Laisser ses enfants seuls : banal dans les années 1990, impensable aujourd’hui ?

[CCCC]

Je constate que chez nous, le confinement a retardé de quelques mois la prise d'autonomie de ma fille. C'est arrivé en CM1, à un âge où on commençait a la laisser aller au car scolaire toute seule (en bas de la rue, à 5 min) le matin et en revenir le soir.

Mais sinon on l'a habituée progressivement à être un peu toute seule. À 6 ans je partais quelques minutes et elle devait m'appeler, pour qu'elle sache utiliser le téléphone. Elle avait aussi appris les numéros d'urgence à l'école.

Aujourd'hui, en 6e, elle doit marcher 25 minutes pour aller au collège. Elle le fait en général avec une voisine, mais parfois toute seule.

Et maintenant qu'elle n'a plus toujorus envie de venir faire des balades en forêt, il arrive qu'on la laisse seule.

 

[B8zzy]

Alors a la lecture de quelques commentaires, je.modifie mes réponses.

Oui j'ai déjà laissé mes enfants bébés (donc le premier bébé seul, et la deuxième encore bébé seule qd le grand est chez la nounou) quelques minutes le temps d'aller: récupérer les courses à la voiture et jeter le sac poubelle dans la benne (qui se trouve en bas des escaliers de ma maison donc dans le jardin en gros).
A chaque fois je les ai laissé en sécurité càd soit dans le transat soit dans le lit.

Ya une chose que j'ai déjà faite et qui me hante a mort: une fois j'avais mis le grand quand il était bébé dans la voiture, il était en mode furax hurlait, j'étais en retard pour je ne sais quelle raison, et je me rends compte que j'ai oublié un truc. Pas envie ni le temps de le défaire et de le prendre... Je l'ai laissé dans la voiture que j'ai fermé à clé. Ça a du me prendre deux minutes, car à l'époque je vivais dans un appartement dont le parking était situé à 100m (en comptant les escaliers pour accéder à ma porte). Mais clairement je l'ai mal vécu...

 

[B8zzy]

@CCCC même si je trouve que 6 ans c'est jeune, je trouve ça super ce qui a été fait là !
La condition d'appeler, être sur que l'enfant sache se servir d'un téléphone.. ça leur donne de l'importance, ça construit la confiance, c'est top.
Merci pour le partage, je garde en mémoire pour plus tard.

 

[Lady Stardust]

'être submergée parfois, et donc de ne pas réussir à trouver des personnes vers qui se tourner pour demander de l'aide.

Là pour le coup, le père est MÊME PAS une personne vers qui elle peut se tourner alors qu'ils vivaient ensemble avec leur gamin vu qu'il en branle pas une.

Un enfant ça se fait à deux comme on dit, ils sont sensés l'élever à deux et non: le père s'en fout littéralement de son gamin au point où c'est LUI qui l'a envoyé à l'hôpital en s'en foutant complètement MAIS en répétant plusieurs fois à la mère que si si il va (finir par) l'emmener chez le pédiatre (c'était absolument pas une question de "c'était à son tour", non, le père en question en foutait pas une pour les RDV pour son gamin, comme beaucoup de pères, il a dit qu'il allait le faire, a laissé traîner, redit qu'il va le faire, ne le fait toujours pas) mais en plus c'est qui qui culpabilise, et se fait insulter par mascus ET féministes: la mère

Et je rajouterais sur ce sujet que ça a le mérite de battre en brèche, sur le sujet de la charge mentale, le fameux : "si les hommes font pas c'est que leur femme leur laisse pas faire".
Non non, c'est à dire que dans un certain nombre de cas, si la femme fait pas, malgré toutes les belles paroles de l'homme qui assure que si si il va faire, leur gamin peut littéralement crever en fait, du coup ben c'est qui qui se tape la charge mentale relative au fait d'élever les gamins, ah ben les femmes (je conseille de lire les témoignages sur le twitter "Charge mentale pédiatrie" (@chargementale), c'est juste hallucinant le niveau de j'm'en-foutisme paternel, qui contraste réellement avec une Titiou Lecoq qui s'inquiète, fait des rappels à son mari et culpabilise à mort par la suite).

J'avais lu un article sur le fait que les hommes célibataires ont une espérance de vie plus courte que les hommes en couple (alors que c'est le contraire pour les femmes) et à mon avis cette histoire de négliger sa santé (et celle de ses gamins, donc) y est sûrement pour quelque chose.

 

[Byoga]

Moi la question que je me pose en lisant l'article c'est plutôt :
"Est-ce qu'à la campagne on laisse plus les enfants seuls qu'en ville ?"
Parce que dans les témoignages, les personnes ont l'air d'avoir vécu leur enfance à la campagne et de vivre aujourd'hui en ville non ?
Et globalement, les citadins que je connais ont été beaucoup moins autonomes que les ruraux de mon entourage dans leur enfance.
(après c'est clair que globalement les enfants sont de moins en moins laissés seuls par les parents)

Spoiler: Perso reconnaissable

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[Membre supprimé 350151]

Donc : elle se paye la charge mentale de dire au père d'aller chez le médecin, le jugement de son mec parce qu'elle en fait trop, et le jugement de la société parce que c'est une mauvaise mère, qui en plus a l'audace de vouloir parler publiquement de féminisme.
Et depuis, elle est systématiquement disqualifiée quand elle parle à cause de cette histoire. Je trouve que c'est un très bel exemple de silenciation des militant.e.s

Je réponds une dernière fois pour ne pas faire de hors-sujet mais :

Spoiler

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Et pour revenir au sujet de l'article, j'ai moi aussi l'impression que les madz qui ont grandis en campagne avaient une liberté différente que celles qui viennent plus de la ville.. En ville, on m'a permis un peu d'indépendance, mais pas tant que ça avant l'adolescence.

