Ah le syndrome de l'infirmière (ou du sauveur, pour la version masculine), ce bon vieux serpent de mer qui te fait te demander pourquoi un-e tel-le ne sort qu'avec des gens à problèmes...
Ma meilleure amie est comme ça. Elle choisis des mecs pétés qui ne veulent pas s'en sortir.
J'ai été comme ça. Et je dirai même plus j'ai été comme ça avec mon mari.
Quand on s'est rencontrés, il était maigre, son lieux de vie tenait plus de la porcherie que de l'appartement, il lui manquait des dents, bref... Un enfer. Et j'y ai vu un "potentiel". Je l'ai aidé, je lui ai passé de l'argent pour qu'il rembourse ses frais d'hôpitaux, je lui ai piqué ses clés sur une journée de cours pour nettoyer et ranger son appartement, je l'ai forcé à avoir 2 vrais repas par jour pour se remplumer...
Et là celleux qui me lisent se disent "ah quand même! Mais elle n'est plus avec?!" et bien, si. Parce que j'ai eu une chance : que mon mari me dise, lorsqu'il était sur la pente ascendante : merci, mais je t'aime même si tu ne fais pas tout ça; je t'en serais toujours reconnaissant mais maintenant tu dois me laisser être un adulte.
Cette période a concordé avec le moment de ma réorientation durant mes études : je partais dans un métier qui consisterai à analyser les problèmes des entreprises et mettre en place les outils pour y mettre un terme.
Donc, je voulais faire ça dans mon travail, et plus à la maison.
Aujourd'hui, je ne suis plus l'infirmière de mon mari, on a une relation d'adultes : il me soutien quand je ne vais pas bien, l'inverse quand il a un coup de mou, on se parle beaucoup, on partage énormément.
Tout ça pour dire que ça n'est pas parce que la base de la relation est celle-ci que la relation entière est bonne à mettre à la poubelle. On a tous parfois besoin de quelqu'un-e pour nous relever.
Par contre, clairement, j'ai eu la chance de ne pas avoir affaire à un procrastinateur ni à un imposteur. Non, il avait besoin qu'on lui tende la main mais juste le temps de sortir la tête de l'eau, et depuis on nage côte à côte
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