Je suis rassurée de lire des personnes favorables à un minimum de sélection à l'université, étant limite perçue comme une grosse nazie -ou une vilaine sarkozyste, au mieux- par mon entourage amical et professionnel (issu en majorité de l'université, et souvent militants gauche, comme moi) dès que j'ose émettre cette opinion.
Personnellement, j'ai énormément souffert à l'université malgré ma passion pour les sciences sociales (deux licences d'affilée mention Bien puis un master pro). Plutôt bonne élève, travailleuse, je suis issue d'une famille qu'on peut qualifier de "modeste", étant la seule du côté tant paternel que maternel à avoir eu la chance d'entrer au lycée général et de passer le bac, et boursière à l'échelon maximum durant 7 ans.
Bien sûr dans ma famille, l'environnement culturel des enfants issus de classes supérieures /moyennes-supérieures (les parents qui ont fait des études, qui vous emmènent au musée, qui vous poussent à lire, à vous orienter vers certaines filières ou certains métiers auxquels conduisent les études supérieures) on ne connait pas. C'est une autre culture.
Alors dans mon cas, la qualité et le cadre de l'enseignement -et plus particulièrement l'émulation qu'ont pu susciter mes camarades de classe- ont été fondamentaux, plus particulièrement au lycée. J'avais notamment choisi des options plutôt rares et sélectives, et c'est probablement ce qui m'a permis de maintenir un bon niveau scolaire, grâce aux attentes élevées des enseignants, et surtout des classes composées de bons élèves motivés (issus le plus souvent de milieux aisés, il ne faut pas se leurrer).
Mais à l'université, rien. J'ai été certes choquée d'atterrir dans des amphis de parfois 700 personnes, mais surtout, de bosser des exposés et devoirs communs avec des gens qui avaient visiblement choisi l'université et leur filière par défaut, se contentaient du minimum, voire n'en foutaient pas une ou disparaissaient la veille d'un exposé. Ajoutons à ça l'absence totale d'encadrement faute de moyens (et de motivation et de considération de la part des enseignants aussi parfois, ne soyons pas hypocrites), j'enviais complètement mes amies qui avaient choisie la prépa et avaient quand même l'air, malgré la concurrence, de s'épanouir intellectuellement parmi des camarades qui partageaient leurs passions et centres d'intérêt. J'ai cru parfois devenir dingue, quand ma binôme insistait pour caser des paragraphes d'un livre de Nicolas Hulot dans un exposé de SCIENCES SOCIALES, quand un autre ressortait limite les discours de Besancenot dans un dossier d'Histoire, refusait de lire les livres de la biblio, me disant fièrement qu'il n'en avait pas lu un seul en 3 années de licence... j'ai passé pas mal d'heures inutiles à la BU, à refaire la partie d'exposé ou de dossier d'un camarade qui ne donnait plus de nouvelles ou l'avait bâclé par flemme ou incompétence.
Alors oui, il n'y a pas que des gens comme ça; oui, il y en a moins au fil des années, mais il en reste toujours, même jusqu'en M1 dans certaines universités. Et deux 9 ou 10 dans sa moyenne à cause d'un mauvais binôme, quand on essaie de se maintenir à 14 ou 15 toute l'année pour intégrer des M1 et M2 sélectifs, c'est démotivant.
Quand j'ai terminé ma 1e licence, j'ai intégré une autre 3e année, très sélective cette fois, en fac d'éco-gestion, et ça n'avait rien à voir : une promo de 30 élèves, un très bon encadrement, des élèves travailleurs et motivés. J'ai énormément progressé, et pu enfin y voir clair en termes de choix d'orientation, grâce à des enseignants impliqués (forcément avec 30 élèves, c'est plus facile de l'être). C'est dommage d'en arriver à adhérer à ce genre de système (sélection, exclusion, et donc inégalités sociales) alors que ça ne correspond pas du tout à mes idéaux.
J'ai réalisé qu'en plus de ne pas aider les bons élèves issus de milieux populaires, qui ont besoin trouver à l'université ce qu'ils n'ont pas à la maison, voire les bons élèves tout court, la situation dans certaines filières SHS est telle que le niveau de nombre d'étudiants stagne voire régresse entre l'obtention du bac et l'obtention de la licence. Forcément, quand le sujet d'exam est tiré au sort entre 3 matières (et qu'on nous indique quelques jours avant ledit examen la matière tirée au sort), que ces derniers sont exclusivement des QCM et des synthèses d'1H30, qu'on ne fait pas une seule dissertation en 3 ans...
Bref la sélection sur des critères scolaires permettrait quand même d'étudier dans des conditions plus décentes (meilleur encadrement, élévation du niveau de l'enseignement) et de ne pas transformer les années de licence des gens motivés en parcours du combattant... d'ailleurs je ne pense pas, comme certaines ici, que ce sont forcément les gens dits "mauvais", "qui ne réussissent pas", qui abandonnent (et nous permettent ne plus nous assoir par terre en amphi^^). Il y a pas mal de gens dégoûtés, avec du potentiel, qui partent en IUT, BTS ou écoles/fac privées suite à ces mauvaises expériences.
