@Aalia
J'y ai pas mal réfléchi oui. D'abord au tout départ, je ne voulais surtout par reproduire mon modèle familial : grand frère et petite soeur, car j'ai assez mal vécu mon enfance de ce point de vue là. Je rêvais d'avoir un grand frère gentil et protecteur, or mon frère était supra chiant avec moi, m'emmerdait tout le temps, m'a donné des surnoms toute mon enfance qui m'ont vraiment fait souffrir (avec les parents qui en rigolent, c'est toujours sympa

) et globalement il représente le gros point noir de mon enfance (heureusement maintenant ça va mieux, il s'est excusé de son comportement... et on a pu en parler

)(c'est du passé n'en parlons plus

).
Après ça a davantage été au fil de mon évolution féministe (oui c'est paradoxal puisque je devrais voir une égalité entre les genres, blabla, je sais mon ex m'a suffisamment mise face à mes contradictions), je me suis mise à rejeter "l'homme" en général de par toutes les injustices qu'on subit et tous les privilèges qu'ils ont et dont ils n'ont même pas conscience. Je sais bien que c'est une question d'éducation et de culture, je le SAIS. Mais

Malgré tout quand un homme a du mal à reconnaître ses privilèges, ou simplement à se taire car il n'est pas légitime à parler d'un sujet, quand il agit "en homme" donc, bah ça m'exaspère très fort, et dans ma tête très vite ça va en mode "purée c'est vraiment un mec mais bordel qu'est-ce qu'ils sont cons c'est pas possible".
Je sais que ça n'a pas de sens, mais j'aurais eu vraiment peur de faire payer à mon garçon (

) ma haine du patriarcat.

Oui c'est con. Et peut-être que si ça avait été un garçon, j'aurais pas réagi pareil, que tout d'un coup j'aurais retourné ma veste (c'est possible me connaissant

), ou alors (plus probable) j'aurais simplement intériorisé ma déception pour ne pas lui faire payer (donc sans lui montrer) et j'aurais été encore plus malheureuse.
Une fille pour moi c'était la possibilité de l'élever réellement comme je veux (parce que oui aussi ça m'aurait fait chier de devoir jongler entre "lui apprendre tout, y compris ce qui est féminin" sans pour autant qu'il subisse moqueries, remarques, etc à cause de l'entourage. Une fille, on peut l'habiller comme on veut, en petit mec ou en petite fille, dans les deux cas c'est ok. Un garçon c'est moins facile. Une fille on peut la pousser à tout faire car on l'attend déjà dans tout ce qui est "féminin", mais faire des trucs masculins sera "un plus", alors que pour un garçon "faudrait surtout pas qu'il s'abaisse au féminin" (bref vous en avez déjà parlé). Donc je trouve beaucoup plus facile d'avoir une fille pour ça.
Y'a aussi ma relation avec ma mère (naze

), qui fait que j'aimerais être pour ma fille la mère que j'aurais aimé avoir (

je vois bien en l'écrivant que c'est complètement absurde, elle n'aura pas les mêmes attentes que moi, bref), mais au moins avoir la possibilité de créer une relation mère-fille épanouissante pour nous deux.
Après sur le côté purement physique, j'avais aucune attirance avec le fait de changer la couche d'un garçon, dans le sens où... ça m'aurait fait chier je crois de m'occuper de son pénis, lui nettoyer les bourses et tout, je sais pas, je connais pas, ça me regarde pas, laissez-moi

Je connais mon corps et donc je connais celui d'une petite fille, je sais ce qu'il faut faire ou ne pas faire.Un zizi ça me regarde pas

Ah et puis, autant j'avais un prénom de fille (le seul, l'unique

), autant j'ai jamais craqué pour un prénom de garçon.

Bref là y'a plein de petites raisons, qui ont plus ou moins d'importance (je crois que la principale a vraiment été mon frère).
Bizarrement j'ai jamais pensé aux difficultés à être une femme, à ce que ma fille pourrait éventuellement subir. J'aime à penser qu'elle dégommera tous les gens qui se mettront en travers de son chemin, et qu'elle sera suffisamment résiliente pour passer au-dessus des problèmes qui lui arriveront.
Mais d'ailleurs, j'ai jamais pensé non plus que mon éventuel fils puisse être un agresseur en fait.

Juste (dans la projection qu'on fait là) il aurait représenté un maillon de plus du patriarcat et j'aurais probablement tout fait pour qu'il en décroche (probablement pour son malheur).
Quand je lis des "je l'aurais laissé à son père" juste

Quand ma fille a eu un peu plus d'un an j'avais déjà émis l'idée que j'allais me barrer et la laisser à son père. Je pense sincèrement que c'est beaucoup le fait que ce soit une fille qui a fait que c'était en réalité inenvisageable pour moi. Je le dis. Je dis pas que c'est bien, que c'est normal de penser ça. Mais ça arrive, je vais pas le nier, et si d'autres pensent la même chose et se pensent seules au monde, bah, elles sauront qu'elles sont pas seules au monde.
Et oui c'est profondément injuste pour l'enfant.
Cela dit je me connais, j'aurais tout fait pour que l'enfant ne sente pas que c'était contre lui. Enfin.. c'est compliqué d'imaginer ce genre de situation hautement hypothétique. Pour moi un enfant peut autant être éduqué par son père que par sa mère, et dans mon cas bah, je pense que le garçon aurait été plus heureux à être éduqué par son père que par moi. (Vu tout ce que je viens d'écrire sur le sujet, peut-être seras-tu d'accord avec moi

). Par contre ça en aurait pas forcément fait un mec féministe...

Mais bon voilà, vu la situation que je vivais à l'époque, dépression, pétages de câbles, etc, bah. J'avais pas d'autre choix que de partir à ce moment-là. Et partir avec un enfant dont à la base je ne voulais pas, en plus un garçon que je voulais encore moins ? Bah autant le laisser à son père qui s'en serait occupé. Je vois pas vraiment le problème en fait, ça aurait pas été une bonne solution, mais pas pire que de partir avec ma fille et la séparer de son père.
@Zym Guerrière à paillettes, ok, mais du coup faut faire gaffe à son vernis ou non ?

Et malgré ce que veut nous faire croire l'industrie du cinéma, courir avec des talons c'est pas pratique du tout
@Bree_ J'attends de pied ferme l'école et les copines-licornes.... Je suis encore dans l'illusion qu'elle sera dans une petite école de village où les gens ne "genrent" pas trop leurs enfants... Quand on va au parc, les filles présentes sont ... j'allais dire "garçon manqué"

... très "nature" quoi, pas du tout fifilles, elles grimpent aux arbres autant que les petits mecs et tout. Je garde espoir
