Je suis une ninja au quotidien (à cause du harcèlement de rue)

[ygrid le chat]

@Yzma
Sinon crier, hurler, quand tu te sens coincée et que ça commence a devenir chaud pour ton slip, c'est une technique qui a fait ses preuve pour faire fuir et surtout pour donner l'alerte (surtout dans un immeuble).

On m'a toujours dit de crier au Feu dans ces cas là, les gens auront plus tendance à venir voir que si on crie Au viol.

@Tapioca tu as bien de la chance (pas pour l'histoire dans ton immeuble ça ça craint)

C'est toutes ces diverses raisons qui m'ont poussé à me motiver à me trouver un cours de self défense pour la rentrer prochaine, j'en ai ma claque de me sentir faible et incapable de me "protéger".

 

[Eko]

Article tellement plein de vérité.
J'aurai presque pu écrire tout ça. J'ai connu pas mal de situation flippante et c'est vrai qu'à force on développe les bons réflexes. A force.
Et c'est de pire en pire, en tout cas j'ai de plus en plus peur. Et j'ai des réflexes que je rêve de mettre à la poubelle, du genre :
"Je sors ce soir et je rentre toute seule chez moi. Bon alors déjà pas de jupe si je mets des talons. Je rentre un peu tard chez mon copain? jean talons. Je rentre vraiment tard? Jean basket".
Non mais sérieux quoi. je m'en veux presque de prendre autant de précaution mais c'est pourtant nécessaire. Et je le fais sans même réfélchir...
En rentrant, j'ai toujours ma clé dans la main, et un briquet dans l'autre. Je me retourne toutes les 2 minutes. Et je m'arrête toujours devant la porte de mon immeuble pour vérifier qu'il n'y a personne.

c'est ancré dans notre quotidien, et ça ne me choque même plus.

 

[MookieA]

Pour l'instant je n'ai ("heureusement") eu que des mains aux fesses dans des métros blindés ou des sifflements de gros porcs, ce genre de choses. Jamais quelqu'un me suivant jusque mon immeuble ou me courant après, c'est absolument terrifiant

J'ai l'impression que la question du harcèlement de rue a beaucoup évolué en un an dans mon entourage. Il y a un monde entre la première fois où j'en ai parlé avec un mec (en l'occurrence, mon frère, qui n'avait jamais vraiment capté, pauvre petit) et la dernière fois où mon coloc est venu de lui-même me poser plein de questions sur ce sujet. J'espère que ce n'est pas seulement de la chance et que les mentalités sont bien en train de changer !

 

[missdusud]

quand je lis ça, je me considère comme chanceuse, parce que je vis dans une zone rurale (ou parce que chez moi, on est bien élevé ); les hommes ne se comportent pas comme de gros porcs dégueulasses; je n'ai jamais été victime de harcèlement de rue et je n'en ai jamais été témoin non plus, chez moi, les mecs ne sont pas des princes charmants, faut pas rêver non plus, mais au moins, ils se contentent de regarder, pas de commentaires, de sifflements et encore moins d'attouchements, juste les regards et il suffit de les ignorer, de regarder ailleurs pour ne pas se sentir comme un morceaux de viande, à chaque fois que je passe devant un homme qui me regarde, je pense à tous les commentaires que j'ai pu lire ici et oui, je me dis que j'ai beaucoup de chance quand même et parfois, il y a même des moments "drôles" comme quand un mec s'embronche sur le trottoir ou se prend un mur parce qu'il était trop occupé à regarder ma mère ou nous deux, ou encore quand un type manque de se faire rentrer dedans pour avoir un peu trop ralentit à mon passage.

n'empêche, ça fait flipper de lire vos témoignages, sa cacher pour pouvoir vivre comme on l'entends; c'est un truc de dingue !
on m'aurait dit ça quand j'étais enfant, j'aurais sûrement bien rit, en me demandant où ils sont allés chercher des idioties pareils....

 

[soshishi]

Waw je me reconnais tellement dans cet article. ça fait des années maintenant que je lorsque je sors, je dis "je me mets en mode ninja", du coup ce que tu racontes c'est un peu story of my life.

Une madz l'a dit plus haut, on devient complètement parano. Je me suis même faite gueuler dessus par un mec qui a mal pris le fait que je me méfie de lui (merci monsieur, sinon t'aurais pu me rassurer tête de con, au lieu de me crier dessus!!). Mais la parano est justifiée dans 70% des cas. Le nombre de fois où je me fais suivre dans les transports et où je dois faire des détours de trajet est énorme..

Des fois, quand je rentre chez moi après un trajet en mode ninja et que personne ne m'a emmerdée ou regardée chelou (comme la madz, j'anticipe à mort et esquive aux premiers signe de potentiel début de harcèlement) je suis surprise et m'en félicite genre "waw purée super trajet aujourd'hui!". et ça, ça craint tellement...

