ellis;4124244 a dit :
@oleg : je comprends très bien la notion de soulagement mais personnellement, je pense que si mon enfant en harcelait d'autres, je ne pourrais même plus le regarder en face ni même me regarder dans une glace d'ailleurs... C'est vrai qu'être du côté "victime" implique d'immenses souffrances (je parle en connaissance de cause) mais au moins, quand ton enfant est victimisé, tu peux te dire que ça n'est pas de sa faute et que, si ça se trouve, ça forgera son caractère. Quand ton enfant est celui qui victimise, tu dois te dire que t'as sacrément foiré en tant que parent et tu dois flipper d'avoir engendré et éduqué un enfant qui manque à ce point d'humanité et de bon sens.
J'ajoute que si mon enfant était une victime, je saurais à peu près comment le consoler, quels mots avoir et quelle attitude. S'il était du genre à victimiser, je pense que je ne saurais même pas comment gérer ça sans ressentir de la colère et du mépris pour mon enfant. Or, dans un monde où, socialement, on est censés aimer nos enfants éperdument, mépriser (même momentanément) son enfant, ça doit être atroce...
Je réponds à @shield en même temps.
Oui, dans ma tête c'est vraiment dans le sens où je ne voudrais pas qu'ils vivent ça. A la base, je ne veux pas d'enfants, une des raisons c'est justement la peur de les voire souffrir. Mais si un jour j'en ai, je pense que ça serait bien plus facile de l'engueuler, et de me remettre en question dans mon éducation que de sécher ses larmes tous les soirs, ou pire, que de me rendre compte 10 ans après qu'il a vécu ça et ne s'est jamais plaint, et que j'ai été aveugle face à son calvaire.
Et si j'ai posté ça ici justement c'est parce que je m'en veux de penser ça, je m'en veux de préférer que d'autres souffrent plutôt que mes éventuels enfants.
Dans l'idéal, mes enfants ne seraient dans aucun des deux camps, ils seraient de ceux qui défendent ceux qui se font frapper. Mais je pense que c'est un peu le souhait de tous les parents que leurs enfants soient assez forts (j'aime pas ce terme les victimes ne sont pas faibles à mes yeux) pour se défendre, et assez juste pour ne pas faire de mal. Mais aucun parent n'étant parfait, c'est dur d'en arriver là. Et même si j'essaierai de tout faire pour qu'ils soient comme ça, il se peut qu'il y ait un truc qui cloche. Alors à choisir je préfère savoir qu'ils ont fait du mal à un gamin, je les engueule un coup, ils changent, et je change mon éducation, plutôt que de savoir qu'ils se font taper dessus et là j'ai peur qu'il n'y ait pas grand chose à faire.
@ellis, pour la phrase que j'ai mise en gras, je ne pense pas que se faire traiter de "grosse mocheté dégueulasse" toute son enfance forge quoique ce soit, je parle en connaissance de cause.
J'ai fait un pavé, mais c'est parce que c'est un sujet sensible, et je ne voudrais pas qu'une madz qui a encore de la peine en pensant à son passé tombe là dessus et se disent que même après l'école des gens pensent encore que le harcèlement n'est pas grave. C'est pas du tout ce que je voulais dire.
En fait je me rends compte que ce topic est assez casse-gueule parce qu'on y dit des choses qui peuvent blesser d'autres gens. Surtout que la seule justification qu'on a (même si j'ai fait un pavé pour le dire) c'est "je m'en veux de penser ça".