J'arrête mes études et je fais ce qui me passionne

[clarybulle]

J'aurais mieux apprécié l'article s'il n'y avait pas tout le côté moralisateur derrière :/ Que la madz en question ait une philosophie de sa propre vie, c'est normal (vivre au jour le jour, faire ce qu'elle veut, faire de sa passion un métier). Mais l'appliquer à tous, et culpabiliser les gens en mode "Que vont dire les gens à ton enterrement si tu vis pas tes rêves?", c'est manquer de respect à tous les gens qui ne l'entendent pas comme ça  Je connais des gens qui s'investissent à fond dans leur travail et qui se lèvent tous les matins avec joie, et j'en connais qui ont un boulot alimentaire qu'ils ne veulent pas changer parce que pour eux un travail ça sert avant tout à gagner de l'argent. Mais ça n'empêche pas de faire autre chose à côté ou avoir des passions, des hobbies, loisirs...

J'encourage cette madz dans ses projets, si elle a tout quitté du jour au lendemain je ne pense pas qu'elle ait été insouciante mais plutôt qu'elle sait que si ça ne marche pas elle aura toujours une porte de secours (reprendre ses études, ses parents pour l'aider). C'est sa conception de la vie, elle veut tout faire pour être heureuse comme elle l'entend et elle a bien raison. Idéaliste ou pas, c'est elle qui mène sa vie, et on a rien à dire là-dessus.

Par contre encourager tout le monde à faire pareil, c'est non: déjà parce que certain-e-s ne peuvent pas se le permettre malgré ce qu'on en dit (argent, études sans débouchés, et même quand on veut on peut pas toujours), parce que d'autres ne le veulent pas, parce que d'autres encore ont une vision différente de leur vie, et parce que c'est culpabilisant. :/

 

[Chaïka]

Je suis partagée. D'un côté je suis d'accord avec les filles qui disent que c'est un luxe de faire vraiment ce qu'on veut, mais d'un autre côté ils y a des gens pour qui ça marche.
On a souvent une idée super simpliste des choses. Le cerveau humain stéréotype pour pouvoir engranger plus d'information, mais au final on passe à côté de plein de choses si on ne s'arrête pas 30 secondes pour regarder. Il y a plein de possibilités, certaines même pas encore inventées. Ce qu'on voit de l'extérieur n'est jamais représentatif de ce qu'est le boulot en réalité. Je pense à @flawless qui dit que pour être actrice, il faut obligatoirement avoir de la famille dans le milieu : c'est sûr que si tu es la fille de Machin, tu pourras avoir le talent d'une huître et être à l'affiche pépouze. Après, ce qui est important de savoir c'est si ce que tu veux c'est faire les tapis rouges du monde entier, ou si c'est faire du vrai bon boulot de création - parce que dans le milieu de l'art en tout cas, la renommée est rarement synonyme de qualité, et inversement. Il y a de supers acteurs, des bêtes de scène, qui sont inconnus du grand public, et de l'autre côté des blaireaux finis qui sortent un film tous les ans.

En fait, je suis plus ou moins dans la même situation que la Mad de l'article : au début de l'année, j'ai commencé une école de théâtre. Mes parents ne peuvent pas se permettre de m'aider, donc je vais devoir trimer pour la payer. Et même après, quand je serai comédienne, je vais encore devoir trimer pour gagner ma vie - mais j'ai fait le calcul, et je me suis rendue compte que pour moi, le vrai luxe c'est de faire ce métier. Le travail d'appoint que j'ai à côté, c'est pour me permettre de me consacrer au théâtre.

Cet article ne dit pas qu'il faut tous être des cigales, qu'il faut se bercer d'illusions et que tout est beau et possible dans le monde : je pense que ce que l'auteure a voulu dire, c'est qu'il y a beaucoup plus de possibilités pour ceux qui se donnent les moyens de réussir. Il faut beaucoup de courage et de ténacité ; c'est beaucoup de concessions, beaucoup de prises de conscience sur la réalité des choses. C'est tout, mais TOUT sauf facile, et bien sûr ce n'est pas pour tout le monde à mon avis.

EDIT : En lisant d'autres commentaires ça m'a fait penser à mes amis qui font des études "traditionnelles", qui me disent qu'eux n'ont pas de "truc", pas de réelle "passion" et qui se sentent un peu spoliés quand je leur parle du théâtre, ils ont l'impression de passer à côté de quelque chose. Le truc c'est qu'il n'y a pas de passion à trouver. Une passion on en a ou on en a pas, et c'est pas grave si le "truc" de ma pote c'est d'acheter des soutiens-gorges hors de prix, ou de se faire un marathon Harry Potter tous les week-ends, et qu'elle ne sait pas jouer d'instrument ou qu'elle ne connaît pas de tête la 35ème décimale de pi. C'est pas grave. Elle ne rate rien.
C'est simplement que je me sens à la maison quand je suis en action sur des planches depuis que je suis petite, et que je serais très malheureuse si je ne pouvais pas trouver de place pour le théâtre et plus largement la création artistique dans ma vie. Encore une fois, mon cas n'est pas une généralité.

