Kiriothus;3568876 a dit :Oui, d'accord, mais sincèrement, les jeunes hommes qui voient des films avec que des viols, est-ce qu'au bout d'un moment, inconsciemment, ils finissent pas par trouver ça normal, ou beaucoup moins choquant que ça ne devrait l'être ?
La dernière partie de ta phrase concerne deux problèmes différents mais pas incompatible pour autant.
Une répétition d'images violentes (comme celles dans les journaux télévisés) provoque une baisse de sensibilité. La portée de l'acte en lui-même n'est pas minimisé mais il provoque moins d'émotions, apparait comme banal.
Un meurtre dans un film ne choque plus parce que nous sommes habitué-e-s mais personne ne nie son caractère violent pour autant.
Le problème du viol c'est qu'il est soit:
- Présenté comme un acte dont aucune victime ne se remet (peur des hommes, de l'extérieur et de la sexualité) et que dans le cas contraire c'est qu'au fond il/elle était consentant-e.
- Présenté comme quelque chose d'excitant, ce qui est un amalgame avec le sexe brutal ou un fantasme de domination mais qui est parfaitement maitrisé et consentant.
- Dans le cas des Rape & Revenge Movies, présenté de façon à ce que la victime ait toujours la possibilité de se défendre (très souvent par la violence). Si elle ne le fait pas c'est qu'au fond elle l'a bien cherché e/ou qu'elle était consentante.
Aucune de ces situation n'est réaliste/obligatoire et résultent d'une vision très masculine dont le viol est un concept un peu lointain (90% des victimes sont des femmes et 99% des agresseurs des hommes).
Ce n'est pas gênant d'esthétiser le meurtre parce qu'il est unanimement condamné, à l'inverse du viol.
Pour moi, les deux notions que tu as exprimé sont liées. Le viol n'est jamais représenté de manière réaliste, toujours esthétisé (les victimes ont une pauvre griffure vaguement sexy, jamais d'hématomes au visage par exemple) et, en plus, il est abondamment utilisé dans beaucoup de médias.