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@Euphrosyne En meme temps les commentatrices reagissent au sujet en parlanr de leur propre vecu, beaucoup n'ont pas parlé du tout de leur physique, et ce sujet est régulièrement remonté par la redaction. Je l'ai lu il y a 3 ans et des poussières et je n'ai commenté qu'il y a deux jours. Mais c'est vrai tu as raison, ça montre l'importance du truc
Au sujet de la jalousie, c'est drôle parce que cette remarque j'y fais face régulièrement, mon copain me dit toujours "tu es jalouse" (non). En fait je suis depuis 12 ans avec le même mec, et quand on s'est connus, j'étais déjà pas bien fine, pas en surpoids, mais mon IMC était un bon 24. Et déjà à l'époque, il me trouvait "grosse". Depuis cette époque j'ai pris 60kg, du coup je suis vraiment grosse, mais il est resté avec moi parce qu'il m'aime malgré mon poids, finalement. Pour autant, physiquement je sais bien que cette prise de poids ne l'enchante pas, pas plus qu'elle ne m'enchante, mais je suis un peu démunie face à des soucis de thyroïde qui n'en finissent pas. Bref, tout ça pour dire, que mon corps, je sais bien qu'il ne l'aime pas, je ne l'aime pas non plus, c'est pas un scoop.
J'en viens au vif du sujet : il y a 2 ans, une voisine (mince) du même âge que moi a emménagé dans notre immeuble, et s'est mise à faire la fiesta en hurlant, beuglant, recevant une colonie de personnes douteuses et finissant par se battre avec, claquant des portes, le tout à 1m de mon oreille (murs fins et sa porte en face du mur de ma chambre) et ce toutes, les nuits, semaine comprise, et quand on lui faisait la remarque, on avait droit à un chapelet d'insultes. Forcément au bout d'un moment, tout l'immeuble en a eu marre, tout les voisins en avaient leurs claque, moi plus que d'autres, vu que j'étais la plus proche voisine, et en plus hypersensible au bruit. J'en ai fait une affaire personnelle, et mon copain n'arrêtait pas de me dire "tu es jalouse". Alors que cette fille était haïe par tout l'immeuble, tout le monde en avait marre. Elle était vraiment détestable et égoïste, mais pour mon copain, il était évident que ma haine venait de la jalousie, plutôt que du fait que c'était une grosse raclure de bidet. C'était "drôle".
Maintenant on a déménagé, et il s'avère que notre voisin du dessus est assez bruyant, lui aussi, donc j'angoisse, je m'énerve et je maudis le voisin. Mon copain n'a rien retrouvé à y redire ... jusqu'au jour où la copine du gars (copine que je n'ai jamais vue, juste entendue) a emménagé. Là il m'a dit que j'étais jalouse de la copine du voisin x)
Concernant un des autres posts qui disait "le skinny shaming existe". Certainement oui, il existe. Mais on ne peut pas vraiment le comparer au "fat shaming" qui considère que les gros (enfin, surtout les grosses) sont :
- pas vraiment des êtres humains, juste des choses répugnantes à qui on peut manquer de respect.
- bêtes, tout du moins plus bêtes que la moyenne. Et lents.
- laids, forcément laids
- incapables de rigueur, alimentaire principalement
- sales
- incapables de faire du sport, même si ils le voudraient. D'ailleurs une grosse qui fait du jogging dans un lieu public a toutes les chances de se faire insulter, parce que son pathétique effort de se sortir de sa condition de bouboule est vu comme risible voire répugnant. On aime pas les grosses, mais on aime s'en servir comme punching-ball, histoire de se sentir au dessus d'elles.
- feignants
- ect
Au delà de ça, quand t'es grosse :
- en ville, tu ne pourras pas t’assoir à n'importe quelle terrasse, parce que certains fauteuils ont des accoudoirs, et que quand t'as un gros cul, ben tu rentre plus dedans.
- le cinéma, tu peux également t'assoir dessus, pour les mêmes raisons.
- dans les bus ou dans les endroits style salles d'attente, tu préfèreras rester debout. En effet, si tu reste assise, alors que des personnes normales sont debout, les gens penseront que tu n'es qu'un sale gros sac feignant. Si t'es grosse, soit plus courageuse que les autres, montre que t'es volontaire, montre que la canicule et les douleurs aux genoux n'ont pas d'emprise sur toi, pour ne pas subir la vindicte populaire. Ne SOIS pas fatiguée, la fatigue chez une grosse, c'est du laisser-aller, tout le monde peut avoir envie de se reposer, mais pas la grosse. Il faut être ACTIVE.
- les vêtements, autant quand t'es maigre, c'est pas spécialement flatteur, mais tu peux aller chez les ados, bien que les vêtements "standards" ont quand même des tailles 32-34-36 généralement, ce qui est déjà pas mal mince, là où les vêtements s'arrêtent au 42 (qui reste mince malgré ce qu'en pense la société). Autant quand t'es grosse, tu peux commander en ligne dans les catégories "grandes tailles" où on te proposera en général de t'habiller d'une tente noire, éventuellement fleurie pour rappeler les napperons de ta grand-mère (une jeune n'est pas supposée être grosse, ce qui fait que la majorité des vêtements pour grosse ont l'air de dater du siècle dernier). Parfois, t'auras aussi de la chance de tomber en ville sur des magasins connotés "grosses" ici Ulla Popken (je suis belge) où les petits budgets pourront s'acheter dans le meilleur des cas une écharpe. Donc si t'es grosse, faut aussi que tu sois riche, ou tout du moins pas au smic.
