Peut être qu'un bilan peut être positif. Je ne sais pas.
Je n'avais pas très bien entamé l'année dernière. J'étais toujours dans cette même logique de repli sur moi, dans le désir constant de ne voir personne.
Au niveau amical : c'est sans doute le plus gros pavé. L'amitié, c'était mon point d'ancrage. Je croyais vraiment à quelque chose de fort, d'absolu. Je suis passée par la suite des événements de 2010. Je n'ai jamais totalement pardonné à l'amie qui m'avait plus ou moins trahie ( ce mot fait très pathos, mais je ne sais pas quoi dire d'autre.). Aujourd'hui, je réalise que ce n'est plus une amie, une connaissance tout au plus. Elle fait semblant. Moi aussi. Mais ça ne m'attriste même plus. C'est peut être le plus triste, dans le fond.
Pour les autres, je ne sais pas.... La période de lycée est passé, je ne retrouverais jamais mes certitudes, que j'avais si forte à ce moment là. Je ne sais pas trop ou j'en suis avec eux. Mais il y a un point de positif cependant, je découvre que quand je suis seule en classe, j'arrive encore à créer des liens. Je craignais un peu cette année, en pensant que cette capacité que j'avais eu au lycée et qui m'avait fait tant de bien m'avait peut être laissée, mais en fait non.
Au niveau scolaire, je suis paumée. Comment devenir journaliste sans grande école? Sans réussir à payer les concours? Que faire avec ma licence? Je suis toujours plus perdue. J'aimerais changer de vie, mais sans savoir vers ou aller. Je voudrais changer de ville aussi. J'aimerais surement toujours la Lorraine: mais elle m'étouffe. C'est trop gris, trop dur. Ma ville d'origine est vraiment dans une situation de précarité assez dingue. Je veux bouger, vivre ailleurs.
Je crois que c'est lié aussi avec ma famille: j'arrive à avoir une relation plus saine avec mes parents quand je ne vis pas avec eux. Si je ne suis là que le week-end, tout va bien. Si je suis là trop longtemps, tout s'accumule. Et je me rétracte a nouveau, je gronde, j'ai l'impression de régresser. Je devrais partir et en même temps, j'ai peur de quitter le cordon.
Ma vie sentimentale est un désert.
Sinon, il y a quelques point positifs : ma colo, où je me suis éclatée en tant qu'anim', à la fois en développant l’imaginaire et l'animation. Quinze jours dans l'année, j'ai le sentiment d'être à ma place, d'être là où je dois être. C'est une bulle, un cocon. Le reste du monde ne nous atteint pas. Je me sens incroyablement bien dans cette colonie, j'aimerais pouvoir la refaire, ne pas manquer d'argent au point de chercher un boulot d'été qui devrait m'y faire renoncer.
J'ai trouvé un stage, qui semble pas mal, également. J'attends de voir.
Mais je suis heureuse d'un point de vue culturelle, cette année. J'ai l'impression d'avancer dans le bon sens. De moins m'éparpiller. La boulimie culturelle que je vivais presque comme une souffrance semble se résonner. Je me suis offert un abonnement illimité qui me donne accès aux cinémas de ma ville les plus intéressants. J'aime ce plaisir là. J'aime pouvoir rentrer au hasard dans le cinéma, m’assoir, apprécier. J'ai l'impression de découvrir une intimité qu'on ne m'avait jamais apprise.
La musique est toujours au centre de tout. Je prends mon temps, je ne me bloque plus comme avant.
La littérature aussi, je pioche plus, je fonctionne davantage à l'envie. Je me laisse du temps.
C'est un plaisir aussi de voir son gout devenir plus...Je dirais bien "sur", mais ce n'est pas le mot. Je commence à affirmer mes gouts, à savoir mettre les mots sur ce que j'aime ou non, sur mes désaccords. C'est un grand pas en avant.
Et l'écriture. J'y suis revenue alors que j'avais tout abandonné. J'ai besoin de l'écriture. Même si ce sera toujours seulement pour moi : c'est un moteur, c'est un besoin. J'ai terminé mon gros projets sur Internet, j'ai enfin terminé quelque chose.
Je n'ai toujours pas mon permis. Et ça me pèse.
J'aimerais avancer en 2012. Vraiment.