@Jenjirah
Le système que l'on utilise actuellement (scrutin uninominal à deux tours) est loin d'être représentatif, même de ce que pensent les votants.
Le sujet à été beaucoup abordé sur internet par des gens qui l'expliquent bien mieux que moi donc je te laisse y jeter un coup d’œil. Il y a cette vidéo notamment qui est très claire:
Mais en gros, notre méthode de scrutin ne donne aucune chance aux petits candidats et favorise le vote contestataire et le vote utile (ces deux derniers ne reflétant évidemment pas l'opinion du votant bien qu'ils soient très utilisés). Pour avoir une idée plus représentative de ce que veut le peuple, il faudrait plutôt privilégier un vote par approbation ou encore le système de mention majoritaire (même si ces méthodes ne sont pas parfaites non plus).
Pour ma part, j'aimerai pouvoir voter pour des propositions plutôt que pour un "package de propositions". On pourrait par exemple imaginer un système qui nous permettrait de sélectionner les candidats qui répondent le mieux à nos attentes sur les différents grands thèmes et le candidat ayant obtenu le plus de vote sur l'un des thèmes prendrait la tête du ministère associé. Évidemment il y a de fortes chances pour que cela mène à une cohabitation, mais contrairement à ce que tu sembles penser, la cohabitation n'est pas forcément mauvaise. Si on jette un œil au système suisse, on s'aperçoit en gros (dans les faits c'est plus compliqué que ça) qu'il y a 7 présidents venus de différents bords politiques et qui parviennent pourtant à gouverner ensemble.
De plus, même si on considère le scrutin uninominal à deux tours comme étant une bonne méthode, les campagnes menées en amont ne sont pas justes, ce qui a forcément des conséquences sur le résultat final. Les différences de budget, de temps de paroles, de présence médiatique rendent presque invisibles les petits candidats au détriment des plus gros. Les différences de carnet d'adresses également. Macron a par exemple financé sa campagne grâce aux dons d'entrepreneurs français mais aussi étrangers, ce qu'un Poutou ou un Lassalle ne peut bien évidemment pas faire pour des questions de relations (et d'éthique mais c'est un autre sujet) (d'après mes souvenirs tout est expliqué dans
cet article - j'espère ne pas me tromper de lien car je n'ai plus accès aux articles de Libé). On peut d'ailleurs s'interroger sur les contreparties qu'attendaient les donneurs - mais là aussi c'est un autre sujet.
Pour que le système soit plus juste il faudrait donc que tous les candidats disposent du même budget et de la même présence médiatique. L'une des règles basiques du marketing c'est que le matraquage permet de faire accepter une idée, un produit ou un candidat au peuple. On utilise également ce principe dans le design et l'art: "le client n'aime que ce qu'il connait" et pour ça il ne faut pas être trop innovateur d'une part et il faut habituer son œil et/ou son oreille d'autre part. Exactement ce qu'à fait Macron en se basant sur les idées déjà amenées par le précédent gouvernement et en étant partout (TV, couvertures de magazines...). Sa victoire n'a rien de surprenant compte tenu des méthodes utilisées (qui sont parfaitement légales à priori mais pas forcément morales. Ca rejoint un peu l'un des sujets de philo du bac: tout ce que j'ai le droit de faire est-il juste?)
Enfin concernant l'abstention aux législatives et l'abstention tout court: elle peut démontrer un rejet de ce système qui est donc injuste et non représentatif. Elle peut aussi démontrer un rejet de la politique en générale, mais elle peut aussi montrer un problème d'éducation et de communication. Certaines madmoizelles l'ont avoué: elles ne sont pas allé voter car elles ne comprenaient pas comment fonctionnaient les législatives et ce ne sont certainement pas les seules. On peut leur reprocher de ne pas s'être renseignées mais il faut tout de même tenir compte du fait que la politique est complexe, que la majorité de la population n'a pas le temps et/ou les moyens de se tenir informée, que l’énergie dépensée pour les présidentielles peut sembler déjà de trop et que fournir un nouvel effort pour se renseigner par soi-même sur les législatives peut sembler insurmontable, encore plus lorsqu'on à déjà été dégoûté par le résultat obtenu deux semaines plus tôt, qu'on a un boulot prenant, fatiguant, qu'on passe des examens etc etc. Certains ont émis l'idée de faire les élections législatives en même temps que les présidentielles: ce serait déjà un bon point, mais il faudrait également que les médias grands publics informent mieux.