- n'espère pas que manger dans la rue, un acte anodin pour les gens normaux, passe inaperçu.
- les médecins s'octroient le droit de te traiter comme une sous-patiente un peu abrutie, et de te faire subir des pesées régulières humiliantes, même si tu les vois tout les mois pour un problème autre que ton poids.
- Bonus : si en plus d'être grosse, t'es grande, et si par chance tu trouve un vêtement suffisamment large pour toi, il y a de fortes chances qu'il soit taillé pour des femmes d'1m60. Donc les gabarits d'1m82 comme moi voient encore leurs choix déjà ridicule se restreindre un peu plus. Et c'est comme ça que j'ai renoncé à l'idée d'aller à la piscine pour muscler mon dos, parce que si j'avais trouvé un maillot moche mais suffisamment large (un maillot noir quoi, seule couleur autorisé pour les grosses TMTC ma chérie) , il s'avère qu'en longueur il est tellement court qu'il en vient presque à m'arc-bouter le dos façon hypercyphose de l'extrême. J'aurais pu prendre un bikini, mais, gros spoil : j'ai subi des moqueries toute mon adolescence, une bonne partie de l'âge adulte, aller à la piscine est déjà en soi un acte de bravoure incroyable, mais montrer mon ventre (forcément moche aux yeux des gens), ça, je ne peux pas encore le faire.
- tu n'inspire, la plupart du temps, que des sentiments négatifs à ceux qui ne te connaissent pas. En pagaille : mépris, haine, dégoût, colère. Le seul sentiment négatif que tu n'inspire pas, c'est la pitié, parce que faut pas déconner, les gros tas sont responsables de leur condition.
Et pour finir, un jour que je discutais avec ma belle-soeur (qui est une maigre constitutionnelle qui galère à prendre du poids) des galères inhérentes à mon tour de taille, elle se mis à tenir des propos comme quoi "oui mais moi aussi j'ai difficile, moi j'arrive pas à grossir, parfois certaines personnes me disent que je suis maigre". Elle avait l'air de dire que finalement, trop maigre, trop grosse, c'était pareil, que la société nous méprisait toutes deux. Donc je l'ai regardé dans les yeux et je lui ai dis : "supposons qu'un génie te propose de devenir comme moi, là à l'instant, tu accepterais ? Tu aimerais être comme moi ?" J'ai vu son regard horrifié et entendu son exclamation "ben non quand même pas !". Je ne l'ai pas mal pris, j'ai bien vu qu'elle ne pensait pas à mal. Je lui ai dit "moi si on me proposait d'être aussi mince que toi, j'accepterais sans hésiter". Et elle a compris.
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- dans les bus ou dans les endroits style salles d'attente, tu préfèreras rester debout. En effet, si tu reste assise, alors que des personnes normales sont debout, les gens penseront que tu n'es qu'un sale gros sac feignant. Si t'es grosse, soit plus courageuse que les autres, montre que t'es volontaire, montre que la canicule et les douleurs aux genoux n'ont pas d'emprise sur toi, pour ne pas subir la vindicte populaire. Ne SOIS pas fatiguée, la fatigue chez une grosse, c'est du laisser-aller, tout le monde peut avoir envie de se reposer, mais pas la grosse. Il faut être ACTIVE.
@ Aska : C'est précisément parce que je sais que certaines personnes vont "raler" de cette façon que j'aime autant rester debout avec ma scoliose, ma cyphose, et mon arthrose des genoux. Si je vois une banquette 2 places avec une seule place libre, je passe mon chemin. Et parfois, comme j'ai aussi une tête de "gentille", les gens viennent s'assoir à côté de moi si j'occupe seule ce genre de banquette, du coup je me serre un maximum contre la vitre pour réduire mon "volume". Je fais partie des "grandes grosses" donc ma masse est plutôt répartie en longueur, ce qui fait que j'ai encore la possibilité en serrant de n'occuper qu'une demi-banquette, mais d'autres n'ont pas cette possibilité. Tu parle de "sacrifier son confort". La plupart des gros sacrifient leur confort dans les transports en commun, que ce soit en se serrant le plus possible pour prendre moins de place, voire en se tenant systématiquement debout, souvent en ne s'asseyant pas à côté d'une autre personne, voire en cédant leurs place.
Après, quand t'es grosse, tu sais aussi tenir debout, donc le préjugé de croire que les gros ont forcément plus de mal à tenir debout que les autres n'est pas vraiment juste. Mon propre cas est surtout lié au fait que j'ai pas mal de maladies, notamment autoimmunes, qui ont déclenché bien avant une quelconque obésité une quantité de problèmes. Qui ont déclenché mon obésité, en fait. Pour autant, c'est pas parce que t'es grosse et que tu sais tenir debout que tu n'es pas fatiguée, ou que tu n'as pas eu une rude journée, comme tout le monde. Les gens ne se rendent pas compte que les gros contribuent AUSSI à la société.
