Alors ceci n'est pas exact: ce qu'il y a c'est que dans l'Antiquité on considère qu'il y a plusieurs types d'amour (entre autre la dichotomie amour terrestre, corporel, et amour céleste, spirituel) L'amour (hétéro et homo) est célébré de nombreuses manières (on peut penser au mythe de Orphée et Eurydice/ le mythe de l'androgyne, à l'origine de l'histoire de l'âme soeur). Et pour l'amour comme idéal antique, lisez Catulle, lisez Sapho!!!L'amour comme valeur reste universelle et internationale (les 1001 nuits c'est le 14ème siècle!)Les artistes ont toujours parlé d'amour, mais il n'existe pas UNE sorte d'amour, mais des définitions diverses (l'amour de la renaissance, comme celui de Dante pour Béatrice, n'est pas la même que celui de l'antiquité car le christianisme est passé par là)L'important bien sûr, est que tout le monde trouve son compte, son style de bonheur, est de ne pas être frustrée dans une situation qui ne nous convient pas
"Sinon, pour tordre définitivement le cou à l'idée que le couple, c'est trop fun, je recommande une bonne tranche de Mme Bovary de Flaubert : une brave petite jeune fille de province nourrie aux romans (la pop culture de l'époque) qui espère tout du mariage, s'en retrouve toute pétrie d'ennui, se désole, trompe son mari, s'endette à mourir pour, justement, essayer de mourir dans la dignité. Et même ça, ça ratte.
Un véritable hymne au célibat, par contraste."
Pour avoir travaillé un an entier sur ce roman, je tiens à souligner que c'est on ne peut plus faux: Mme Bovary n'est pas un hymne au célibat: le problème d'Emma est au contraire de ne pas réussir à renoncer à l'amour. (tension entre vie idéale/vie réelle, tout ça tout ça), Flaubert était un grand amoureux déçu par le réel (cf ses sublimes lettres à Louise Collet)
Sinon je suis surprise de voir beaucoup de commentatrices considérer le couple comme une sorte de prison (les chaines de l'amour, topos pour le coup éminemment littéraire! vous souscrivez à toute une tradition sans vous en rendre compte): ceci est un avis personnel mais il me semble que si on se sent oppressée/obligée de rendre des comptes, on n'est pas véritablement dans une relation amoureuse (mais c'est ma conception de l'amour).
J'ai été également surprise que d'autres suggèrent que les hommes soient moins sensibles à la notion de couple: je connais presque plus de garçons souffrant du fait d'être célibataire que l'inverse.