Je ne tombe que sur des mecs à problèmes : surmonter son syndrome de l'infirmière

[Biscottine]

C'est marrant mais je suis tombée sur des mecs plusieurs fois soit qui pensaient que j'avais besoin "d'être sauvée", soit qui ont pensé que je leur demandais de l'aide, que je me plaignais je sais pas quoi, alors qu'en fait j'ai du mal à parler et quand je sors de ma petite coquille j'ai juste envie d'en parler pour lacher un peu de poids et c'est tout, donc ça tourne vite à l'affrontement à base de "Tu veux pas être aidée, laisse toi faire !" ou "arrête de te plaindre je ne veux pas t'aider !".
Mon ex était complètement le mec qui pensait que j'avais besoin de son aide, il me disait "J'ai envie de t'aider" mais surtout "Tu fais semblant d'être heureuse" (alors que non j'étais contente), il disait clairement être attiré par des gens qui ont eu "une vie difficile" et même une fois il a osé le "après tout ce que j'ai fait pour toi", il faisait tout pour annuler le fait que j'en faisais beaucoup plus pour lui que l'inverse, d'ailleurs la relation a pris fin quand j'ai décidé de me prendre en main pour régler mes problèmes sans lui. Les gens qui ont le syndrome du sauveur ou de l'infirmière peuvent être aussi vraiment lourds et destructeurs, à toujours penser que l'autre ne vaut rien sans eux et à s'imaginer qu'ils ont "changé" l'autre du tout au tout ou à insister pour que l'autre accepte absolument l'aide proposée... Ça donne l'impression qu'on est rien sans l'autre et qu'on lui doit tout, qu'on ne peut pas réussir par nous même, donc il faut bien réfléchir avant de se mettre en tête d'aider quelqu'un, perso j'aime aider et j'aide quelqu'un quand cas visible de détresse et surtout si on me demande clairement un conseil ou une aide, puis je vois si je peux aider, mais il ne faut jamais s'imposer dans la vie des gens, à part s'ils courent un danger immediat bien sûr.

 

[Gia_Juliet]

C'est quoi un nice guy?
Car j'ai l'impression que c'est ce qui décrit en partie mon copain. ^^ Empathique, bienveillant, attentif, à l'écoute, dispo un max en cas en pépin, mais ce n'est pas négatif ou nul pour moi! Il ne se laisse ni marcher dessus pour autant, sans jouer au badboy mec dur à cuire ou violent non plus, ou feindre une quelconque personnalité qui n'est pas la sienne; ni ne s'oublie. Il est juste relativement discret et vit sa vie sans faire caguer. Et il ne manque pas de personnalité pour autant! Nous nous épanouissons très bien à deux et chacun de notre côté.
Il aide aussi d'autres personnes naturellement et sans retour, quand elles sont en difficulté. Gratuitement.
Bon après, nous avons perdu tous les deux nos mères respectives à peu près à la même période, lui était en pleine reconversion pro en plus, et au lieu de nous tirer au fond d'un tourbillon négatif nous nous sommes plutôt aidés et avons essayé de nous élever mutuellement pendant les premières années de la relation alors que c'était risqué aussi (c'est d'ailleurs à cette période que j'ai commencé à rire des pseudo bad boys et de leurs manèges de séduction).
Bref, il n'a rien à me prouver (et moi non plus), il agit juste honnêtement, sincèrement envers moi quand j'en ai besoin et ça me va ainsi, donc je ne comprends pas en quoi être gentil de cette manière est mauvais.
Je ne comprends pas pourquoi il changerait aussi parce que d'autres sont mal lunés ou profiteurs. Il n'a de compte à rendre qu'à lui-même.
Il a besoin parfois d'un coup de pied aux fesses en période down, mais comme moi aussi et comme beaucoup d'autres. Et étant diagnostiqué dépressif depuis quelques mois, j'essaie de l'aiguiller sur certaines choses ou réflexions parce que nécessaire mais sans plus et ça fonctionne aussi.

Je sais que je ne suis pas objective évidemment à son sujet mais je ne vois pas en quoi sembler gentil doit être rédhibitoire alors que ce qu'on cherche toutes et tous c'est du naturel et de la bienveillance il me semble, de la compréhension mutuelle et de la communication en couple.

 

[Gringo]

@Gia_Juliet Le nice guy c'est le mec qui va être gentil mais par intérêt et non par altruisme pur.
En bref ça peut être: je vais être sympa avec cette fille, lui payer des coups, lui prêter des trucs, m'intéresser à elle POUR qu'elle couche avec moi. Et si elle dit non je vais l'avoir hyper mauvaise car je ne comprends pas pourquoi elle ne veut pas.
Ou en couple ça peut être "je vais faire le ménage de l'appart , non pas parce que c'est mon tour ou que j'ai juste envie de faire plaisir à ma copine pour qu'elle rentre du boulot dans un appart propre, mais POUR qu'elle soit contente de rentrer dans un appart propre, que ça la mette dans de bonnes conditions et qu'elle me taille une pipe, qu'elle ai envie de faire l'amour." Et si elle dit qu'elle n'a pas envie, qu'elle est hyper fatigué, il va l'avoir mauvaise parce que tu comprends, il a quand même nettoyé l'appart, fait le repas, mis des bougies, ça mérite un cadeau quand même...

