Je ne comprends pas

[Valentina-]

@Yoonishan Haha ok, ce qui est drôle c'est que moi je ne suis pas "introvertie" justement

En fait ton message me fait penser que je n'ai jamais trop aimé ces termes car justement il y a trop de nuances :
Des "faux introvertis" (timides, souffrant d'anxiété sociale comme tu disais, mais qui pourraient être dans la moyenne), ceux qui sont VRAIMENT introvertis (et heureux ainsi), des ambiverts, des extravertis, des extravertis incapables de rester seuls 2 min, des extravertis qui pourtant cachent beaucoup qui ils sont, ceux qui sont introvertis mais peuvent aussi se recharger en voyant des gens, ceux pour qui c'est selon l'humeur ou par période, ceux qui supportent les 2... C'est + un spectre que quelque chose de binaire

(c'est pour ça que je pense qu'il faut connaître les gens en allant au-delà des apparences)

 

[Artifice]

Pour ma part, la meilleures façon de me plonger dans l'ennui c'est de m'emmener dans une fête ou dans un bar bruyant, je ne comprend absolument pas le plaisir que les personnes y trouvent, surtout pour ce qui est de la musique forte, pour moi à qui cela fait mal au oreilles (j'ai des acouphènes), qu'on puisse apprécier cela est un mystère complet (et pourtant j'aime l'alcool, j'aime parler de sexe et ma vision du couple n'est pas traditionnel)

 

[Tératogène]

En l’occurrence @Valentina- des introverti.e.s ne se rechargent pas au contact des autres mais se déchargent - évidemment plus ou moins rapidement selon les personnes, ça peut prendre une journée comme 1 semaine - c’est le principe. Les ambiverts existent mais l’introversion n’est pas compatible avec le rechargement par contact social, qui est le propre de l’extraversion.
Ceci dit, je suis d’accord que c’est un continuum/spectre. Mais y’a un moment où ça shift quand même

 

[Valentina-]

@Yoonishan je comprends ce que tu dis, bien sûr. L’idée n’est pas de laisser quelqu’un dans sa mouise. Ce sur quoi j’insiste c’est qu’on ne peut pas forcer quelqu’un qui n’est pas prêt.e à entamer une thérapie psychiatrique/psychologique. Ça ne fonctionne pas. Et la zone grise entre ce qu’on pense être un trouble psy ou non quand on est pas psy soi-même incite selon moi à beaucoup de prudence.
C’est différent dans le cas de quelqu’un qui a besoin d’aide et le demande, le manifeste, pour entreprendre des démarches somme toute personnelles et difficiles

Je pense qu'on peut aimer être seuls et se recharger de temps en temps avec les gens comme disait une madz plus haut Je ne comprends pas la volonté de shifter, cette acharnement à vouloir caser les gens alors que justement il y a tant de nuances, et le déterminisme qui en découle me semble pas terrible si on veut évoluer, j'ai l'impression que pour se connaître justement il faut se détacher des cases et de ces pseudo-théories qui ont du sens surtout quand on est dans les "extrêmes".

 

[LaBeletteMasquée]

Mon grain de sel au débat :

Je vais m'énerver un peu, mais ça n'est pas dirigé contre toi @Yoonishan , c'est plus en général.
Moi, je suis introvertie, hypersensible, et j'ai de grosses difficultés à comprendre les codes sociaux. Autant dire que les activités que tu listes, pour moi c'est l'horreur. Et pourtant, pendant des années, je me suis forcée à me mettre dans ce genre de situations. Parce que j'entendais à longueur de journée à quel point j'étais bizarre, pas normale, ou alors juste des amis qui "s'inquiétaient pour moi" et qui me disaient que "ça me ferait du bien de m'éclater et d'arrêter de me prendre la tête". NON. JAMAIS ça m'a fait du bien. Ça m'a bouffée pendant des années de pas kiffer comme les autres, de pas être capable de rire des vannes de cul de parfaits inconnus. Résultat, je me suis torturé l'esprit a essayer de comprendre ce qui n'allait pas chez moi, comment faire pour changer.
On pourrait parler d'anxiété sociale. Sauf que bah, mon anxiété elle ne vient pas de nulle part. Elle vient du regard des autres qui me renvoit à quel point je suis bizarre pour une meuf dans la vingtaine.