Je ne sais pas si cela existe déjà (je vais fouiller) mais un article ou un topic sur le matos de ninja, ce serait cool. Le porte clé alarme, les réflexes à avoir etc, un peu comme les conseils du projet crocodile, mais que je ne trouve pas suffisant. Par exemple:
- à un angle, traverser du côté du trottoir le plus éloigné de l'angle pour avoir une vision d'ensemble de la prochaine rue
- avoir ses écouteurs mais sans musique
- les clés entre les doigts, le porte clé alarme, le faux coup de fil à un pote qu'on va rejoindre immédiatement (mais celle là, je crois que les harceleurs l'ont bien comprise..)
- l'utilisation du lacrimo etc..
- les techniques d'equive (dès fois franchement, je pars en courant à un angle de rue, que ce soit de la parano ou un potentiel danger, je m'en fous, pas de risque).

Je sais que ce n'est pas à nous de nous protéger mais aux autres de s'éduquer, mais cela ne se fera pas en 2 jours, ni 2 ans.. (je dirais deux générations ), donc en attendant, NINJA

 

[Taigha]

Habitant dans un village paumée je n'ai jamais rencontrée ce genre de problème. Cependant l'année prochaine je pars à Pau pour mes études, et cela m'inquiète ... Voir toutes ces histoires de harcèlement de rue avec des dénouements plus ou moins violents c'est vraiment flippant ! Nous ne sommes même plus en sécurité dans des lieux publics, et j'ai vraiment l'impression que ces situations qui ne sont vraiment pas normal, deviennent banal, trop banal ...
On m'a dit un jour que le meilleur moyen d'esquiver un harceleur est de lui répondre par une phrase incohérente (par rapport à la situation) genre : "La nuit tous les chats sont gris" ! Apparemment le harceleur en question devrait ne pas comprendre notre réponse et ne plus trop savoir quoi répondre, ou quoi faire.

Bref, cet article m'amène à une question : Quel moyen d'auto-défense avons nous ? Les bombes lacrymogènes, tasers sont-ils des moyens légaux par exemple ? Je n'ai pas vu d'articles traitants de ce sujet sur le site ... (Oui google est mon amie, mais parfois google me refile des sources pas très fiables ).

Sinon article vraiment révélateur sur l'éducation de certaines personnes, et le statut des femmes dans la société d'aujourd'hui qui peut changer selon les situations (au bureau, dans la rue, ...) !

PS: heureusement que je me suis relue vite fait parce que j'avais écrit "légos" au lieu de "légaux" .

 

[eyfell]

Coucou la team ninja
Je trouve ce temoignage vraiment très juste.
C'est tellement écoeurant toutes ces histoires qu'on a vécu ou que nos amies nous ont rapporté !
Pour autant je ne veux pas tomber dans le fatalisme et renoncer à ma liberté dans l'espace publique qui m'appartient tout autant qu'aux autres. Mais c'est vrai que ca demande une attention de tous les instants, qu'aujourd'hui dès que je mets un pieds dehors je suis attentive à chaque détails : aux passants, à la cartographie des rues alentours, aux voitures, bruits ect... Et c'est pesant ce climat de suspicion permanent ! Même quand je rencontre dans un contexte neutre voir "amical" un homme je me demande toujours s'il n'a pas des intentions malsaines !!
Ce qui est troublant c'est de se rendre compte que ces attitudes de défenses on les intègre jusqu'à ce qu'elles deviennent une seconde nature, comme si finalement être une femme c'est être une proie !

Autrement on m'a toujours dit que les agresseurs "ciblaient" un certain type de victimes : le genre insécure qui rase les murs et qui ne fera pas de difficultés si on les embête.
Jusqu'à présent j'ai toujours réussi à désamorcer les situations à risque (langage corporel de la nana prête à se battre voir riposte verbale) mais je me rends bien compte que parfois on ne peut rien faire et que certaines situations tiennent plus à des concours de circonstances où la chance sera l'élèment primordial.
Je croise doigts pour ne jamais tomber sur un plus taré que moi.

Spoiler: technique fourbe de la dernière chance

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[Dusk.]

L'angle de narration exprime exactement mon comportement dans la rue.
Je suis une guerrière.
Quand tout le monde a bu et qu'on sort dans la rue pour rentrer, je suis la vigie. J'analyse, je scrute, je ramène les copines qui traînent un peu trop, je ralentis la cadence pour nous laisser dépasser par des individus potentiellement à emmerdes.
Quand je suis seule et que je comprends que quelqu'un est derrière moi, je me stoppe net, fouille dans mon sac. J'attends qu'on me dépasse, pendant que je prépare un coup de poing américain avec mes clés.
Je parviens toujours à déjouer les paroles par une bonne diplomatie. Afin de ne jamais en venir à l'affront. Mais je suis toujours prête à sortir mes poings et mes griffes.
Le jour où je m'en suis aperçue, j'étais effarée. Je ne pensais pas subir tant de pression, en tant que fille.
Je ne subis pas la peur, elle ne s'infiltre pas en moi. Mais j'entre dans une résistance - démesurée - à cette peur.