 

[Gia_Juliet]

@Gringo Merci pour ta réponse.
Donc la finalité est la même que pour les catégories clichés poètes maudits, artistes incompris, re bad boys et sûrement d'autres "images" dont je n'ai pas idée, c'est juste la technique qui change. Mais je ne comprends pas pourquoi ces autres techniques passent mieux et sont plus acceptées, comme si gentillesse = faiblesse critiquable et sensibilité artistique particulière (et feinte ici) = qqch d'extraordinaire.
Je suis optimiste et je me dis que tous les mecs ne sont pas ainsi non plus, je l'espère en tout cas, bien que ce soit dommage que certains qui ne le sont pas en fassent les frais.

Je suis ensuite d'accord avec @Nastja , j'ai de plus en plus l'impression aussi que rien n'est spontané, que la gratuité pure dans les relations entre personnes, ça disparaît un peu, et que tout ou presque se fait parce qu'il y a un intérêt perso oui derrière, qui sert à se mettre en valeur soi-même.

 

[Gringo]

@Nastja @Gia_Juliet Non, on peut faire les trucs juste par plaisir (plaisir d'offrir) ou pour rendre quelqu'un heureux sans attendre de contrepartie (à part le contentement d'avoir la personne en face de soi heureuse). Le Niceguy fait des trucs sympas, attentionnés, romantiques pas pour faire plaisir mais pour avoir une contrepartie sexuelle. En gros c'est un mec qui ne comprends pas qu'une femme puisse lui dire non alors qu'il s'est comporté de manière gentille. C'est un bel enfoiré.

Si tu veux savoir si un mec est un Niceguy ou un mec bien, tu le laisses faire ses petites attentions et puis quand il te dit "ça te dit un dernier verre chez moi" ou "j'ai très très envie de toi, on va dans la chambre?" tu lui dit "non, là je suis claquée, j'ai pas envie", s'il t'insulte/te mets à la porte/fais la gueule/essaie-quand-même-des-fois-que-tu-te-laisses-faire en arguant qu'il a été sympa toute la soirée et qu'il le mérite, c'est une Niceguy. S'il te fait un bisou et te souhaite une bonne nuit et te fais un calin, celui-là tu le demande en mariage VITE, c'est une espèce assez rare de mon expérience personnelle.

 

[EndlessRain]

Le nice guy c'est le genre de gars qui pense que t'es un distributeur, ou que tu as une carte de fidelité de gentillesse : tu mets pleins de pièces de gentillesse dans le distributeur : tu auras un cadeau : le sexe. Quand tu as fait tamponné 10 fois ta carte de fidelité gentillesse : tu as du sexe.
Sauf que non.

 

[fruitjoy]

@fruitjoy sur Adopteunmec, figure toi !

incroyable!

 

[Louise Pétrouchka]

Un bon article sur Ariana Grande qui a niqué son syndrôme de l'infirmière !

 

[Culloden]

Moi j'ai été dans le rôle de la personne a sauver. Mon ex était le sauveur. Son ex a lui pareil fallait la sauver, et la nouvelle, elle va peut-être mieux mais du temps où j'ai pu la fréquenter elle était pas des plus sereines au niveau relations humaines... Pattern.

Après, je m'en veux d'être rentrée dans ce jeu de co-dépendance affective, je ne pouvais prévoir que ça tournerait comme ça. Première vraie relation. Je venais d'une famille dysfonctionnelle, j'ai peu de vrais amis, c'est la première personne a m'avoir apporté autant d'amour, et ma dépression a explosé au moment où j'aurais dû/pu m'épanouir !
Ajouter à ça très peu de moyens financiers mais dépensière, introvertie, du mal dans mes études et vis à vis de l'avenir, pas de confiance en moi donc faire les démarches pour un job c'est assez éreintant, je suis un gros boulet. J'ai compris la rupture. J'aurais préféré qu'il le fasse avant l'amertume et la rancœur. Surtout que nous avons toujours pu parler, communiquer, j'imagine que se taire était une énième manière de me protéger. Nous avons vécu de belles choses, et j'ai l'impression que tout ce qu'il a retenu c'est que j'étais épuisante, insécure et pas prête à faire d'efforts... selon son modèle à lui ! Lui qui a plein d'amis, qui a grandi dans une famille aimante et un environnement super sécurisant, alors oui forcément c'est peut-être plus simple d'aller vers les autres, de faire des sports d'équipe, d'inviter du monde à la maison, et savoir qu'on sera soutenu quand on expérimente, si on fait un break, si on doit passer le permis, si on traverse une rupture...