 

[Dies Irae]

@fab : tu le dis toi-même, tu as pu mener ton projet à ce qu'il est aujourd'hui parce que tu avais 1) une certaine expérience professionnelle dans le domaine, 2) une femme qui t'assumait financièrement pendant le lancement, 3) des indemnités chômage qui te permettaient de joindre les deux bouts

La situation n'a absolument rien de comparable.

(On dirait Vinvin qui dit "eh bah n'importe qui a le temps de faire une vidéo le dimanche matin et de la poster sur youtube et pouf ça marche !")


Il ne s'agit pas de dire qu'elle raconte n'importe quoi et qu'elle va se planter, juste que la façon de tourner son propos comme une injonction au YOLO-lâche-ton-job-vis-tes-rêves, ben ça n'a pas de sens. Oui, ça peut marcher, heureusement que ça marche parfois, même souvent, mais non beaucoup de gens ne PEUVENT simplement PAS se le permettre, pour toutes les raisons que @het-kasteel a diablement bien exposées.


(Et puis on en connaît tous, hein, des gens qui n'ont même pas tout lâché mais suivi des études dans le domaine qui les passionne et qui se retrouvent le bec dans l'eau à 24, 26, 28 ans à galérer à trouver un boulot dans leur domaine de passion et de compétences)

 

[Betty Blue]

Je te souhaite le meilleur. Je trouve cela formidable que tu n'aies pas été raisonnable, que tu te sois écoutée.

C'est terriblement bateau de dire ça mais on n'a qu'une vie et il faut la vivre, vraiment, intensément.

Comment peut-on te dire que tu vas peut-être te planter alors tu as réussi une des choses les plus difficile à faire, que peu d'entre-nous sont capables de faire, lâcher prise, lâcher le quotidien, le chemin tout tracé pour l'inconnu, l'incertitude.

Tu parles spiritualité, connaissance, vie on te répond carrière, argent, retraite. Comme j'aimerais avoir le courage de faire ce tu as fait!

 

[Hawley]

Je suis d'accord en tout point avec toi.
Et ça me conforte dans ma réponse à Fab. La Mad n'a pas de projet précis.
Je crois que comme les certaines Mad le seul point qui me chiffonne encore c'est le coté: toi aussi n'ait pas peur fonce Yolo.
Si comme tu le dis, la Mad n'a encore rien défini c'est quand même un peu "gonflé" (pardon le terme est fort mais je ne sais pas comment le dire autrement, donc je m'excuse) de dire aux autres de faire pareil qu'elle.

C'est un pari risqué, c'est sûr  Il faut savoir dans quoi on s'engage, risquer de se prendre des claques dans la gueule... Mais être enthousiaste ne va pas toujours de pair avec être candide. Je comprends ce que tu veux dire dans le sens où cette Mad partage beaucoup d'euphorie et ne parle pas beaucoup des éventuelles embûches, mais est-ce que ça veut dire qu'elle n'en est pas consciente ?

Ce que j'ai retenu de cet article, c'est le stade du déclic, qui est très important. Après évidemment il y a une part de réflexion, des points négatifs à relever, etc... Mais une fois ce bilan fait, ce serait dommage de ne pas essayer si ça parait fou mais faisable. Qui ne tente rien n'a rien ! (et si la personne qui tente se ramasse la gueule, ma foi c'est son problème à elle  )

Bref je ne dis pas qu'elle va y arriver et que c'est sûr à 100%, mais que c'est une bonne chose de tenter le coup si l'envie et l'enthousiasme y sont ! Après pour faire un petit bilan de ce que vous dites et de l'article, je crois que ce qui peut faire marcher un projet, c'est un combo motivation / pragmatisme. Sans réalisme on ne va nulle part, c'est sûr, mais sans enthousiasme non plus, donc je lui souhaite les deux !

 

[Loveneeder]

Cet article m'inspire beaucoup même si j'en suis encore à chercher ma passion ce qui me plombe régulièrement le moral. Donc cet article me plombe aussi un tout petit peu le moral^^'

Sinon d'une manière plus générale il y a du vrai dans cet article, ce que j'en tire moi c'est le "faites ce que vous voulez, ne zappez pas vos envies". Mais j'appliquerais cette idée en continuant mes études théoriquement financièrement prometteuses.

He oui je suis plutôt partisane du réalisme et de la stabilité mais l'article n'en reste pas moins exaltant

 

[Hibourisson]

@hawley
 j'aime bien ta façon de formuler les choses tout en compromis.

Le débat fut sympathique.

Petite musique de 
pour finir :

https://www.youtube.com/watch?v=NqyOJ7oUnbI&feature=kp

 

[Lolatébas]

Ce genre d'article me redonne une certaine confiance en l'avenir. J'y vois là un message d'espoir.

Pour ma part je sais ce qui me passionne mais je ne peux pas encore m'y lancer à corps perdu. Alors je construis petit à petit le chemin qui m'y mènera.

Franchement, ce genre d'article devrait nous permettre d'ouvrir les yeux, de nous donner envie de nous chercher & de nous trouver. Quand bien même nous n'aurions pas l'envie, le courage (car je pense qu'il faut du courage) ou simplement assez d'passion pour nous lancer sans un regard en arrière, je crois qu'il est important de se découvrir des passions.