Conclusion ? Peut-être qu'il faudrait commencer à accepter la différence. Vraiment l'accepter j'entends, pas la tolérer ou la pathologiser. Pas chercher à '"comprendre". Moi je ne comprends pas pourquoi d'autres peuvent aimer fréquenter des boîtes, endroit qui se rapproche de l'enfer sur terre pour moi. Ben jamais j'ai demandé à ces personnes pourquoi elles aimaient ça. Elles n'ont pas à se justifier, je n'ai pas à comprendre leurs choix, juste à les accepter. Voilà, j'accepte juste que tout le monde ne soit pas comme moi. Et j'aimerais bien que ça soit réciproque, j'en ai ma claque d'avoir à me justifier sur ce que je suis à longueur de journée, sous prétexte que je ne colle pas à un certain modèle.

 

[Tératogène]

@Valentina- pas la peine de s’énerver...
En fait introversion et extraversion ne sont pas des cases mais des modes de fonctionnement. L’énergie que ça te prend t’est propre, mais ça ne change pas, c’est psychique et physique.
Il ne faut pas confondre introversion avec timidité et « j’aime pas les gens » on peut adorer être avec les autres et peut-être pourquoi pas préférer être avec d’autres que seul.e, mais ça te coûtera en énergie là où quelqu’un d’extraverti ne va « jamais » si je puis dire s’épuiser. On peut être fatigué.e par les interactions sociales mais continuer à les poursuivre par envie et choix, ça n’est pas un problème.
Tout comme se recharger au contact des autres mais apprécier ne pas avoir de liens sociaux même si c’est plus fatigant que d’être entouré.e.
Pas de stéréotypie ici juste un mode de fonctionnement et l’énergie que ça te coûte.

 

[Valentina-]

@Tératogène Oula, je ne m'énervais pas du tout (pour si peu ? Haha). J'ai tendance à m'emballer (pour les idées mais c'est jamais contre les gens)

En fait je ne crois pas que plusieurs milliards d'êtres humains soit ou introvertis, ou extravertis. Je ne pense pas d'ailleurs que c'est de cette façon que Jung l'inventeur du concept utilisait cet outil, il disait plutôt "cette personne est à 70% extravertie et 30% introvertie... Donc au final, la personne est les 2. Et elle se recharge bien parfois en voyant des gens, parfois en étant seule. En tout cas, moi ça me semble logique de prendre en compte tout le pourcentage, et non pas de se référer direct à un portrait stéréotypé)
S'identifier aux qualités/caractéristiques/clichés qui correspondent à UNE catégorie me semble précipité, comme celles qui ont été dites précédemment (style jeune extraverti = grosse soirée, VS introverti = casanier). Car en fait, les seuls pour lesquels c'est vraiment pertinent et juste, c'est les personnes qui ont des tendances très marquées.

Et au-delà de ça, toutes les nuances et facteurs extérieurs pourront affecter cette représentation. Je n'arrive pas non plus à interpréter cet indicateur comme quelque chose de pertinent pour tout le monde car c'est loin d'être inné et immuable (surtout avec ce que ça peut engendrer type "Je suis né introverti -> Je serai jamais un leader", c'est con et ça peut anéantir des perspectives d'évolution ou des motivations).
Exemple, si je prends la madz du dessus, autant si elle était entourée de gens sans jugement avec des activités similaires aux siennes, elle pourrait s'épanouir et trouver une nouvelle forme d'énergie en les voyant malgré son absence de compréhension des codes sociaux, et apprécier cela autant que la solitude. Peut-être qu'elle pourrait avoir une énergie extravertie mais que ce qui est proposé dans la société actuellement (les boîtes de nuit, les bars...) ne convient pas à sa potentielle version de l'extraversion. Bref je pense que cette notion n'est pas inutile mais totalement sur-estimée.