Il m'a donné beaucoup de soutien, mais pour moi c'était trop tard, juste une béquille, qui m'a fait du bien, m'a permis plein de trucs mais il me faut plus que ça pour bâtir ma confiance en moi, c'est tout cassé là-dedans. Son amour c'était tout, et beau et flamboyant mais je l'ai usé. Bref tout ça pour dire que on ne veut pas votre mal, des fois on est vraiment coincé et on aimerait s'extirper ou vous protéger mais on ne sait comment faire. Perso j'ai enfin eu accès à une psychothérapie, donc j'espère bien m'en tirer, moins faire souffrir les autres aussi avec mon mal-être mais non vraiment j'en ai marre de la culpabilité. Bisous.

 

[Vesuve]

Je voudrais vraiment remercier l'auteure de ce sujet... Vraiment vraiment. Jusqu'ici je n'arrivais pas à comprendre comment j'avais pu vivre une relation comme celle-ci, à m'en laisser m'étouffer et rongée par la culpabilité... Pendant 3 ans. Aujourd'hui je lis cet article et ça me fait l'effet d'une douche froide, puis d'un bain bien chaud ! De quoi faire le tri dans tous ces sentiments et en tirer les leçons à tirer.

Cette relation passée je l'ai vécue comme si j'étais quelqu'un de providentielle au début puis comme si je n'étais plus que l'ombre de moi même ..
Nous avions de l'écart d'âge, il a deux petits très mignons d'une première relation, il est gentil et serviable et n'a jamais connu ses parents. Top.
Les mois passent, on vit de très bons moments, on voyage (sur mes économies toujours), on vivote notre quotidien car pour lui une saisie sur salaire en cache une autre, on fait avec mes comptes, il me rassure en me disant que après tout l'argent qu'on gagne est commun, que là c'est mon compte qui prend mais qu'un jour ce sera le sien (spoiler : ça n'est jamais arrivé), sa voiture tombe en panne j'en achète une autre qu'il utilise... Mais je garde la barre !
Puis le quotidien s'étiole... De recouvrement en recouvrement, de promesses en promesses, de crises de jalousie en crises de jalousie (je mettais ça sur le compte de la peur de l'abandon vis à vis de son enfance). Mes revenus baissent drastiquement et plutôt que de soutien il faut que je redouble d'efforts.
Je ne me reconnais plus, à accepter des choses inacceptable (un interrogatoire poussif et poussé dès que je pars qq part sans lui, que je met 5mn de plus à arriver que le temps normal, que je parle à un ami...), à ne plus sortir pour éviter les disputes, à ne plus avoir goût à ce que je fais car dans l'impossibilité matérielle de continuer, à ne plus avoir envie ni de lui ni de personne (et inutile de vous préciser qu'il était très culpabilisant à ce sujet, si je ne voulais pas faire l'amour c'est que je ne l'aimais plus /que je n'avais plis envie de lui ... Jusqu'à ne plus pouvoir car mon corps enclanchait mes règles !!!).
J'étais mal et très seule et à chaque fois que je m'imaginais partir, j'étais submergée de honte. Celle d'abandonner un homme qui l'a déjà été et qui en a souffert, d'abandonner deux enfants qui s'étaient attachées à moi. Celle d'être une tortionnaire. De faire ça à un homme dont je suis "l'amour de sa vie"...Alors je balayais cette idée d'un revers de manche et je restait. Encore. Et encore.
Puis ma santé m'a rattrapée. Des phénomènes phychosommatiques comme ceux cités plus haut ne sont pas normaux ni même sains. À la question "qu'est-ce qui te motive et te rend heureuse aujourd'hui ?" la réponse était "pas grand chose pourvu que ça se passe juste pour moi, avec moi même".
Alors j'ai pris mon courage à deux mains. J'ai failli faire demi tour encore. Mais non, cette fois-ci faut être heureuse ma grande. Je suis partie.

Ça fait 8 mois que c'est terminé. Entre temps j'ai (et il a) appris qu'il était malade et il m'a reproché d'être partie plutôt que de le soutenir ... (Retour de la culpabilité ... Mais je n'y peux rien !) Ça a été difficile de partir mais avec du recul, la vie reprend son cours. La tortionnaire de l'histoire c'était bien moi, envers moi même. De son côté je pense que ce sont des mécanismes inconscients car il a un vrai bon fond.
Aujourd'hui ça reste difficile de me l'expliquer et évidemment résumer 3 ans c'est compliqué. Mais ça m'a fait du bien.
Et je me re-découvre petit à petit !

Alors MERCI !

 

[skippy01]

Mais dans le cas où l'autre personne est consciente de ses problèmes et veut réellement en sortir, ça ne fonctionne quand même pas ? Et comment différencier une simple faille de quelque chose chez l'autre qui ne t'attire que par la grâce de ton syndrome de l'infirmière ?

 

[RainyMood]

@skippy01 Non je pense bien que non, ça ne marche pas quand la personne est consciente de ses problèmes et qu'elle veut s'en sortir. Dans ce cas elle aura juste besoin de soutien tout en faisant en sorte de régler ses problèmes. Elle va pas se reposer entièrement sur quelqu'un.