Salut à toutes!
Je voyais un peu ce qu'était le slut-shaming, je sais y avoir sans doutes eu droit à plusieurs reprises sans trop relever la chose (= je n'analyse pas toutes les conneries qu'on peut me dire).
Mais hier j'ai eu droit à un parfait exemple de ce concept. Droit dans la face, sans préavis, sans prescription et le livreur n'était autre qu'un de mes très bons amis!
Je vous mets le contexte (ça fait toujours bien et puis pour comprendre avouons que ça aide pas mal!):
Je sortais avec une amie et trois hommes dont un que je connais bien, un autre que je connais très peu et un inconnu. Nous allions manger un bout dans un japonais, puis relever un défi que les hommes c'était lancer, à savoir d'aller voir un spectacle de transgenre Chez Maman.
L'inconnu se revendique gay. Le peu connu est casé et le troisième a eu une aventure désastreuse avec mon amie. Aucun soucis à se faire et nous allions être entourées d'homosexuels, étions donc persuadées de passer une très chouette soirée loin des "heps madmoizelle" habituels (auxquels je réponds avec peu de grâce, pas comme Bérangère Krief -_-).
Petit endroit exigu, eux pas à l'aise, trop en minorité hétéro et trop menacés (comme nous le sommes dans des soirées classiques, somme toute!). Nous dansions, librement, sans provocation aucune, sans arrière-pensée aucune. Juste deux jeunes femmes bien accompagnées, qui se sentent bien dans leur corps et qui se sentent en sécurité avec des amis. On se secoue bêtement avec les gays sur du Britney en chantant (hurlant) les paroles à l'unissons (d'une autre planète sans doutes), nous n'avions pas même bu un verre.
Quand soudain, les hommes se barrent. Ok...on sort, on cherche un autre bar, un bar où ils se sentiraient à l'aise puisque tel semblait être le souci. Mais arrivé dans un autre bar, l'un d'entre eux souhaite partir, un long discours dans le couloir des toilettes et tout le monde fait assez la gueule pour qu'on aille tous dormir.
Le lendemain, mon ami, me ramène chez moi et là je pose des questions sur la fin de soirée un peu gâchée. Et voilà ce qu'il en ressort :
Nous étions chaudes la veille et la température à tant monté que le gay en perdait ses certitudes, le casé se demandait ce que sa copine avait de bien et le dernier remettait en doute ses beaux principes. Nous étions provocantes et comme l'endroit était peu espacés, nos atouts leurs sautaient au visage.
WAW! Mais WAAAAAAAAW! (non pas allô!)
Ok donc voilà ce que moi j'ai ressentis en premier :
J'ai dû faire un truc louche, c'est mon ami, j'ai dû vraiment pousser le bouchon pour que ça le touche au point de préférer fuir le lieu et le moment. Refaisons un tour de la soirée et voyons si c'est bien vrai....
ET BIEN NON!
Je portais un jeans, des bottines plates et un chemise boutonnée plus haut que le décolleté, non transparente (et quand bien même je porterais un shirt et un t shirt avec un col V, ça ne serait pas encore de la provocation à mes yeux, dans la mesure du raisonnable toutefois, disons-le). Je ne maquille que mes yeux. Rien de bien méchant, même tout l'inverse pour être honnête!
J'ai dansé? oui. J'ai secoué mes fesses, mon corps ? Oui (pas de twerk, je suis pas douée pour ces choses là
). J'ai souris?oui. J'ai ris à gorge déployée? OUI! Est-ce mal? NON!
Tout ce que je vois en me refaisant le film c'est une jeune femme épanouie et bien dans sa peau (autant que possible) qui passe une bonne soirée, bien entourée et qui se marre! (et se marrer c'est important!) Une jeune femme qui ne cherchait rien d'autre que passer un bon moment avec de chouettes personnes et sans aucun autre but.
Ma conclusion, quelque peu réductrice, je l'admets mais ça soulage :
Nous dansons, nous rions, librement. Ce qu'ils voient : des femmes chaudes, célibataires, ouvertes et provocantes.
Ce qui leur arrive : ils sont excités
Ce qu'il pense : ce n'est pas moi qui est "faible", c'est elles qui me provoquent.
Ce qu'ils font : soit ils nous accostent comme certains maîtrisent la grâce et la volupté qui vont avec, soit ils nous le reproche, soit les deux. Et ceci c'est encore ce qu'il peut nous arriver de mieux.
J'ai déjà eu droit à la réaction la plus abjecte qui soit, le viol. Je n'en parlerais pas d'avantage mais vous comprenez que je n'en ai pas gardé de culpabilité. Pas même un peu car ça n'a pas lieu d'être.
