Dernièrement j'ai regardé :
- Les musiciens de Gion de Mizoguchi, que j'avais déjà vu deux fois, comme d'habitude c'est beau, c'est dur,
mais pour une fois ça se finit presque bien
- La captive de Chantal Akerman, une relecture très libre de
La prisonnière, qui ne m'a pas complètement emballée même si j'ai trouvé ça intelligemment réussi sur le plan technique (photo, cadrage, utilisation de la musique), mais le jeu vraiment ça ne passe pas (surtout Stanislas Mehrar), alors bon ça contribue peut-être à l'impression d'irréalité, d'intemporalité, mais dans ce cas ça pourrait être encore plus éthéré, enfin.
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Vagues '98 d'Ely Dagher, un court métrage animé autour d'un souvenir onirique d'un avatar de l'auteur dans le Beyrouth d'après-guerre. Je crois que le mec a fait ça tout seul sans réelle formation, et il met bien la technique au service de l'émotion. Pas mal.
- The Grand Bizarre de Jodie Mack, alors je n'avais pas compris je m'attendais à un documentaire sur le tissu
et bon, autant dire que ça porte bien son nom, jeu de mots compris. L'alternance des différents procédés (stop motion, time lapse, dessin) et la synchronisation avec la bande son industrielle donnent un résultat graphique, rythmique (à déconseiller aux épiléptiques), surprenant, dans un univers original, mais qui m'a vite lassée (j'aurais bien vu un court-métrage
)
- Tropical Malady d'Apitchapong Weerasethakul, je crois que j'ai préféré
Oncle Boonmee mais c'est déjà un très beau film, disons que la rupture entre la première partie, immersive, et la seconde, contemplative, est brutale et finalement ça lui donne une force, ça les éclaire mutuellement. Et les éléments mythologiques / allégoriques tirés du Bouddhisme sont déjà au premier plan, pour une impression de réalité qui se détache de son ancrage temporel et s'ouvre à la parabole.