 

[Tératogène]

@Valentina- c'est intéressant
Je répondrai plus longuement demain matin (il se fait tard ) mais juste pour rebondir sur

"Je suis né introverti -> Je serai jamais un leader"

Je pense que ce n'est pas une implication aussi simple. Introversion/extraversion et leadership ne vont pas forcément de pair

 

[Valentina-]

@Tératogène Je viens de trouver un article de madmoizelle qui parle de ça apparemment je me suis fait chier à réfléchir à la question alors que d'autres se sont déjà fait les mêmes remarques ("état" plutôt que "trait" c'est exactement ça).

pour leader, libre à toi de changer par un autre exemple

 

[LaBeletteMasquée]

@Valentina-

Puisque tu me prends en exemple, je rebondis.
Ce n'est pas l'activité pratiquée qui engendre ou pas ma décharge d'énergie, c'est le fait d'avoir des interactions. Alors évidemment, quand en plus l'interaction est mauvaise, ça va plus vite, c'est sûr.
Mais comme ça fait qq temps maintenant que j'ai arrêté de me forcer à faire des choses et à m'entourer de personnes non-jugeante, j'ai eu tout le loisir d'approfondir mon propre fonctionnement. Résultat : je suis incapable de passer plus de 24h avec un autre individu, même s'il s'agit de ma meilleure amie, dans le meilleur cadre possible. Enfin, je ne suis pas incapable, mais pfiouh, qu'est ce que ça me coûte comme énergie, passé ce stade...

Bref, tout ça pour dire que ce système introversion/extraversion, moi je me le suis approprié en me disant que c'est un fonctionnement de base. Genre, mon système d'exploitation. Donc j'ai du mal à voir comment ils pourraient cohabiter. Je vois plutôt ça comme une autre Mad, un spectre. Ou plutôt deux, un de chaque, avec un curseur qui montrerait le temps de charge/décharge. Et du coup on pourrait être introverti, mais avoir un temps de décharge bien plus long que le mien. Genre deux personnes qui tourneraient sous XP, mais moi en plus j'ai une batterie naze. Mais au final, on pourrait se retrouver avec des introvertis et des extravertis qui auraient les mêmes temps d'interactions possible, la différence étant que pour l'un, ces moments chargent, et déchargent chez l'autre.

Et donc je ne vois pas le fait de catégoriser comme néfaste puisqu'il s'agit de nuancer ensuite. Et si certains disent qu'introversion = impossibilité de leadership, bah je me dis qu'il faut peut être rééxpliquer le mot plutôt que de vouloir bannir le concept.

 

[Lise Anne]

Beaucoup de grands dirigeants sont des introvertis: Mark Zuckerberg, Steeve Jobs, Barack Obama...

Entretien : les 4 grands atouts des candidats introvertis

Persévérants, réfléchis, attentifs, autonomes, les introvertis présentent des qualités très prisées par les recruteurs. Certains peuvent même devenir de performants managers.

start.lesechos.fr

 

[Margay]

De mon côté, je me reconnais dans l'analyse de @Valentina-
Un coup je recharge mes batteries en étant avec les autres, un coup je recharge en étant seule. Je suis incapable de me motiver quand je suis seule, mais je sature très vite des gens quand j'ai trop d'interactions sociales. Et pour ça, ça dépend des gens (je me sens plus ou moins à l'aise ou à ma place), des activités et de mon humeur du moment.
D'ailleurs quand je fais le test du mbti, je suis très souvent à la limite 50/50 et parfois j'ai un trait extraverti ou introverti qui remonte bcp plus (oui, j'ai fait pas mal de fois le test du mbti ^^)