Quoi qu'il nous arrive dans ces situations, notre culpabilité sera toujours mentionnée par l'un ou l'autre intervenant assez stupide pour oser dire ce que beaucoup ne se permettent que de penser, à tord, c'est avéré!
Ici ça a pris une toute autre ampleur à mes yeux car ce sont des amis qui m'ont accusée de provocation.
Nous acceptons tous un certain de degré de désir pour certains de nos amis, mais nous taisons ces choses et nous passons au dessus. Il est plus que rare de supprimer tout rapport de séduction entre homme et femme et on s'y fait, c'est humain. Mais ceci uniquement à la condition de ne pas en parler.
"Le verbe crystallise la pensée" - Fauve
Dès lors que mon ami avait posé un mot sur ce moment, dès lors qu'il avait admis qu'ils nous avait désiré, un malaise certain et indélogeable s'est installé.(En dehors des accusations qui ont suivies)
Ceci gardé secret, ELLE peut toujours imaginer bouger en slowmotion dans sa tête à LUI, et ce contenter de savoir qu'ELLE lui plaît. Alors que LUI voit peut-être un bukkake sur de la musique hardcore et taper sur son jeans en avalant la fin de son verre.
Le résultat de toute ça: si je sors à nouveau avec eux ou d'autres hommes, je n'agirais plus jamais aussi librement qu'avant. Pas par culpabilité ou par peur de provoquer mais par souci de LES provoquer EUX.
Je ne vais pas me mettre à roter (ça je le fais déjà, ça ne décourage manifestement aucun homme jusqu'ici) et à jurer (ça aussi je le fais) tout en racontant des blagues dégueulasses (je le fais pas mais je ris quand on me les raconte). Là je perds mon statut de femme à leurs yeux, ça serait dommage on se bat pour le faire voir depuis assez longtemps!
Ce que je veux c'est retrouver un équilibre avec eux et ne plus jamais entendre un de mes amis m'avouer ou insinuer qu'il me désire (ET ME LE REPROCHER!!!!), sauf si je l'intéresse à tous les niveaux et qu'il est en fait amoureux.
Voilà. Je suis soulagée d'en parler, soulagée que ce moment soit derrière moi, ou presque et soulagée de n'avoir pas culpabilisé!
Autant mon histoire est bête autant elle est fort probablement courante et peut donc servir à certaines jeunes femmes qui peut-être en sont à culpabiliser!
un article en anglais sur mon blog qui en parle brièvement : http://theskiesofnow.blogspot.be/2013/11/this-is-mans-world.html
Je voyais un peu ce qu'était le slut-shaming, je sais y avoir sans doutes eu droit à plusieurs reprises sans trop relever la chose (= je n'analyse pas toutes les conneries qu'on peut me dire).
Mais hier j'ai eu droit à un parfait exemple de ce concept. Droit dans la face, sans préavis, sans prescription et le livreur n'était autre qu'un de mes très bons amis!
Je vous mets le contexte (ça fait toujours bien et puis pour comprendre avouons que ça aide pas mal!):
Je sortais avec une amie et trois hommes dont un que je connais bien, un autre que je connais très peu et un inconnu. Nous allions manger un bout dans un japonais, puis relever un défi que les hommes c'était lancer, à savoir d'aller voir un spectacle de transgenre Chez Maman.
L'inconnu se revendique gay. Le peu connu est casé et le troisième a eu une aventure désastreuse avec mon amie. Aucun soucis à se faire et nous allions être entourées d'homosexuels, étions donc persuadées de passer une très chouette soirée loin des "heps madmoizelle" habituels (auxquels je réponds avec peu de grâce, pas comme Bérangère Krief -_-).
Petit endroit exigu, eux pas à l'aise, trop en minorité hétéro et trop menacés (comme nous le sommes dans des soirées classiques, somme toute!). Nous dansions, librement, sans provocation aucune, sans arrière-pensée aucune. Juste deux jeunes femmes bien accompagnées, qui se sentent bien dans leur corps et qui se sentent en sécurité avec des amis. On se secoue bêtement avec les gays sur du Britney en chantant (hurlant) les paroles à l'unissons (d'une autre planète sans doutes), nous n'avions pas même bu un verre.
Quand soudain, les hommes se barrent. Ok...on sort, on cherche un autre bar, un bar où ils se sentiraient à l'aise puisque tel semblait être le souci. Mais arrivé dans un autre bar, l'un d'entre eux souhaite partir, un long discours dans le couloir des toilettes et tout le monde fait assez la gueule pour qu'on aille tous dormir.
Le lendemain, mon ami, me ramène chez moi et là je pose des questions sur la fin de soirée un peu gâchée. Et voilà ce qu'il en ressort :
Nous étions chaudes la veille et la température à tant monté que le gay en perdait ses certitudes, le casé se demandait ce que sa copine avait de bien et le dernier remettait en doute ses beaux principes. Nous étions provocantes et comme l'endroit était peu espacés, nos atouts leurs sautaient au visage.