 

[selennia]

A 2 mois à peine de ma rentrée en L2 dans une licence qui ne me plaît pas tant que ça (mais que je continue parce que je ne sais pas quoi faire d'autre), ton article est juste arrivé au bon moment 

(étrange... j'ai eu un sujet de discussion similaire avec mon copain hier soir...bref passons)

J'ai toujours voulu sauter ce pas qui me permettrais de me rencontrer. Mais à 19ans, avec papa et maman qui sont encore beaucoup derrière mes décisions, tout cela au nom d'un avenir sûr ("dans une société malade" pour citer le Dalaï Lama), ce n'est vraiment pas évident :/

A mes yeux, tu as bien raison d'avoir fait ce choix là, et tu as tout mon respect pour cela !
Bonne continuation à toi

 

[Polly Maggoo]

Non, la majorité des jeunes ne peuvent pas vivre de ce qui les passionne, c'est surtout ceux qui viennent d'un milieu aisé peuvent se le permettre...

Dans les faits non ce n'est pas aussi simple. Je comprends l'argument de "pour se consacrer à ses loisirs c'est plus facile avec de l'argent derrière" mais généralement (je fais une généralité, il y a bien sûr des cas de jeunes aisés qui n'ont aucun plan d'avenir et se contentent de profiter de l'argent de leur famille pour faire ce qu'ils veulent dans la vie) la pression sociale est beaucoup plus élevée dans les milieux aisés :
-comme tout le monde une fois adulte tu aspires à l'indépendance financière, et tes parents aussi. Mais pour retrouver le niveau de vie de ta famille et ne pas régresser socialement, malgré de très bons bagages il faut quand même un métier et des relations qui assurent ce niveau de vie.
-depuis que tu es scolarisé on s'attend à ce que tu fasses des études "prestigieuses". D'une part la famille ne te soutiendrait pas forcément si tu décidais de choisir une voie marginale, et d'autre part quand il y a une grosse attente sur tes études et que ton avenir est ancré dans ta tête depuis toujours, il y a un vrai blocage psychologique : acter le fait de tout lâcher pour vivre sa passion n'est pas simple.

 

[Sissi22]

Effectivement, quand presque rien n'est encore joué, c'est facile de se dire tout ça, de partir en mode "Je fais ce qui me plaît, Incha'Allah".

Personnellement, je trouve ça plus dur à faire quand on travaille depuis quelques années. On a beau voir le fossé d'ennui que le travail est en train de creuser autour de nous, on a néanmoins une certaine stabilité, un équilibre.

On ne dépend de personne (si salaire correct).

On voit que les parents/amis seront toujours là pour nous soutenir en cas de coup dur bien sûr. Mais au fond, ils aimeraient que quand même, ça n'arrive pas... qu'on ne fasse pas cette folie qui va peut être nous conduire à leur demander de l'aide.

Personnellement, j'approche tout doucement de la trentaine. J'ai fait "ce que je voulais"... enfin, j'ai vécu dans différentes régions/pays mais tout le long mon travail m'ennuyait terriblement. C'est bien le coeur du problème. SI bien qu'aujourd'hui, je me sens juste paumée. Je n'ai même pas l'impression d'avoir accompli plein  de choses qui me tenaient à coeur tant j'ai une sensation d'ennui maintenant.

Alors j'ai bien envie de tout foutre en l'air une dernirèe fois parce que cette vie m'ennuie. Mais j'ai la sensation que c'est un peu tard.

Bien sûr on peut tout organiser, avoir un plan B et un plan C. Mais je ne suis pas sûre qu'on garde l'énergie des débuts éternellement.

En tout cas je souhaite le meilleur à Camille !

 

[Gandhi]

Malgré tous les commentaires sceptiques qui me précèdent (j'ai pris le temps de toutes et tous vous lire), il est évident que la situation de l'auteure ne peut pas s'appliquer à tous.

A mon sens, cet article donne de l'espoir, je me suis dit que s'il y avait une chose sur laquelle il fallait se concentrer, c'était ce qui nous tenait vraiment à coeur, quitte à se sacrifier soi-même un peu dans la manoeuvre.
La vie est envisageable de tant de manières différentes que dire que celle qu'elle décrit est "la bonne" n'est pas correct.

Chacun ses goûts, sa personnalité, et je sais que ce qu'elle s'apprête à vivre ne pourrait pas m'être applicable, moi qui ait besoin de sécurité financière avant de me lancer dans quelque chose de fou, un grand projet.

Cet article nous dit simplement de ne pas oublier nos rêves, et encourage ceux qui envisagent de vivre la  même expérience qu'elle de la faire, parce que ça en vaut la chandelle concernant sa connaissance de soi-même.

En bref : Cela ne s'applique pas à tout le monde, chacun sa vie, ses envies et ses sous, et ceux qui veulent s'aventurer comme elle dans une expérience de vie, ils ne sont pas seuls.

Merci Camille, et courage pour la suite, j'attends de tes nouvelles dans quelques mois !