Je trouve souvent les réactions super dures face à ce genre de témoignages
C'est ptete juste une impression mais je vois aussi souvent le comportement de la fille se faire incendier avec des termes hyper durs et le gars être défendu à fond dans les commentaires, ça vaut ptete le coup de se poser la question de pourquoi quand il s'agit de simples tranches de vie sans enjeux politiques comme ça
Je n'ai pas trouvé la MadZ vraiment méprisante, perso. Je pense qu'elle essayait d'expliquer les points d'accroche en décrivant comment elle ressententait les choses.
Vous n'avez peut-être pas vécu ce genre de situations où on est "coincés" avec quelqu'un, j'imagine que c'est dur à comprendre dans ce cas, mais moi, je me suis totalement reconnue dans ce témoignage.
J'ai vécu dans une ville assez paumée d'un pays étranger, avec un gros décalage avec les gens locaux, et j'avais un coloc français. On avait des côtés assez différents et je suis beaucoup plus conciliante et patiente aujourd'hui qu'à l'époque où je pense que j'étais un peu plus chiante moi-même, donc je suis sûre que ce gars est un type cool qui aurait dû devenir un bon pote dans un contexte plus épanouissant.
Sauf qu'on était tout le temps H24 ensemble, on faisait le même projet, on avait les mêmes amis, on vivait dans la même baraque, on partageait des courses, on était TOUT LE TEMPS ensemble. Et comme c'était une ville super ennuyeuse avec peu d'activités et que notre vie sociale était limitée, ben on était en plus très souvent en tête à tête.
Je me souviens qu'il y a une période où je ne le supportais plus du tout. Tout m'énervait chez lui, nos différences créaient de la rancoeur chez moi et me donnaient l'impression que c'était la personne la plus insupportable du monde, alors qu'à la base, nos différences ne sont pas négatives ou positives, ce sont juste des faits (par exemple, il aime bien rester en silence en tête à tête et ne sait pas faire la conversation pour faire la conversation, moi j'aime bien bavarder de tout et de rien ; il aime les musiques un peu exigeantes, je suis ultra commerciale musicalement, etc.).
Au final, je crois que je l'énervais aussi (je l'ai revu plusieurs années après, et je l'ai vu réagir super vivement à un truc totalement anodin que j'ai dit, comme si j'étais hyper prétentieuse, j'ai mis du temps à comprendre sa réaction parce que ça n'avait vraiment aucune arrière-pensée, mais je crois que c'était aussi parce qu'il avait développé cette vision de moi, la meuf un peu pédante), alors que c'était un gars hyper chill et gentil. En gros, on s'appréciait beaucoup sur le papier, mais cette "enfermement" artificiel n'était pas la meilleure façon d'apprendre à s'apprécier.
Un de mes meilleurs souvenirs avec lui, je crois que c'est une fois où on est allés dans une autre ville avec une copine commune. Là, on a rencontré un groupe de gens, et les gars du groupe l'ont trop kiffé et s'en foutaient de moi. Ben ça ne m'a pas du tout déplu, parce que du coup, ils lui ont parlé toute la soirée et moi j'ai parlé à d'autres gens et POUR UNE FOIS on ne partageait rien (d'habitude, les gens nous incluaient toujours tous les deux dans toutes les conversations), du coup c'était la première fois où on avait un souvenir sympa à partager l'un avec l'autre sans avoir eu l'impression d'être coincés ensemble, et où on pouvait se raconter des choses dont l'autre n'avait pas été témoin.
Et une autre de mes colocs aussi, qui est une de mes meilleures amies maintenant pourtant, j'ai fini par déménager au bout de 6 mois car je ne supportais plus sa présence. Elle n'avait aucune amie à Paris et ne cherchait pas à s'en faire, elle m'avait carrément dit qu'elle comptait sur mon groupe de potes pour sa sociabilité et voulait que je la traine dans tous mes trucs. Elle débarquait dans ma chambre à n'importe quel moment pour me raconter sa vie, elle voulait qu'on partage tout. Parfois, c'était génial, je l'adorais. Parfois, j'en pouvais plus, je redoutais de rentrer chez moi, car je savais que comme un chat, dès que j'allais ouvrir la porte, elle allait bondir en criant "COUCOU!!!" avant que j'ai le temps de poser mon sac (elle était à la fac mais n'y allait jamais). Parfois, j'arrivais, je courais dans ma chambre en espérant l'éviter mais 2 minutes après, elle débarquait et je n'avais nulle part où m'isoler. Elle était là quand je me levais le matin, à m'attendre à la table du petit-déjeuner pour me raconter ses derniers rêves, elle était là quand je rentrais des cours, elle rentrait dans ma chambre quand je révisais et s'asseyait à côté de moi à me regarder sans rien faire juste pour avoir de la compagnie, elle était là TOUT LE TEMPS et je ne pouvais pas lui échapper.
Le truc qui a sauvé notre amitié, ça a vraiment été que je me casse, car je ne supportais vraiment plus sa présence.
Et vous voyez, je décris ça comme une situation hyper chiante, mais je ne sais même pas si je suis en train de la critiquer, parce qu'en vrai, c'est juste que ça devenait invivable pour MOI, pas que c'était une personne foncièrement invivable (je ne pense pas ça vu que c'est une de mes meilleures potes). Et j'ai l'impression que c'est un peu ce qu'essaye de dire l'auteur de ce texte.
Du coup, je comprends totalement ce qu'a vécu cette MadZ. Ce n'est pas la faute du gars, mais être coincé H24 avec quelqu'un dont on n'a pas encore bien cerné le fonctionnement et qui fonctionne différemment de nous, avec qui on n'a pas encore eu le temps d'établir des limites ou des zones de respiration, c'est SUPER DUR. Je pourrais être coincée avec certaines personnes dont j'ai bien identifié les trucs qui peuvent être des "défauts" pour moi, car je peux anticiper leur fonctionnement et donc plus facilement m'adapter, mais quand tu découvres brutalement certaines choses chez quelqu'un, des choses qui ne correspondent pas du tout à tes habitudes, et que tu n'as aucune soupape ou moyen de t'isoler pendant des jours, ça peut rendre la personne vraiment insupportable.
Après bon comme
@adita j'avoue que le côté "plan cul" avec quelqu'un avec qui ça colle pas sexuellement, ça me laisse perplexe
Mais il est aussi possible que l'auteur ait eu envie d'une vraie relation et voyait ce gars plus comme un intérêt romantique que sexuel, mais qu'elle n'ait pas voulu se l'admettre!