Je remonte un peu le sujet, malgré le fait que le gouvernement n'ait point démissionné à nouveau (c'est plus simple : y'en a toujours pas).
Depuis les élections et le jeu des coalitions (chose fascinante qui permet par exemple au premier parti de Bruxelles de ne pas participer à une discussion sur le financement de Bruxelles ; ça a beau être la démocratie, j'pense qu'y'a des illogismes dans la méthode), nous n'avons point de gouvernement. Mais ô chance, nos politiciens parlent, discutent et négocient. Dans le plus grand silence aux médias parce que le silence est nécessaire pour mener à bien des négociations, paraît-il. C'est p't'être vrai, je ne peux pas nier la chose, mais il y a quelque chose qui m'échappe : au bout d'autant de temps à négocier silencieusement, comment se fait-il que rien, rien ne soit trouvé ? Nous travaillons à un accord ; Nous ne sommes pas arrivés à un accord ; Nous discutons à 7 autour de la table des négocations mais nous ne sommes pas d'accord ; Nous avons reçu la note de Vande Lanote sur laquelle nous travaillons mais un point bloque donc bon tant pis pour la note. Et toujours dans le silence. Nous prendrait-on pour des pigeons ? J'ai du mal à garder mon calme face à des peyots qui discutent des siècles durant de sujets dont on ignore plus ou moins tout si ce n'est "le volet socio-économique est au centre des discussions" (parce que de là à connaître le point de vue de chaque parti, faut lire entre les lignes et écouter la radio à 7h du mat', et encore, c'est un miracle si le politicien répond à la question. Globalement, si on lui demande si il préfère les poivrons ou les abricots, il nous fera un petit exposé sur les propriétés médicinales du fenouil. WTF, ai-je parfois envie de dire en écoutant le looong discours qu'on nous fait pour...ne rien dire).
Alors oui, je sais que ce n'est pas facile (en même temps, il ne faut pas s'étonner qu'il soit difficile de trouver un accord quand on fait discuter un socialiste francophone qui veut l'unité avec un libéral flamand qui prône une plus grande scission -ah, la joie des circonscriptions électorales...), je sais que le financement de Bruxelles, BHV, le trilinguisme, les compétences, tout ça, ce n'est pas du gâteau, mais bon, pour un pays dont la devise est L'union fait la force, ce n'est pas glorieux. Autant changer le truc en L'oignon fait la soupe, c'est quelque chose qu'on pourra au moins appliquer au sud et au nord du pays (voire même au centre, tant qu'à faire).
Alors peut-être que je ne suis pas apte à tout comprendre, et j'arrête là mon pavé (je pourrais argumenter sur le financement de Bruxelles, BHV, et compagnie mais je doute de l'intérêt immédiat), mais le Belge est-il mou/trop gentil ? Se fout-on de notre pomme ? Pourquoi ne savons-nous rien de ce qui se trame dans les hautes sphères du pouvoir ? Quelle image donnons-nous ? Quels seront les impacts économiques à court/long terme de cette crise politique ? En écoutant France Culture il y a quelques jours, il en ressorti que la manifestation Shame (aka la honte de ne toujours pas avoir de gouvernement) était la première en son genre : un peuple manifeste gentiment pour avoir un gouvernement sans rien casser (les partis francophones n'ont rien dit à ce sujet, un parti flamand a dit que c'était bien bête vu qu'il n'y avait que des francophones, on tourne en rond). J'ai l'impression qu'on considère la Belgique comme un pays-jouet, et que les politiciens belges eux-mêmes n'ont pas conscience des mots "crise politique". J'ai l'impression d'être une citoyenne qu'on manipule et qu'on prend pour un con. Je ne suis pas fière d'être belge quand je vois ce qui s'y passe et la manière dont on gère la situation.