 

[haleyo]

Ce que tu dis @LightBlue sur le différence ville/campagne et intérieur/extérieur correspond totalement à mon expérience :
Ayant grandi en ville, mes parents ne me laissaient pas acheter du pain seule avant mes 14 ans parce qu'ils craignaient un accident de voiture. Cela contrastait vraiment avec nos vacances dans des villages à la montagne où j'étais totalement automne pendant toute la journée dès mes 7-8 ans (c'était troooop cool !! ).
Par contre, rester seule chez moi à partir de 8-9 ans, c'était normal, et j'aimais beaucoup ça (je me souviens en particulier des dessins animés du mercredi matin avec les céréales !! )
Peut-être qu'il y a aussi une différence de traitement des enfants en fonction du fait qu'ils sont les premiers ou les derniers de la fratrie ? Je sais que mes parents étaient beaucoup plus stressés/protecteurs pour mes aînés et que pour moi, ils étaient plus sûrs d'eux et donc plus en capacité de me laisser être autonome.

 

[___A]

Sans vouloir revenir inutilement sur l’histoire de Titou Lecoq, pour moi les 2 (son mari et elle) sont en tort. J’avais souvent des otites quand j’étais petite et je me souviens avec une boule au ventre de la douleur horrible que c’etait. Je suis reconnaissante à mes parents de m’avoir bien prise en charge à chaque fois. Je trouve donc qu’ils ont eu un comportement maltraitant tous les 2, même si à cela s’ajoute le fait que ce soit double peine pour elle évidemment, puisque son mari n’en fout pas une et que c’est full charge mentale pour sa pomme.

 

[alextine1703]

Alors je suis l'exception qui confirme la règle
J'habitais en ville quand j'étais petite et dès le CE2,j 'ai été autonome pour rentrer de l'école, aller aux activités périscolaires et acheter du pain. Je jouais aussi dehors avec mes ami.e.s et on avait un couvre-feu.
Aujourd'hui, j'habite en campagne et mes enfants sont bien moins autonomes que moi. Déjà il y a 8 kms entre l'école et la maison donc rentrer à pieds c'est compliqué.
Je commence à les laisser seuls (9 ans et 7 ans), parce qu'ils sont responsables et demandeurs.
Mais j'ai toujours peur de si j'ai un accident de voiture, qui saura que mes enfants sont seuls à la maison...

 

[Sylvane]

C’est marrant car j’y réfléchissais justement l’autre jour.
Mes parents n’étaient pas complètement permissifs mais j’ai l’impression que j’aurais du mal à laisser mon enfant comme ils le faisaient. Ayant grandi en ville, je rentrais seule de l’école primaire vers 8 ans je pense (avec au moins une rue à traverser sur passage piéton, et une rue passante à longer tout le trajet). Ce qui ne me paraît pas fou. Par contre en vacances j’ai effectivement souvenir de passer des heures à jouer complètement hors de vue (alors que pour le coup il y avait quand même des routes à côté, un jour on s’est fait courser par les chiens de garde d’un voisin, bref…). Et ça j’aurais beaucoup plus de mal à le faire. Même si ce n’est pas car je pense que c’est « mal », simplement j’aurais peur…

Par contre il y avait déjà les faits divers dans les années 90! Mes parents m’ont toujours dit de ne pas suivre quelqu’un, monter dans une voiture, accepter des bonbons, ouvrir la porte à un inconnu, etc. Et quand je rentrais de l’école, je devais passer par le magasin au rez-de-chaussée et passer par la porte du fond, pour éviter qu’un éventuel agresseur ne sache que j’allais être seule à l’appartement. Donc ils me laissaient faire des choses mais clairement ils avaient conscience des risques possibles.

Et pour les moments seule à la maison, j’en garde pas un très bon souvenir. J’étais fille unique, ça joue peut-être.

Enfin, adolescente, j’étais plutôt sage mais j’ai le souvenir que mes parents me laissaient rentrer seule à 1h du mat à pied en ville, alors que mes copines se faisaient systématiquement chercher en voiture… donc sur ce point, ils n’étaient pas inquiets! Et moi non plus du coup, j’ai jamais eu peur de me balader la nuit.

 

[Bree_]

J'étais assez libre de jouer dans la rue entre 5 et 8 ans, rue calme et campagne..
Puis il y a eu l'affaire dutroux ( je suis belge en plus) et ça a tout changé.
Et pas mal d'enfants de ma génération en sont imprégnés.
Laisser mes filles seules dans la rue.. me terrifie (en enlevant tout le côté risque voiture etc etc)

 

[Shiho]

Mes parents m’ont laissé aller seule avec mon petit frère à l’école dès le primaire. Il y avait 1/4h de marche, en ville. Ils m’ont dit bien plus tard que d’autres parents surveillaient qu’on regarde bien avant de traverser mais ils ne sont jamais intervenus.

A partir de 10-11 ans pour moi / 7-8 ans pour mon frère, nous étions seuls le mercredi. Ma mère nous laissait des légumes simples à faire réchauffer et je faisais cuire des escalopes de dinde. J’aimais beaucoup ces moments d’indépendance.

Nous avons eu assez tôt de la latitude, avec une heure de retour à respecter impérativement. Et nos parents connaissaient nos amis et leurs parents (sans dire qu’ils étaient potes, mais ce n’était pas des inconnus).