WAW! Mais WAAAAAAAAW! (non pas allô!)
Ok donc voilà ce que moi j'ai ressentis en premier :
J'ai dû faire un truc louche, c'est mon ami, j'ai dû vraiment pousser le bouchon pour que ça le touche au point de préférer fuir le lieu et le moment. Refaisons un tour de la soirée et voyons si c'est bien vrai....
ET BIEN NON!
Je portais un jeans, des bottines plates et un chemise boutonnée plus haut que le décolleté, non transparente (et quand bien même je porterais un shirt et un t shirt avec un col V, ça ne serait pas encore de la provocation à mes yeux, dans la mesure du raisonnable toutefois, disons-le). Je ne maquille que mes yeux. Rien de bien méchant, même tout l'inverse pour être honnête!
J'ai dansé? oui. J'ai secoué mes fesses, mon corps ? Oui (pas de twerk, je suis pas douée pour ces choses là
![xD XD XD](https://forum.mmzstatic.com/smilies/xd.gif)
Tout ce que je vois en me refaisant le film c'est une jeune femme épanouie et bien dans sa peau (autant que possible) qui passe une bonne soirée, bien entourée et qui se marre! (et se marrer c'est important!) Une jeune femme qui ne cherchait rien d'autre que passer un bon moment avec de chouettes personnes et sans aucun autre but.
Ma conclusion, quelque peu réductrice, je l'admets mais ça soulage :
Nous dansons, nous rions, librement. Ce qu'ils voient : des femmes chaudes, célibataires, ouvertes et provocantes.
Ce qui leur arrive : ils sont excités
Ce qu'il pense : ce n'est pas moi qui est "faible", c'est elles qui me provoquent.
Ce qu'ils font : soit ils nous accostent comme certains maîtrisent la grâce et la volupté qui vont avec, soit ils nous le reproche, soit les deux. Et ceci c'est encore ce qu'il peut nous arriver de mieux.
J'ai déjà eu droit à la réaction la plus abjecte qui soit, le viol. Je n'en parlerais pas d'avantage mais vous comprenez que je n'en ai pas gardé de culpabilité. Pas même un peu car ça n'a pas lieu d'être.
Quoi qu'il nous arrive dans ces situations, notre culpabilité sera toujours mentionnée par l'un ou l'autre intervenant assez stupide pour oser dire ce que beaucoup ne se permettent que de penser, à tord, c'est avéré!
Ici ça a pris une toute autre ampleur à mes yeux car ce sont des amis qui m'ont accusée de provocation.
Nous acceptons tous un certain de degré de désir pour certains de nos amis, mais nous taisons ces choses et nous passons au dessus. Il est plus que rare de supprimer tout rapport de séduction entre homme et femme et on s'y fait, c'est humain. Mais ceci uniquement à la condition de ne pas en parler.
"Le verbe crystallise la pensée" - Fauve
Dès lors que mon ami avait posé un mot sur ce moment, dès lors qu'il avait admis qu'ils nous avait désiré, un malaise certain et indélogeable s'est installé.(En dehors des accusations qui ont suivies)
Ceci gardé secret, ELLE peut toujours imaginer bouger en slowmotion dans sa tête à LUI, et ce contenter de savoir qu'ELLE lui plaît. Alors que LUI voit peut-être un bukkake sur de la musique hardcore et taper sur son jeans en avalant la fin de son verre.
Le résultat de toute ça: si je sors à nouveau avec eux ou d'autres hommes, je n'agirais plus jamais aussi librement qu'avant. Pas par culpabilité ou par peur de provoquer mais par souci de LES provoquer EUX.
Je ne vais pas me mettre à roter (ça je le fais déjà, ça ne décourage manifestement aucun homme jusqu'ici) et à jurer (ça aussi je le fais) tout en racontant des blagues dégueulasses (je le fais pas mais je ris quand on me les raconte). Là je perds mon statut de femme à leurs yeux, ça serait dommage on se bat pour le faire voir depuis assez longtemps!
Ce que je veux c'est retrouver un équilibre avec eux et ne plus jamais entendre un de mes amis m'avouer ou insinuer qu'il me désire (ET ME LE REPROCHER!!!!), sauf si je l'intéresse à tous les niveaux et qu'il est en fait amoureux.
Voilà. Je suis soulagée d'en parler, soulagée que ce moment soit derrière moi, ou presque et soulagée de n'avoir pas culpabilisé!
Autant mon histoire est bête autant elle est fort probablement courante et peut donc servir à certaines jeunes femmes qui peut-être en sont à culpabiliser!
un article en anglais sur mon blog qui en parle brièvement : http://theskiesofnow.blogspot.be/2013/11/this-is-mans-world.html