Donc du coup, il y a deux points dans cet article : la contraception, et les tâches ménagères. Tant de choses à dire sur les deux.
En ce qui concerne la contraception masculine, en effet, il n'y a que très peu de solutions pour les hommes pour le moment.
Après, d'après un certain nombre d'enquêtes, de plus en plus d'hommes de notre génération semblent favorables à de nouvelles méthodes de contraception, ce qui est très compréhensible quand il y a aussi peu de méthodes contraceptives, mais ce qui contraste en effet avec le fait que de moins en moins de jeunes se protègent.
En effet, ils ont la vasectomie, certes super efficace mais dans la majorité des cas irréversible donc pas forcément la solution pour un homme qui voudrait avoir des enfants un jour, et le préservatif - qui a un taux d'échec plus grand que ce qu'on pourrait croire, entre 95 et 98% d'efficacité théorique selon les sources, et ça peut descendre jusqu'à 85% d'efficacité réelle. Et même 98% d'efficacité théorique, c'est relativement loin des 99,9% d'autres contraceptions (respectivement 1 cas d'échec sur 50 [2%], pour 1 cas d'échec sur 10.000 [0,01%], si on fait la comparaison).
Source du gouvernement :
http://choisirsacontraception.fr/contraception_tableau_comparatif.htm
Evidemment, il est hors de question pour les hommes d'abandonner le préservatif car ça reste leur meilleur moyen de contraception mine de rien (quasiment le seul, en fait).
Et de plus en plus de femmes soit ne supportent pas, soit se méfient de plus en plus des contraceptions chimiques (pas étonnant avec le scandale des pilules). Ce qui fait qu'on a assisté ces dernières années à un "retour en arrière" en matière de contraception avec un retour aux méthodes "naturelles" malgré le fait qu'elles soient moins efficaces.
Tout ceci me fait dire que les moyens de contraception actuels ne sont pas forcément à la hauteur d'une société hypersexualisée comme la nôtre alors que parallèlement (et schyzophréniquement!) il y a encore de nombreuses résistances de mentalités au niveau des conséquences de l'acte sexuel, que ce soit par les anti-ivg ou les violences gynécologiques (et bon courage aussi pour faire respecter notre choix de contraception; c'est dur de ne pas se faire imposer la pilule) en passant par les pharmaciens qui nous jugent (comme si les femmes étaient "reponsables" des accidents qui leur arrivent - que voulez-vous, on s'ennuie alors on va bien se créer des problèmes en plus pour "s'amuser", c'est si drôle...).
C'est aussi pour ça qu'il faut que les labos se bougent pour fournir d'autres solutions, tout comme il faut que davantage d'hommes s'impliquent, car qu'ils le veuillent ou non, ça les concerne aussi tout autant que nous.
Si on regarde le tableau du lien ci-dessus, on voit que le taux d'efficacité réel du préservatif (masculin et féminin) mais aussi de la pilule, est plutôt bas quand-même (c'est loin des 99,9%).
Pour la pilule, c'est simple à comprendre : un oubli est très facile quand on doit se la taper tous les soirs une pilule et que par habitude on peut croire qu'on l'a déjà prise alors que non. On peut la vomir aussi. Et parfois, même en la prenant bien, ça marche pas.
C'est pas pour rien que le préservatif et la pilule figurent en tête de liste des causes d'accident de grossesse (même s'il y a d'autres raisons, comme un très puissant lobby de la pilule avec la complicité de nombre de gynécologues qui parfois freinent l'accès à d'autres moyens contraceptifs malgré la volonté des patientes).
Pour revenir aux hommes, avec aussi peu de solutions, et en effet, une impossibilité de recours en cas de parentalité non désirée, et la seule solution pour eux, c'est de nouvelles contraceptions. Et là, en effet, quand ce jour arrivera, les hommes n'auront plus aucune excuse pour parler de paternité forcée. Mais jusque là, ils devront prendre leur
mâle mal en patience (en tout cas pour les hommes qui sont intéressés par le problème) et être un peu plus concernés par le problème (traduction : au moins se protéger) pour ceux qui ne le sont pas encore.
Mais j'avoue que tout ça me fait en effet poser la question : pourquoi les hommes ne font pas plus attention, pourquoi même tant d'hommes se moquent de se protéger alors qu'il y a des conséquences également pour eux, que ce soit en terme de maladie ou de parentalité? Pourquoi tant d'entre eux semblent s'en moquer et ignorer qu'il y a des conséquences?
Pour les maladies, il semblerait que beaucoup pensent qu'il n'y a plus aucun danger de sida. Quant à la parentalité, certes, il y a peu de femmes qui font des recours en "recherche en paternité" auprès des tribunaux, mais c'est quand-même une conséquence quoi qu'on en dise, et personnellement, si j'étais un homme, ça me préoccuperait aussi de contrôler ma fécondité et de pouvoir choisir si oui ou non et quand je souhaite avoir des enfants, en accord avec ma compagne. Ca se fait à deux non, un enfant?
Donc je comprends pas ce je-m'en-foutisme. Tout comme pour les mêmes raisons, entre autre, je comprends pas que tant d'hommes soient anti-avortement alors c'est aussi une solution pour eux de pouvoir choisir en cas de non-volonté d'être parent. Pourquoi se tirer une balle dans le pied en étant contre?
