J'ai aussi plus subi de traumatismes en primaire qu'au collège, personnellement (et même en maternelle). Je crois que ça a flingué mon estime de moi, ça + le harcèlement scolaire, en 6ème j'ai chuté dans mes notes, et je n'avais pas d'amis.
En maternelle, une fois pendant la sieste, l'instit m'a violemment arraché ma tétine. J'étais incapable de dormir sans et cette folle nous mettait Carmina Burana, je m'imaginais que c'était la musique du diable tellement elle me faisait peur :
: Une autre fois, j'avais été griffée à la joue (j'ai encore la cicatrice) par un gamin, et quand ma mère était venue se plaindre, l'instit' l'avait défendue sous prétexte que c'était un pauvre petit africain qui débarquait.
Ensuite, toujours en maternelle, heure de loisirs, on a le choix entre aller dans le "foyer", où il y avait une petite maison, des coussins, des poupées, etc dans un coin de la salle, ou faire de la pâte à modeler aux tables. J'ai choisi la deuxième activité, et je ne sais plus si je n'avais pas entendu le prof (qui remplaçait mon instit habituel, qui lui ne nous brusquait pas) ou si j'avais décidé de l'ignorer, toujours est-il qu'il nous avait interdit de mélanger les couleurs (ce qui limitait vachement les possibilités de mon point de vue). Et moi, j'ai décidé de faire une tour en superposant les différentes boules de couleurs (donc c'était pas impossible de la défaire sans mélanger les couleurs hein!). J'ai appelé une autre gamine devant moi pour lui montrer et charmante comme elle était, elle m'a tout de suite dénoncé au maître. Je n'ai jamais oublié ce qui s'est passé ensuite. Il est venu vers moi, furieux, m'a attrapé le bras et jetée dans le foyer en criant "Elle est pas belle celle-là !" (??? j'étais une enfant très mignonne d'abord, à moins qu'il n'ait voulu dire "bien" ce qui a plus de sens
). J'étais déjà assez timide et je n'aimais pas être le centre d'attention. Ca a été un des humiliations les plus cuisantes de mon enfance.
En primaire, il y a eu Sophie (le nom de ma mère en plus, au secours) qui nous balançait des "Mais t'es débile ou quoi ?" "Ca va pas la tête !" et que des phrases qui remettaient en cause notre stabilité mentale, en fait. Cette femme me faisait me sentir comme une merde, pas pédagogique du tout. J'ai tout dit à ma mère, qui a été l'engueuler en disant "Vous faites peur à ma fille!" J'ai appris cette rencontre lorsque Sophie m'a lancé, en classe devant tout le monde : "Cécilia, il paraît que t'as dit à ta mère que je te faisais peur ou j'sais pas quoi ?" J'ai nié en bloc, feignant la surprise. J'allais pas lui avouer, devant tout les autres (en plus d'être timide), que oui elle me faisait peur, la honte quoi. Et elle le savait, elle était dans une position de pouvoir.
Il y avait aussi Colette, qui avait affirmé à ma mère "Ah mais mon fils même s'il a 39 de fièvre, je l'envoie en classe!"
Elle a raconté qu'une fois, le gamin s'était plaint de douleurs dans le dos et qu'elle n'avait rien voulu entendre et l'avait envoyé à l'école, pour découvrir plus tard qu'il avait une épingle enfoncée dans la peau.
Et il y avait Madame Chaise, qui nous hurlait dessus à s'en fêler les cordes vocales. Complètement névrosée, d'ailleurs sa fille était dans ma classe, et se faisait engueuler dès qu'elle avait le malheur de l'appeler "maman" par erreur. "JE SUIS PAS TA MERE ICI!" Cette gamine faisait de très grosses crises de colère où elle devenait rouge, tapait du pied sur le sol (en plus une fois elle m'avait volé mon goûter, mais c'est une autre histoire :
C'était pas une école primaire, c'était un véritable asile. Au collège, j'en ai eu qu'une seule du genre, une prof d'anglais (qui m'a du coup complètement fait plonger). Elle m'a humiliée pendant des semaines, quand j'arrivais en retard, quand je n'avais pas la bonne réponse, à un point où je pleurais le matin quand j'avais cours avec elle, suppliant ma mère de me laisser à la maison.
Bref, tout ça pour dire, non seulement le système d'éducation est mal foutu mais les profs (et j'en ai eu confirmation auprès d'une amie qui veut devenir institutrice) ne sont pédagogiquement pas formés pour travailler avec les enfants, en tout cas à l'académie de Paris. Les abus de ce genre ne sont pas pris au sérieux, le harcèlement scolaire, ils s'en tamponnent. J'ai vraiment un très mauvais souvenir de ma période scolaire et tout ça, ça m'a quand même vachement marquée.