Allez, je tente un truc.
Loin, très loin et on ne peut plus détachée de moi l'idée de rendre responsable les personnes harcelées de ces agressions. Pour moi, les causes sont sociétales et éducatives, et ne dépendent presque même pas des agresseurs.
Mais je pense que la loi de l'attraction explique des choses. Je crois que plus on a peur, plus les personnes autour de nous ressentent plus ou moins inconsciemment cette peur, et plus cela augmente le risque de se faire agresser par une personne qui nous identifie, consciemment ou non, comme vulnérable. Il y a eu des études sur le sujet qui ont prouvé ce lien, et je suis sûre qu'il y a un truc presque animal là dedans, la proie qui produit des hormones que va percevoir le prédateur.. Encore une fois, mon propos n'est absolument pas de dire que les personnes agressées sont responsables, c'est pour moi le constat d'un mécanisme inconscient.
Mais du coup je crois vraiment que c'est prendre les choses à l'envers de vouloir nous armer de lacrymos ou de couteaux (que l’agresseur peut retourner contre nous), et plus généralement de rester dans un schéma de peur. C'est très idéalisé, bien sûr. On vit toutes dans des contextes différents, nous avons des personnalités différentes, des peurs différentes, chacune développe ses propres techniques de survie. Mais je fais le vœu qu'on tendra vers l'affirmation plutôt que la peur.
Du coup, moi aussi je me sens en mode ninja, mais en inversé : je me mets à marcher « comme un bonhomme » quand je croise un groupe de mecs dans la rue. Si on me mate depuis une terrasse, je lance un regard bien sévère du genre « qu'est ce que tu mates, là ? ». Et puis dans les jours courageux, j'ouvre ma bouche : « bonjour, pourquoi vous vous permettez de m'aborder comme ca ? », selon l'individu en face, plus ou moins calmement. Des fois, ca donne lieu à des discussions intéressantes qui j'espère porteront des fruits.
Je me souviens d'un soir, je rentre près de chez moi et je vois un groupe de mecs qui barre la route à une jeune fille qui veut poursuivre son chemin. Elle est visiblement en situation de vulnérabilité, les larmes aux yeux. C'était un jour courageux. J'arrive « comme un bonhomme » et je sors la grosse voix pour leur dire de la laisser passer, puis je la raccompagne chez elle. Elle avait passé une sale soirée, il ne lui manquait plus que ca. Je repasse près d'eux sur le chemin du retour, et je me fais copieusement insultée : « sale p*te, j'te ba*se, on ba*se toute ta famille.. ». Je leur réponds qu'ils peuvent y aller, qu'ils n'attendent sûrement que ça... Mais je souris intérieurement : bah ouais, on vous a pas laissé faire, et ça vous énerve, alors les insultes sont votre dernier recours, mais ouais, on vous a pas laissé faire.
Une autre fois, je me fais klaxonné par une voiture avec quatre mecs, en journée en ville. Passée le sursaut de la surprise, je les honore d'un doigt d'honneur et je lis la déconfiture sur le visage du passager : tu t'y attendais pas à celle là, hein ?
Bah ouais, on se laissera plus faire, bah ouais nous aussi on va vous faire sentir que vous n'avez pas à vous sentir libre de faire n'importe quoi dans la rue. « On va pas se laisser faire, tout ça c'est fini » chantaient les Fauve.
Ma technique de prévention anti-relou préferé : je le vois arriver de loin, il me mate déjà. Je regarde droit devant moi, pas question de lui « offrir » un contact visuel, je marche bien droite, je continue ma route. Je le vois qui me suit toujours des yeux, il prépare son beau sourire, il va tenter l'approche.. et LA ! Au choix, je renifle bien fort, je racle de la gorge bien comme il faut, le plus dégeu le mieux, et je savoure le mec qui se décompose : non mon gars, je ne mets de robe pour te plaire, non je ne suis pas une jeune fille pure et fragile, non mon gars, hors de question que tu me fasses chi*r aujourd'hui. Non mais.
C'est du théatre. Je joue la meuf prête à en découdre, alors que j'me suis jamais battue de ma vie. Je serais bien dans la mouise d'ailleurs. Mais pour le moment dans les situations harcèlement « modéré », ca marche. Je ne sais pas comment je réagirai dans des situations de la gravité de celles qu'a connu l'auteure de l'article...
Pour moi, la solution passera par notre affirmation et par l'éducation de la société.
J'en profite pour vous demander si vous connaissez des assos qui font de la sensibilisation à l'égalité filles-garçons lors d'interventions en milieu scolaire, j'aimerai vraiment m'investir la dedans l'année prochaine !
