Revu 2 grands classiques du cinéma italien
L'incompris de Luigi Comencini :
Le consul du Royaume-Uni à Florence est veuf. Son épouse vient de mourir et lui laisse 2 fils : Andréa l'ainé et Milo le cadet. Andrea est profondément ébranlé et souffre horriblement de la mort de sa Maman. Or, son père ne voit pas la douleur immense que vit son fils ainé qui se ferme. Le père voit en son fils ainé, un garçon un peu froid aux évènements donc plus apte à intégrer le deuil de sa mère. Pour lui il faut protéger et aider Milo, le cadet qui finalement a du mal vraiment à comprendre le décès de sa Maman. Et il confie cette mission à Andrea qui doit intérioriser son chagrin et sa déchirure et devenir responsable de Milo. L'incompréhension s'installe entre Andrea et son père qui devient dur envers son fils ainé et affiche la différence qu'il fait entre Milo et Andrea. Jusqu'au drame.
Bon...soyons honnête, à chaque fois que je regarde ce film je pleure. C'est un des plus beaux films réalisés sur les douleurs que peut ressentir un enfant. Je trouve que les Italienn.es sont très fort.es pour filmer et raconter l'enfance et l'adolescence. 2 autres très beaux films italiens sur l'enfance (il y en a d'autres ):
Libero de Kim Rossi Stuart (une famille monoparentale paternelle.)
Le voleur de bicyclette de Vittorio de Sica (attention ! larmes en perspective).
Une journée particulière d'Ettore Scola :
1938, Hitler se rend en voyage officiel en Italie rencontrer celui qui est encore son modèle et son idole Mussolini.
Dans un immeuble moderne de Rome, 2 personnes, 2 âmes ne rendent pas à cet évènement comme la majorité des Romain.es.
Antonietta, mère de famille et au foyer, mariée à Emanuele, fonctionnaire fasciste qui lui a fait 6 enfants. Antonietta est priée de rester chez elle pour continuer à effectuer les tâches ménagères. Et puis de toute façon qu'est-ce qu'elle pourrait comprendre à cet évènement ? C'est une femme, ou plutôt une bonne familiale à tout faire, quasi illettrée et moche.
Puis il y a Gabriele, l'Homme du spectacle, de la radio, du divertissement mais homosexuel. Ce n'est pas un Homme, ce n'est pas l'Homme Fasciste, viril, puissant et sans peur. C'est une folle, un p***, une tordue. C'est comme cela qu'on le définit. Or de question qu'il vienne salir cet évènement.
Ces êtres écrasés, dominés vont se rencontrer et passer LA journée de leur vie.
Pareil...je pleure ! Quelle beauté ce film ! déjà la couleur du film; couleur qui rend bien le profond gris des vies de Gabriele et Antonietta, qui est dans les tons du fascisme. Ensuite d'avoir choisi 2 acteurs en total contre-emploi : Sophia Loren enlaidie, vieillie, les traits tirés, fatiguée et dépressive, refoulée. Marcelo Mastroianni symbolisant la beauté et masculinité italiennes ou vues comme telles, en homosexuel essayant de réprimer sa nature. Une histoire forte avec des répliques drôles et dramatiques.
2 scènes magnifiques : quand Gabriele course Antonietta sur la terrasse à travers les draps étendus lui criant qu'il est un homo, un p*** etc...et Antonietta qui sait mais ne veut pas entendre car Gabriele l'a fait rêver.
Lorsqu'Antoniettta explique que son mari la trompe rigolant de son mépris qu'il éprouve pour sa femme avec sa maîtresse qui est institutrice. Elle est institutrice alors elle sait lire et surtout elle écrit des lettres d'amour à Emanuele, lettres que ne peut pas lui écrire Antonietta ce qui l'a fait horriblement souffrir.
Je n'en dis pas plus pour éviter de spoiler.
C'était la grande époque des films politiques et sociétaux dans lesquels les Italienn.es excellaient.