 

[Faol]

Mon Dieu, mais où habites-tu, madmoizelle si courageuse ? Je n'ai jamais, grand bien m'en fasse, été confrontée à du harcèlement de rue aussi violent, aussi terrifiant... Et si c'était le cas, si j'avais vécu ne serait-ce que la moitié de ce que tu racontes, je crois que je n'oserais plus sortir de chez moi. Rien que le lire m'en a collé des frissons... Et du coup j'ai peur, peur parce que je quitte ma ville bien-aimée l'année prochaine, peur parce que mon homme ne sera pas à mes côtés à ce moment, peur de tomber dans une ville... comme ça.

 

[Tapioca]

Bref, cet article m'amène à une question : Quel moyen d'auto-défense avons nous ? Les bombes lacrymogènes, tasers sont-ils des moyens légaux par exemple ? Je n'ai pas vu d'articles traitants de ce sujet sur le site ... (Oui google est mon amie, mais parfois google me refile des sources pas très fiables ).

Alors je crois que tu peux posséder une bombe lacrymo légalement (pour les tasers je sais pas) tant qu'elle reste chez toi. Donc théoriquement c'est pas légal de te balader avec une bombe lacrymo dans le sac quand tu sors MAIS le gars de l'armurerie m'a dit que si t'es en danger et que tu t'en sers, ça peut être considéré comme de la légitime défense et que normalement la police ne devrait pas t'embêter.

Un pote m'a également donné ces conseils si tu es amenée à utiliser une bombe lacrymo:
- tu la paies en cash, et tu jettes le ticket de caisse
- jette la loin de là où tu l'as utilisée, efface tes empreintes dessus
- si jamais la police t'interroges tu peux dire que c'est quelqu'un qui est venu à ton secours et l'a utilisée, qu'elle est pas à toi

Mais après comme dit plus haut il faut faire attention à ce que la personne ne retourne pas la bombe contre nous

 

[UnAnanas]

Cet article représente juste parfaitement la réalité!!! Alors que je n'ai que 17ans dès que je sors dans la rue ou que je prends le métro j'ai peur qu'il m arrive quelque chose de ce genre et le pire c est le soir je suis obligée de me promener avec une bombe antiagression dans la poche prête à être utilisée et mes clés en guise de point américain ... L'été je me retrouve à réfléchir si ma tenue ne risque pas de me poser des problèmes de réflexions dans la rue... Tout cela me déprime, toujours sur mes gardes dehors, ne pas avoir le sentiment de pouvoir m'habiller "normalement"... J'espère que tout cela sera bientôt finis --"

 

[Stardust_Lee]

Le pire dans tout ça c'est qu'on ne va pas trop essayer de mettre en lumière les comportements des c*** qui font ça, alors que c'est clairement par là que doit se tourner tout le système de solution, non on continue à apprendre à se cacher/défendre/prévenir de ce genre de comportement... duquel nous ne sommes en rien responsables, ni par nos vêtements (quand bien même on se baladerait à poil dans la rue, je ne vois pas en quoi ça donne le droit à qui que ce soit de nous toucher...), ni par notre comportement (si c'est non, c'est non, ça veut pas dire "oh oui j'ai trop envie mais j'ose pas le dire"), ... Bref, on tartine de rafistolages au lieu de stopper le problème en soi.

Comme la mad qui a écrit l'article j'ai eu pas mal de chance.La première fois dont je me souviens j'avais 10 ans, j'étais seule dans un chemin de promenade, pneu du vélo troué donc je rentrais à pied. Note pour celles qui disent qu'elles vivent dans un coin paumé : c'était un coin paumé, genre village - canal - champs quoi... Le mec m'a stoppée, m'a demandé si je voulais l'embrasser, il m'a touchée et ça m'a fait l'effet d'une décharge-adrénaline-coup de sueur. J'ai laissé là mon vélo et j'ai continué à marcher, genre super sure de moi. Du coup, il a pas su quoi faire et m'a laissée partir...
J'ai toujours réagi à chaud comme ça, (jusqu'à gifler un mec une fois) et c'est peut-être aussi ça qui a chaque fois aidé à me dépêtrer, ça plus énormément de bol... (train arrivé à temps / amis qui débarquent / ...) bref, de la "chance" mais je suis pleinement consciente que ça ne tient qu'à ça...