Loin, très loin et on ne peut plus détachée de moi l'idée de rendre responsable les personnes harcelées de ces agressions. Pour moi, les causes sont sociétales et éducatives, et ne dépendent presque même pas des agresseurs.
Mais je pense que la loi de l'attraction explique des choses. Je crois que plus on a peur, plus les personnes autour de nous ressentent plus ou moins inconsciemment cette peur, et plus cela augmente le risque de se faire agresser par une personne qui nous identifie, consciemment ou non, comme vulnérable. Il y a eu des études sur le sujet qui ont prouvé ce lien, et je suis sûre qu'il y a un truc presque animal là dedans, la proie qui produit des hormones que va percevoir le prédateur.. Encore une fois, mon propos n'est absolument pas de dire que les personnes agressées sont responsables, c'est pour moi le constat d'un mécanisme inconscient.
Mais du coup je crois vraiment que c'est prendre les choses à l'envers de vouloir nous armer de lacrymos ou de couteaux (que l’agresseur peut retourner contre nous), et plus généralement de rester dans un schéma de peur. C'est très idéalisé, bien sûr. On vit toutes dans des contextes différents, nous avons des personnalités différentes, des peurs différentes, chacune développe ses propres techniques de survie. Mais je fais le vœu qu'on tendra vers l'affirmation plutôt que la peur.
Du coup, moi aussi je me sens en mode ninja, mais en inversé : je me mets à marcher « comme un bonhomme » quand je croise un groupe de mecs dans la rue. Si on me mate depuis une terrasse, je lance un regard bien sévère du genre « qu'est ce que tu mates, là ? ». Et puis dans les jours courageux, j'ouvre ma bouche : « bonjour, pourquoi vous vous permettez de m'aborder comme ca ? », selon l'individu en face, plus ou moins calmement. Des fois, ca donne lieu à des discussions intéressantes qui j'espère porteront des fruits.
Je me souviens d'un soir, je rentre près de chez moi et je vois un groupe de mecs qui barre la route à une jeune fille qui veut poursuivre son chemin. Elle est visiblement en situation de vulnérabilité, les larmes aux yeux. C'était un jour courageux. J'arrive « comme un bonhomme » et je sors la grosse voix pour leur dire de la laisser passer, puis je la raccompagne chez elle. Elle avait passé une sale soirée, il ne lui manquait plus que ca. Je repasse près d'eux sur le chemin du retour, et je me fais copieusement insultée : « sale p*te, j'te ba*se, on ba*se toute ta famille.. ». Je leur réponds qu'ils peuvent y aller, qu'ils n'attendent sûrement que ça... Mais je souris intérieurement : bah ouais, on vous a pas laissé faire, et ça vous énerve, alors les insultes sont votre dernier recours, mais ouais, on vous a pas laissé faire.
Une autre fois, je me fais klaxonné par une voiture avec quatre mecs, en journée en ville. Passée le sursaut de la surprise, je les honore d'un doigt d'honneur et je lis la déconfiture sur le visage du passager : tu t'y attendais pas à celle là, hein ?
Bah ouais, on se laissera plus faire, bah ouais nous aussi on va vous faire sentir que vous n'avez pas à vous sentir libre de faire n'importe quoi dans la rue. « On va pas se laisser faire, tout ça c'est fini » chantaient les Fauve.
Ma technique de prévention anti-relou préferé : je le vois arriver de loin, il me mate déjà. Je regarde droit devant moi, pas question de lui « offrir » un contact visuel, je marche bien droite, je continue ma route. Je le vois qui me suit toujours des yeux, il prépare son beau sourire, il va tenter l'approche.. et LA ! Au choix, je renifle bien fort, je racle de la gorge bien comme il faut, le plus dégeu le mieux, et je savoure le mec qui se décompose : non mon gars, je ne mets de robe pour te plaire, non je ne suis pas une jeune fille pure et fragile, non mon gars, hors de question que tu me fasses chi*r aujourd'hui. Non mais.
C'est du théatre. Je joue la meuf prête à en découdre, alors que j'me suis jamais battue de ma vie. Je serais bien dans la mouise d'ailleurs. Mais pour le moment dans les situations harcèlement « modéré », ca marche. Je ne sais pas comment je réagirai dans des situations de la gravité de celles qu'a connu l'auteure de l'article...
Pour moi, la solution passera par notre affirmation et par l'éducation de la société.
J'en profite pour vous demander si vous connaissez des assos qui font de la sensibilisation à l'égalité filles-garçons lors d'interventions en milieu scolaire, j'aimerai vraiment m'investir la dedans l'année prochaine !