« Je suis à l'heure », un court-métrage percutant sur le viol et la non-assistance à personne en danger

[LylaDeuf]

Je réagis très peu (jamais ?) aux articles, même si je viens tous les jours. Mais là... Voir ce court m'a ramené 7 ans en arrière. RER, 3 personnes en plus de moi dans le wagon. Un mec qui monte une station avant mon arrêt. Qui s'assoie juste à côté de moi. Qui me demande mon numéro. Refusé. Qui me demande donc mon téléphone. Refusé bien évidemment. Et c'est de là que c'est parti. Je ne veux pas rentrer dans les détails. J'ai eu énormément de chance ce jour-là, j'ai réussi à me défendre et à m'enfuir. Mais personne ne s'est levé pour m'aider. J'ai même vu un jeune homme que je croisais régulièrement détourner les yeux. J'ai eu de la chance mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Depuis ce jour-là, je me suis promis de ne jamais laisser faire. Même si sur le papier, je suis moins forte. Ça m'a valu un œil au beurre noir, une lèvre explosée mais peu importe. Une fois que je m'étais levée, d'autres ont suivi. Il suffit d'une seule personne pour motiver les autres.

 

[Kataplasme]

Cette réalité est tellement dérangeante qu'elle m'effraie.

 

[Bouh]

J'ai eu aussi la chair de poule, et j'avais l'impression d'être dans le train, ligotée sans rien pouvoir faire.

Je ne comprendrai jamais ce genre de comportements.

 

[RianeLo]

J'ai pas réussi à regarder/écouter jusqu'au bout, j'ai eu les larmes aux yeux ! Ca m'as vraiment foutu mal cette vidéo !

 

[Furet de l-espace]

J'ai été confrontée une fois à une situation de ce genre (en un peu moins grave) : trois jeunettes de 12 ou 13 ans harcelaient un garçon d'une petite dizaine d'années en l'insultant, lui disant qu'il était gros, moche, stupide et j'en passe. Je suis fière d'avoir réagi, de leur avoir dit d'aller voir ailleurs et que le garçon ne leur avait rien fait. Elles sont reparties, piteuses, voir une autre fille de 16 ans, qui leur a dit "Vous l'avez bien mérité!".
Voila, je voulais juste partager ça avec vous, les MadZ! Juste pour vous dire que le plus dur dans une histoire comme ça, ce n'est pas de tenir tête à l'agresseur, mais de se vaincre soi-même et de se dire qu'on doit bouger.

 

[Jukeuh]

Un court métrage dérangeant mais bien réaliste, c'est certain.

Il suffit d'une seule personne pour motiver les autres.

J'ai malheureusement été plusieurs fois témoin d'agressions (de divers degrés) dans les transports en commun. Et j'ai toujours été la première personne à réagir, les gens regardent effarés, se lancent des regards, mais ne bougent pas (en tout cas j'en ai jamais vu bouger le premier). Je confirme qu'il suffit qu'une personne intervienne pour que d'autres se manifestent. Dès que je suis en train d'intervenir ou que j'interpelle d'autres pour m'aider, les gens s'investissent.

Un moyen qui fonctionne bien pour obtenir de l'aide, c'est d'interpeller quelqu'un de précis (ex : "Aidez-moi Monsieur avec le pull rouge !"). La personne se sent impliquée personnellement et refuse moins facilement de venir. (C'est la même chose à faire sur les lieux d'un accident ou si quelqu'un fait un malaise, "Monsieur avec le pull rouge, appelez le 15 !").

Le fait d'intervenir, même juste verbalement, décourage la plupart des agresseurs. Ils ne sont plus maitres de la situation, ils sont déconcentrés et surpris, et préfèrent battre en retraite. Téléphoner à la police c'est bien, mais l'action continue, et j'aimerais pas qu'une femme se fasse violer ou battre en attendant qu'ils arrivent... intervenir permet de couper une action en cours, mais je ne me mets pas toujours en danger physiquement, je me protège, je me place de manière à me sécuriser. Et d'autres arrivent toujours pour prêter main forte, une fois qu'ils voient une personne le faire. Lorsque c'était grave, j'ai téléphoné à la police en même temps que je suis intervenue.

 

[Aerlynn]

Elle est frustrante cette vidéo, dans le sens où entend que spectateur on se sent impuissant et on râle après le héros et la dame qui restent enfouis dans leur musique.

