement ... (et c'est bien dommage, parce-que les bourrelets qui dépassent du jean, je trouve ça méga classe moi ! oui chacun ses fantasmes...), uniquement de la part des femmes d'ailleurs, très rarement par des hommes.
Et puis devinez quoi? Quand on est maigre, on a pas le droit au même espace que tout le monde figurez-vous : un jour, j'étais assise sur un strapontin dans le métro, tranquillement en train de lire - et croyez moi je ne prends vraiment pas beaucoup de place sur un strapontin- quand une femme s'assoit près de moi. Elle s'est sûrement dit qu'elle pouvait se permettre de s'étaler sur la moitié de mon siège vu mon poids. Je me suis permise (poliment, promis!) de lui demander de faire attention car elle m'écrasait la cuisse. Résultat = la honte de ma vie, elle s'est mise à hurler dans la rame que "Désolée qu'elle soit plus grosse que (moi), que tout le monde n'a pas la chance d'être aussi mince!!". Voilà voilà.
Et attention, ne SURTOUT pas se plaindre d'être maigre parce-que grossir c'est fastoche y a qu'à bouffer. Ben voyons. Mon estomac fait certainement la taille d'un pois chiche, dans ces conditions le combo entrée-plat-fromage-dessert, c'est impossible pour moi. Essayez de vous forcer à bouffer quand vous êtes rassasiés, vous allez voir la partie de rigolade. L'avantage, je l'admets, c'est que je ne restreins pas ma gourmandise, certes. Mais je préférerais me mettre en maillot sans sentir mes os, ne plus lire dans les magasines féminins d'un hypocrisie sans nom "Stop à la maigreur, vive les rondes, les VRAIES femmes!" (illustrées par des mannequins 34 évidemment, pour rester cohérent hein). Oui parce-que je ne suis pas une vraie femme non plus. Alors CERTES il se trouve que je n'ai pas de seins non plus (décidément) mais je crois bien être une femme, en tout cas on me l'a toujours affirmé et j'ai un joli petit clito pour l'attester - parmi d'autres choses je vous rassure.
Bref, désolée ce commentaire est très décousu, long, dans la plainte mais ça fait du bien. On se sent un peu seule en tant que maigre parfois.
La maigreur, c'est pas un style, c'est pas être anorexique (et même si c'était le cas, c'est une grave maladie et ça se respecte), c'est aussi aimer la vie, la bonne bouffe ... juste avoir du mal à grossir, pas plus.
Pour l'anecdote, j'ai bossé 6 mois en quasi tps plein chez Macdo quand j'étais étudiante, donc 2 maxi best of Big Mac par jours et bah devinez quoi : j'ai perdu 4 Kg.
Je suis allée voir moult nutritionnistes et diététiciens avec à chaque fois de merveilleuses propositions : bouffer des Snickers et du Macdo (je veux grossir, pas du cholestérol, merci...), ou prendre des anti-dépresseurs dont les effets secondaires sont la prise de poids. Ben voyons.
Pour finir (pour de vrai cette fois, toutes mes confuses encore une fois!), il y a une explication à ce qu'on appelle la maigreur institutionnelle : le stress et l'angoisse. En effet, quand on est pas bien épaisse de base et qu'on est particulièrement sensible aux angoisses de la vie, la plupart des calories que l'on ingère, au lieu d'être normalement stockées en graisse pour nous rembourrer un peu les guiboles et le reste, et bah ça sert "d'essence" sans cesse pompée pour pallier à l'énergie que cet excès de stress engendre.
Quand je serai grande, je serai zen, bien dodue, je me cognerai plus les hanches dans les portes et j'aurais des gros nibards. BIM.
En attendant, on fait avec, la vie quoi :-)
Tchüss!
buho;2413568 a dit :Je trouve pas ça délicat de la part de personnes qui ne te connaissent pas de te demander directement comme ça si tu l'es. Je me mets à ta place (sauf que moi je suis vraiment boulimique), si ça se voyait aussi et qu'on me demandait "ah ben t'es boulimique ou quoi ?" ça serait super destructeur donc soit les gens sont pas éduqués soit ils sont vraiment cons. Je comprendrais jamais ce genre de personne à la curiosité malsaine qui cherche à savoir le pourquoi du comment mais imaginons 30 secondes que tu aies vraiment été anorexique, c'est extrêmement blessant.
Tu n'as effectivement qu'à leur dire que tu l'es, comme tu dis à la fin de l'article. Tu risques de bien rire et ça leur fermera le clapet.
suricate-suricatta;4911290 a dit :buho;2413568 a dit :Je trouve pas ça délicat de la part de personnes qui ne te connaissent pas de te demander directement comme ça si tu l'es. Je me mets à ta place (sauf que moi je suis vraiment boulimique), si ça se voyait aussi et qu'on me demandait "ah ben t'es boulimique ou quoi ?" ça serait super destructeur donc soit les gens sont pas éduqués soit ils sont vraiment cons. Je comprendrais jamais ce genre de personne à la curiosité malsaine qui cherche à savoir le pourquoi du comment mais imaginons 30 secondes que tu aies vraiment été anorexique, c'est extrêmement blessant.
Tu n'as effectivement qu'à leur dire que tu l'es, comme tu dis à la fin de l'article. Tu risques de bien rire et ça leur fermera le clapet.
Je me permets de te citer parce que je suis entièrement d'accord avec toi sur le fait que les gens sont d'une indélicatesse crasse parfois! Je suis anorexique depuis près de 10 ans, avec des hauts et des bas au niveau de mon poids et dès que je reprends quelques kilos, les gens se sentent obligé de faire une remarque style "ah c'est bien, tu as grossi!", comme si on avait besoin de ça
Il y a aussi, comme tu dis, une forme de curiosité malsaine. Quand on te demande "et alors tu te fais beaucoup vomir?", c'est franchement déplacé (et sa témoigne d'une méconnaissance complète des différentes formes de la maladie)... Sans parler des "on dirait que tu sors d'Auschwitz!", remarque toujours très sympathique