Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Je ne sais pas « prendre soin de moi », et j’en ai honte
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Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Je ne sais pas « prendre soin de moi », et j’en ai honte
Oui c'est pour ça que je dis que ça a limite l'air d'un symptôme de période dépressive mais comme j'ai l'impression de m'accorder de la valeur, de me faire souvent passer en priorité et de m'écouter, ça me questionne Il ne me semble pas que je me dévalorise, après ça peut être inconscient j'imagineMais j'ai plus eu l'impression en lisant l'article que c'était plutôt une question d'accepter de se donner un peu plus valeur. Enfin ça m'a vraiment donné le sentiment d'un dévalorisement en général (ne pas arriver à cuisiner pour soit, ne pas avoir super envie de faire un truc pour soit...)
Cette injonction constante au bien être est lassante. Déjà, bien être et bonheur, ce n'est pas la même chose, et c'est entièrement normal de ne pas être heureux tout le temps. Alors oui, le sport fait sécréter des endorphines, ça aide à l'équilibre mental, mais il me semble que ce n'est pas la seule activité qui ait cet effet - on peut aussi rire beaucoup, par exemple - et puis la dépendance psychologique peut aussi devenir un problème. Ensuite, c'est très bien de s'inspirer d'autres cultures, mais quand je vois la manière dont la méditation est vendue (parce que c'est bien de ça qu'il s'agit), c'est tellement déformé que ça n'en retient plus grand chose. La pratique méditative n'est pas censée aider à se sentir bien, mais à atteindre l'éveil spirituel, à tuer le soi, un petit peu à 180° de l'accomplissement personnel quand même. Le peu que j'ai pratiqué pour les arts martiaux, c'était ingrat et douloureux, alors ça aidait bien à reconfigurer mon rapport au monde et à l'existence corporelle, mais je n'aurais certainement pas conseillé ça pour "se sentir bien dans sa vie" ou "réduire son stress". (Bien sûr, tant mieux si certaines pratiques peuvent aider des gens à être moins anxieux ou à moins souffrir, mais ce n'est pas étonnant que ça ne convienne pas à tout le monde, il n'y a rien d'universel là-dedans !) D'ailleurs, ces injonctions marketées partent du postulat que le monde dans lequel nous vivons et le niveau de stress qu'il induit sont des fatalités, puisqu'il faut recourir à ces pratiques personnelles pour le tempérer. C'est une fois de plus rejeter la responsabilité d'une souffrance systémique sur l'individu, sale tour de plus du néolibéralisme.
Je rebondis aussi sur les propos de @Rocksteady en parlant de regard un peu extérieur à soi. Je me demande aussi dans quelle mesure, notre éducation qui centrée sur le soin aux autres, l'attention aux autres, l'altruisme, l'abnégation, etc n'oblige pas à porter ce regard extérieur. Dans un contexte où j'ai toujours appris à me faire passer après les autres et à ne pas "m"écouter", me considérer comme un autre me permet de contourner cette prescription implicite sans trop secouer mon système de pensée.