Je comprends pas.
Quoi qu'il en soit, ça me permet d'enchaîner sur le message de
@Biscottine que je plussoie totalement quand elle dit ceci :
Au final le fait que les hommes/amab contrôleraient aussi leur fertilité, bah ça permettrais à la fois de soulager certaines femmes/afab qui ne supportent pas trop les contraception hormonales et qui n'ont pas envie d'avoir un DIU, et de l'autre bah les hommes pourraient avoir la conscience tranquille, pas de "bébé dans le dos" pour eux
(j'avais pas compris "afab" et "amab" => "assignated female at birth" : "sexe féminin à la naissance" et "assignated male at birth" : "sexe masculin à la naissance")
J'avais entendu parler des pilules pour hommes, comme le Gandarusa d'Indonésie. Mais la rumeur que ça sortait cette année, j'avoue que j'ignorais. Je m'étais davantage focalisée pour ma part sur la "vasectomie" réversible, le Vasalgel, qui est en effet censé sortir cette année ou l'an prochain. Il me semble avoir lu qu'ils étaient en phase de tests sur les humains et que c'était prometteur.
Après, une bonne alternative aussi, pourquoi pas, serait d'utiliser la double contraception (la femme et l'homme utilisant leur propre contraception en même temps), et même de démystifier la pilule du lendemain que trop de personnes croient que ça peut les rendre stérile d'après ce que j'en avais lu, et pourquoi pas, d'encourager aussi les hommes à acheter la pilule du lendemain au vu de la peur de nombreuses femmes d'y aller pour se faire juger par des pharmaciens véreux. J'ai un collègue qui faisait ça, justement, et je trouve que c'est une bonne idée.
Le couple au bout d'un moment j'aurai plus confiance mais une relation libre, ou même de relations sans lendemain le mec a beau me dire qu'il a pris la pilule j'aurais vraiment du mal a lui faire confiance...
Il suffit de leur rappeler les conséquences potentielles, ça va vite en calmer certains, je pense.
Car en tout cas sur le papier, c'est fini le temps où les hommes pouvaient se barrer sans problème.
Maintenant, rien d'autre qu'un test adn suffit, et en cas de refus de s'y soumettre, il est reconnu officiellement et automatiquement comme père. Ca a été validé l'an dernier il me semble par la cour européenne.
De mon point de vue, les hommes n'ont pas intérêt à jouer avec ça et ont tout à gagner à se responsabiliser. (d'où mon incompréhension encore une fois de ce je-m'en-foutisme).
edit :
Après, comme toi, je serai bien incapable de renoncer à ma contraception au profit de mon homme, non pas à cause du rôle de mère/père mais surtout parce que c'est mon corps qui va subir la grossesse^^.
Pareil... parentalité ou pas, c'est nous qui subissons la grossesse...
En ce qui concerne les tâches ménagères, j'avais pourtant cru comprendre qu'il y avait un peu plus d'hommes dans notre génération qui se préoccupaient du ménage et du reste (entre autre à cause du phénomène du célibat et de la colocation qui les forcerait davantage à se prendre en main). Il est vrai qu'il y a des hommes qui considèrent encore trop "naturel" que ce soit aux femmes de les faire.
Par contre, je connais des hommes qui le font aussi, et certains se sentent même humiliés si c'est une femme qui le fait systématiquement, car pour eux, c'est une forme non seulement de dégradation des femmes, mais aussi d'infantilisation des hommes selon leur point de vue (l'image de la maman qui nettoie et fait la cuisine pour ces messieurs qui ont oublié de passer le cap des 12 ans).
Alors certes, j'ai bien conscience que c'est une minorité, ces hommes qui font le ménage, mais si cet argument d'infantilisation est invoqué par certains hommes, peut-être que ça peut fonctionner sur d'autres, je ne sais pas...
Après, c'est aussi un problème d'éducation, je pense. Les filles sont beaucoup plus sensibilisées que les garçons à ces tâches, et je trouve ça dommage. Ca me rappelle que dans certains pays, comme dans les pays nordiques, il y a des cours de travaux ménagers, mais destinés aux deux sexes, et avec le même enseignement pour tous/tes, en vue de favoriser l'égalité.
Car du coup, on peut se retrouver avec des garçons qui ne savent pas cuisiner tout simplement parce qu'on ne leur a pas donné goût à ça, et qu'ils comptent trop sur les femmes pour ça, en plus de trouver normal que ce soit leur domaine.
Du coup, le partage des tâches peut aussi se faire selon les capacités (voire le taux de fatigue selon les jours) de chacun/e : par exemple, si un homme ne sait visiblement pas cuisiner, au moins qu'il fasse le reste : la pose du matériel avant le repas, et la vaisselle après. C'est un minimum.
Parce que c'est beaucoup trop facile de se faire interdire de tâches ménagères après avoir fait semblant d'avoir voulu aider, je m'en suis tirée quasiment toute ma vie en utilisant ce système
J'avoue que j'y avais jamais pensé... mais en effet, tu as raison aussi.