je suis contre la peine de mort parce qu'elle est appliquée de façon injuste.
c'est pas faux... c'est vrai que je n'avais pas vu les choses sous cet angle...
Après, ça semble logique : plus on commet un crime grave, plus sévère est la sentence...
Tes propos sont tellement déshumanisés et répandu dans le milieu pénal que ça me rend malade.
Loin de moi l'idée de préter des intentions à X ou Y, mais d'une manière générale, c'est vrai qu'il y a une certaine froideur en droit qui peut faire peur quand on ne l'a pas connue, sans compter que j'ai fait partie de celles qu'on a forcées à faire droit et qui de toute façon n'ont pas aimé du tout au vu de à quel point telle ou telle notion peut être retournée dans tous les sens.
Pour le viol, certains s'accordent à dire que c'est la notion de surprise qui sera retenue en extrapolant à l'âge de la victime qui n'était pas consciente de toutes les implications que cela pouvait avoir d'avoir une relation.
Il faut préciser que le cerveau, biologiquement parlant, n'est pas totalement construit avant 25 ans, et la chose qui vient en dernier, c'est le pouvoir de prévoir les conséquences de ses actes. Par conséquent, un/e enfant de 11 ans n'aura certainement pas cette capacité de recul qu'auraient davantage des gens de 18-20 ans... et encore plus quand on a la 30aine évidemment...
Par contre, là où tout se joue en droit, c'est sur la persuasion de l'interprétation d'une notion. Pour certains, la surprise inclura l'âge, pour d'autres, ça ne sera pas le cas.
Voilà ce qui différencie un mauvais avocat d'un bon avocat à mon avis : réussir à persuader les gens que son interprétation est la bonne...
Si vraiment on n'appliquait que la loi, strictement, il n'y aurait même pas besoin d'avocat, je pense, une machine suffirait. Or la loi est écrite par des humains, et avec un langage qui n'a jamais réussi à décrire parfaitement la réalité. (pour ça, je vous renvoie à la lecture Gorgias sur le pouvoir du langage, par exemple) et qui, comme des cartes géographiques ou des statistiques, est composé de mots qui sont "vides", et donc qui peuvent être "remplis" n'importe comment en s'y prenant bien. C'est là l'une des très grandes fragilités d'un texte de loi.
Le langage est une arme à double tranchant, comme les deux faces d'une même pièce.
Tout ce qu'on peut faire au niveau du texte, c'est de l'écrire tellement bien qu'on laissera le moins possible de place à l'interprétation.
Si la notion de consentement n'existe pas et que ça aboutit à des anomalies comme quoi un gosse pourrait accepter tranquillement une relation avec un adulte, alors c'est qu'il faut changer peut-être changer la loi... ou c'est en tout cas qu'il y a un problème quelque part, car la loi est justement censée protéger les plus fragiles de ce genre de situation...
Vous préférez quoi au juste ? Un procès long et pénible qui pourrait s'achever par l'innocence, traumatisant encore plus la gamine ou un procès court et moindre pouvant amener jusqu'à 5 ans ferme (10 si la victime et l'accusé ont eu des contacts sur internet) ?
Je pense qu'il faut faire attention au dualisme. Il n'y 'a pas que 2 choix à chaque fois dans la vie, je pense...
Et juste parce que les deux ont eu un contact sur Internet, faut-il trouver logique que la sentence soit doublée? Un viol reste un viol, internet ou pas. Pour moi, 10 ans, internet ou pas, ça me semble pas si mal déjà... 5, par contre... c'est à la limite du délit...
Après, le prétexte que le procès pourrait être long et être un échec, donc on fait plus court, et donc on donne un message aux criminels "allez-y vous prendrez pas grand chose de toute façon, on a autre chose à faire que de juger une affaire trop longtemps''.... je suis pas trop d'accord avec l'idée...
Et même si 5 ans détruit la vie du violeur... comment dire, c'était à lui de réfléchir avant... .
Pauvre violeur il va rester quelques années en prison se faire defoncer par les autres détenus ( ce qui est la moindre des choses)
J'irai pas jusque là, personnellement. Le but de la prison pour moi est d'éloigner les gens dangereux, pas d'accomplir une vengeance. Je me sens toujours mal à l'aise quand on fait subir une violence à quelqu'un, même quand la personne l'a mérité... La prison est déjà une sorte de violence en soi. Faire subir exactement ce que la personne a fait subir, j'ai du mal avec ça, j'avoue...
Sinon je suis d'accord avec ton message.
Peut-on accorder au ressentis personnel le même poids que des faits ?
De mon point de vue, la question peut sembler compliquée car je pense qu'il est impossible de séparer le ressenti des faits. La réalité sera toujours déformée par notre propre vision des choses, peu importe qu'on soit concernée ou pas...
Ce qui est parfois compliqué, c'est de mettre dans la balance les ressentis des deux côtés dans une affaire. Mais je pense qu'il est impossible de retirer les ressentis des actes (commis ou subis). On est obligées de faire avec.
Soit je m'endurcissais, soit je me brisais.
Tu as beaucoup de mérite si tu t'en es sortie, mais je pense qu'on n'est pas toujours obligées de choisir seulement entre deux options. Ce que tu cites s'appelle la loi de la jungle et c'est un peu contre ça aussi que certaines personnes se battent, pour que les personnes les plus fragiles puissent aussi avoir une chance de se reconstruire.
Si la loi de la jungle a vraiment fait partie de ta réalité, alors tu as probablement fait le bon choix. Par contre, peut-être que dans la vie d'autres personnes, il peut y avoir d'autres alternatives que "marche ou crève"...