Personnellement, j'ai énormément souffert à l'université malgré ma passion pour les sciences sociales (deux licences d'affilée mention Bien puis un master pro). Plutôt bonne élève, travailleuse, je suis issue d'une famille qu'on peut qualifier de "modeste", étant la seule du côté tant paternel que maternel à avoir eu la chance d'entrer au lycée général et de passer le bac, et boursière à l'échelon maximum durant 7 ans.
Bien sûr dans ma famille, l'environnement culturel des enfants issus de classes supérieures /moyennes-supérieures (les parents qui ont fait des études, qui vous emmènent au musée, qui vous poussent à lire, à vous orienter vers certaines filières ou certains métiers auxquels conduisent les études supérieures) on ne connait pas. C'est une autre culture.
Alors dans mon cas, la qualité et le cadre de l'enseignement -et plus particulièrement l'émulation qu'ont pu susciter mes camarades de classe- ont été fondamentaux, plus particulièrement au lycée. J'avais notamment choisi des options plutôt rares et sélectives, et c'est probablement ce qui m'a permis de maintenir un bon niveau scolaire, grâce aux attentes élevées des enseignants, et surtout des classes composées de bons élèves motivés (issus le plus souvent de milieux aisés, il ne faut pas se leurrer).
Mais à l'université, rien. J'ai été certes choquée d'atterrir dans des amphis de parfois 700 personnes, mais surtout, de bosser des exposés et devoirs communs avec des gens qui avaient visiblement choisi l'université et leur filière par défaut, se contentaient du minimum, voire n'en foutaient pas une ou disparaissaient la veille d'un exposé. Ajoutons à ça l'absence totale d'encadrement faute de moyens (et de motivation et de considération de la part des enseignants aussi parfois, ne soyons pas hypocrites), j'enviais complètement mes amies qui avaient choisie la prépa et avaient quand même l'air, malgré la concurrence, de s'épanouir intellectuellement parmi des camarades qui partageaient leurs passions et centres d'intérêt. J'ai cru parfois devenir dingue, quand ma binôme insistait pour caser des paragraphes d'un livre de Nicolas Hulot dans un exposé de SCIENCES SOCIALES, quand un autre ressortait limite les discours de Besancenot dans un dossier d'Histoire, refusait de lire les livres de la biblio, me disant fièrement qu'il n'en avait pas lu un seul en 3 années de licence... j'ai passé pas mal d'heures inutiles à la BU, à refaire la partie d'exposé ou de dossier d'un camarade qui ne donnait plus de nouvelles ou l'avait bâclé par flemme ou incompétence.
Alors oui, il n'y a pas que des gens comme ça; oui, il y en a moins au fil des années, mais il en reste toujours, même jusqu'en M1 dans certaines universités. Et deux 9 ou 10 dans sa moyenne à cause d'un mauvais binôme, quand on essaie de se maintenir à 14 ou 15 toute l'année pour intégrer des M1 et M2 sélectifs, c'est démotivant.
Quand j'ai terminé ma 1e licence, j'ai intégré une autre 3e année, très sélective cette fois, en fac d'éco-gestion, et ça n'avait rien à voir : une promo de 30 élèves, un très bon encadrement, des élèves travailleurs et motivés. J'ai énormément progressé, et pu enfin y voir clair en termes de choix d'orientation, grâce à des enseignants impliqués (forcément avec 30 élèves, c'est plus facile de l'être). C'est dommage d'en arriver à adhérer à ce genre de système (sélection, exclusion, et donc inégalités sociales) alors que ça ne correspond pas du tout à mes idéaux.
J'ai réalisé qu'en plus de ne pas aider les bons élèves issus de milieux populaires, qui ont besoin trouver à l'université ce qu'ils n'ont pas à la maison, voire les bons élèves tout court, la situation dans certaines filières SHS est telle que le niveau de nombre d'étudiants stagne voire régresse entre l'obtention du bac et l'obtention de la licence. Forcément, quand le sujet d'exam est tiré au sort entre 3 matières (et qu'on nous indique quelques jours avant ledit examen la matière tirée au sort), que ces derniers sont exclusivement des QCM et des synthèses d'1H30, qu'on ne fait pas une seule dissertation en 3 ans...
Bref la sélection sur des critères scolaires permettrait quand même d'étudier dans des conditions plus décentes (meilleur encadrement, élévation du niveau de l'enseignement) et de ne pas transformer les années de licence des gens motivés en parcours du combattant... d'ailleurs je ne pense pas, comme certaines ici, que ce sont forcément les gens dits "mauvais", "qui ne réussissent pas", qui abandonnent (et nous permettent ne plus nous assoir par terre en amphi^^). Il y a pas mal de gens dégoûtés, avec du potentiel, qui partent en IUT, BTS ou écoles/fac privées suite à ces mauvaises expériences.
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