Après, c'est vrai. est ce que nous, si l'on était à leur place , on aurait réagit différemment? Je ne me vois pas comme un super héros, arrachant sa chemise pour en monter le S de superwoman ( avec le thème héroïque sui démarre, suivit par l'admiration des autres passagers), chopper le violeur par la peau du cou et le balancer contre un mur, tout en prenant la malheureuse dans ses bras musclés. Je doute aussi avoir les capacités physiques pour impressionner un type pareil ou de la défendre physiquement. même une " hey là, laisse là tranquille, gros porc", surtout avec une petite voix de souris >>. et à vrai dire, je serais sans doute rongé par la peur.

Par contre, j'aurais volontiers tiré la sonnette d'alarme, quitte à faire râler les autres d'arriver en retard. Un coup de téléphone au patron et tu lui fais comprendre que tu ne serais pas là à 10H, pour une cause majeure. S'il n'est pas con, il comprendra, au pire, qu'il regarde les infos ( si tenté qu'ils en parlent). et s'il faut, un coup de tél aux flics et un témoignage. Ce n'est pas digne de Wonder woman, mais au moins, on se dit que si on était à la place de la malheureuse, ça sera déjà ça de fait.

 

[Caimie]

Cette vidéo m'a vraiment foutu les boules . Être la derrière a caméra et ne rien pouvoir faire. Je pense qu'on est supposé ressentir un peu la même chose que le monsieur. Sauf que lui il a le pouvoir d'agir. C'est la tout l’intérêt de la vidéo.
Je me suis mise a la place de cette femme qui attendait la délivrance en se disant que les personnes de la rame allaient réagir, eh bien non, même pas..
Quand j'avais entendu l'histoire de cette jeune femme dans le métro de Lille, j'etais plutot scandalisée et d'un seul coup ca m'est revenu comme un boomerang en pleine tête : Et toi, qu'est-ce que tu aurais fait? . Silence radio dans ma tête. Je n'ai jamais été confrontée a ce genre de situation problématique.
C'est quelque chose de réagir quand il y a du monde autour de soi, mais ça devient plus compliqué lorsqu'on est seul ou peu nombreux. J'aurais peur que l'agression se retourne contre moi.
Quoi qu'il en soi, en regardant cette vidéo, je me suis bien juré d'agir si un jour je suis face à une situation pareille..

 

[Bouh]

Dans un sens, peut-être que cette vidéo peut permettre aux gens de vivre """ l'expérience """ , et d'être prêts si jamais ils ont à revivre une situation de ce genre. Peut-être qu'en y ayant réflechit, ils agiront la prochaine fois.

 

[vrilou19]

Ce n'est pas exactement la même chose mais il y a quelques jours en rentrant de soirée avec une amie nous avons vu une femme se faire frapper par un homme avec qui elle était. Nous somme restées quelques instants, et nous ne savions pas quoi faire (un autre homme les accompagnaient et nous n'étions que deux). Nous avons finalement demandé de l'aide au serveur d'un bar juste en face qui nous a dit que si elle ne semblait pas vouloir fuir ou ne lui demandait pas directement de l'aide, il ne ferait rien parce que ça arrivait presque tous les soirs. Cette femme est finalement repartie avec l'homme qui l'avait frappée et malgré le fait qu'elle nous ai vu mon amie et moi, elle ne nous a pas demandé à l'aide alors que faire? Je me suis sentie tellement impuissante quand j'ai vu ça. J'aurais voulu faire qqch mais j'avais peur.

 

[Bibidi Bobidi Bou]

Connaissez vous l'effet "résistant de la dernière heure"? Moi oui. J'ai été à plusieurs reprises confrontée à des connards dans les transports en commun, heureusement jamais de manière trop grave. Si nécessaire j'opte pour la tactique hurler-ce-qui-déconne. Et quand je gueule, on peut m'entendre à 10 mètres même dans une rame bondée .
ex: "Lâchez ma main!!" / "Ne me tripotez les jambes!!" / "Ce type vient de me montrer sa bite!! (true story)"
S'en suit généralement une confrontation avec le minable (maisnonmaisc'estpasvraimaiselleestfolle) qui finis par fuir en râlant. C'est là que le public, pardon, 1 ou 2 voyageurs qui ont assisté à la scène de près me demandent "Il s'est passé quoi en fait?". S'impliquer pour faire genre une fois le danger passé, c'est ce que ma mère appelle "la résistance de la dernière heure".

 

[yulia]

Vidéo terriblement affreuse mais terriblement nécessaire.

Il y avait eu un téléfilm pile poil sur ce sujet il y a quelques années, "Le train de 16h19". Il était intéressant de voir comment l'un des témoins vivait avec ça sur la conscience.
Mal.