@Aska : je comprends ce que tu dis, mais ça n'est pas le même mécanisme derrière. Si on te fait une remarque en tant que jeune bien portante extérieurement, c'est parce que justement, tu es en bonne santé, donc laisse ta place aux autres, espèce d'égoïste. Dans le cas des gros, l'idée ça n'est pas que tu es égoïste, c'est que tu es un gros tas qui encombre et tellement feignant qu'iel ne peut pas rester debout. La violence derrière n'est pas la même, et on ne parle pas d'oppression systémique des vieux sur les jeunes, ou de la société sur les jeunes. L'oppression systémique de la société sur les gros en revanche ...
C'est marrant la 1ère fois que j'ai vu ce témoignage je me suis "WTF elle est folle, j'ai des amies super belles, elles ont des amis, filles et garçons, et en général ça va bien dans leur vie, enfin ça dépend des moments mais normal, comme tout le monde quoi !" (et pourtant certaines sont vraiment très très belles genre modèles)
Puis en le relisant aujourd'hui je me retrouve dans énormément de choses.
(la drague au travail, la drague venant de personnes qu'il faudrait pas, les compliments dans la rue, enfin quasi tout).
Mais je pense pas être un canon de beauté , et pour en parler avec des copines, ça leur arrive aussi alors que certaines sont plutôt banales.
Bref je crois ce que dit l'auteure, ses histoires, elle est sûrement jolie mais je connais des très belles filles et elles sont pas rejetées par toutes les femmes ni même draguées plus que les autres (dans mon entourage les meufs belles se font d'ailleurs moins harceler que les "juste jolies" car + impressionnantes j'imagine !)
Du coup l'auteure à mon avis a sûrement ce problème mais aussi un autre problème. Peut-être que son entourage est vraiment naze (possible) ou qu'ELLE a un problème relationnel. Je ne veux pas être blessante mais la "paranoïa" je la vois un peu , c'est comme si elle avait le biais de la beauté et qu'elle associait tous ses échecs à ça, et peut-être qu'inconsciemment ça l'arrange de se dire que c'est parce qu'elle est trop belle qu'il lui arrive tout ça (c'est plus facile de se dire ça que de se dire qu'on a peut-être un problème pour sympathiser avec les gens...)
Mais pour connaître des filles canons, et ayant toutes une vie normale (ok c'est vrai qu'on les assimile souvent à leur beauté, mais elles ont clairement une personnalité aussi ! Et elles sont reconnues aussi pour ça hein), j'ai vraiment du mal à croire qu'il s'agit uniquement de ça
Les gens, inconnus ou non, qui te le disent de façon très répétée et ce depuis des années, les gens qui ont spontanément une sorte de sourire niais (aucun autre adjectif ne me vient là mais c'est pas méchant) quand tu t'adresses à eux... Tu finis par comprendre le truc, indépendamment de comment toi tu te trouves.
Je pense que, beau ou moche , riche ou pauvre, etc. Il ne faut pas s’attendre à faire l’unanimité et être perçu à notre juste valeur auprès de tout le monde. Ce que décrit cette mad « trop belle » (sentiment d’être isolée car jugée facilement par les autres) s’applique à tous. Et quand on l’accepte (ou du moins qu’on s’en rend compte), on relativise, et on se dit qu’on a toujours deux trois personnes qui on un avis clair sur nous (sur nos véritables défauts et qualités ), et qu’il ne faudra pas en attendre plus , car les autres ne seront que de passage et trouveront toujours mille choses justes ou injustes à nous reprocher . Je prends mon exemple : je suis banale (physiquement, mais j’ai aussi un job banal, salaire banal , maison banale etc). Et pourtant , des copines, j’en ai vu se barrer. On est toujours mieux ou moins bien que l’autre, donc sujet ou au mépris ou à la jalousie de l’autre (je gagne mieux qu’un tel même si c’est de l’ordre d’une centaine d’euros mais je peux provoquer le mépris de ceux qui gagnent plus que moi vous voyez).
Bref, pour être à l’aise dans ses baskets, il faut peut être renoncer à faire l’unanimité, et se dire qu’une petite poignée de personne nous aime sincèrement sans arrière pensée
Je pense que pour le cas de ce témoignage, "belle " renvoi aux normes de beauté qu'on exige chez une femme: taille fine, belle poitrine, peau blanche, cheveux lisse...
Alors qu'il y a des femmes super jolie mais qui ne sont pas dans les normes standards exigées.
, c'est comme si elle avait le biais de la beauté et qu'elle associait tous ses échecs à ça, et peut-être qu'inconsciemment ça l'arrange de se dire que c'est parce qu'elle est trop belle qu'il lui arrive tout ça (c'est plus facile de se dire ça que de se dire qu'on a peut-être un problème pour sympathiser avec les gens...)
