Bonjour,
Quel sujet lourd...
Généralités ou pas, aucune femme ne pourra oublier un viol ou une agression sexuelle.
-D'une part par le traumatisme physique, l'intrusion dans son espace vitale, et justement la vulnérabilité dont elle a pu faire preuve et à fortiori dont elle pourra encore faire l'objet face à un homme violeur. Cette trace reste.
-D'autre part dire qu'une femme puisse s'en remettre, je n'y crois vraiment pas. Le cerveau est une zone très mystérieuse et j'invite tou(te)s à lire Muriel Salmona. Car la mémoire traumatique existe bel et bien, et qu'aucune femme agressée, ne peut s'en echapper seule (sans thérapeute).
-De plus qui dit traumatisme, dit conséquences... morale, psychologiques, sociales, physique, et même je dirais ici touchant l'intégrité féminine et humaine de la personne (le pourquoi de son existence). Mais lisez Muriel Salmona, elle est vraiment passionnante, notamment sur toutes les répercussions 'psychiques' d'une agression.
-Enfin rappelons nous le nombre de victimes qui ne se souviennent pas d'avoir été violées. Par contre elles présentent souvent des comportements complétement décalés, jusqu'au jour où prêtes, les souvenirs ressurgissent (parfois 10, 20 ou 40 ans après) .
Cependant l'importance de l'impact ne sera jamais le même pour aucune victime :
-En effet l'âge du viol. L'impact psychologique n'est pas le même si la victime à 4 ou 20 ans.
-La nature du violeur, le contexte du viol, comment il s'est comporté, puis les odeurs, le toucher, la corpulence et le physique. Sachez que le cerveau se souvient très bien de tout cela (dans sa mémoire traumatique)...
-L'accompagnement, l'appui après le viol n'est pas identique d'une personne à l'autre. Certaines seront très bien entourées tout de suite que ce soit par des ami(e)s, de la famille ou des thérapeutes. Et d'autres non. Reprenons l'exemple de l'enfant de 4 ans qui se murera dans son silence (et la construction psychique d'une telle victime, car elle deviendra bien adulte).
-La violence qui sera subie, parfois un viol, parfois plusieurs viols, parfois avec séquestration, parfois avec arme. Parfois la victime se laisse faire pensant que ce n'est qu'un dur à passer (puis souvent un poids de culpabilité peut subvenir : et si je m'étais débattue, j'aurai pu ne pas être violée) et d'autres victimes se débattent de toutes leurs forces.
Je suis de celles qui pensent que le viol est un traumatisme à vie, comme si l'intérieur de soi-même était marqué au fer rouge. Car si réellement il ne représentait qu'un traumatisme de la vie (quotidienne), on l'oublierait toutes et aucune émotion particulière ne ressortirait sa pensée, et ce à quelque moment que ce soit.
Et rappelons quelques chiffres... on pense que moins de 10 % des femmes violées déposent une plainte. Comme les procédures sont longues, fastidieuse et que le système judiciaire a encore une vue très 'misogyne', la plupart des dossiers finissent en agression sexuelle et non comme viol et donc aux assises, comme elles devraient toutes l'être.
Je suis très pessimiste. Le climat ambiant n'est pas favorable aux femmes. Aucunes réactions de la part des usagers des transports en commun. Non, n'est pas un mot très répandu ou défini ou compris. J'ai toujours l'impression que beaucoup de parents n'ont appris à leur rejeton, ni la frustration (non tu n'auras pas cela), ni le respect du genre humain,... et que NON c'est NON.
Fa.