Les extraits que vous aimeriez nous faire partager !

A

AnonymousUser

Guest
Je ne note jamais les phrases que j'aime dans un livre, mais ça, je sais pas pourquoi, c'est resté. Je trouve ça très beau; c'est dans le Blé en Herbe, Colette parle de la dramatique et nécessaire ivresse d'une première aventure.
 
A

AnonymousUser

Guest
*Poops*;1269069 a dit :
J'ai envie d'être romantique aujourd'hui :
"Je vais partir, dit-il. Et je veux que tu saches que je reviendrai. Je t'aime parce que...
- Ne dis rien, interrompit Fatima. On aime parce qu'on aime. Il n'y aucune raison pour aimer."
Mais lui, pourtant, reprit :
"Je t'aime parce que j'ai fait un rêve, puis j'ai rencontré un roi, j'ai vendu des cristaux, puis j'ai traversé le désert, les clans sont entrés en guerre, et je suis venu près d'un puits pour savoir où habitait un Alchimiste. Je t'aime parce que tout l'Univers a conspiré à me faire arriver jusqu'à toi."

Il s'étreignirent. C'était la première fois que leurs corps se touchaient.
[...]
"Tu pleures ?
- Je suis une femme du désert, répondit-elle, cachant son visage. Mais, avant tout, je suis une femme."


L'Alchimiste de Paulo Coelho.
J'ai une grosse partie des livres de Coelho, qui est un auteur que j'aime beaucoup. (il serait plus juste de dire que j'adore sa conception du monde et du vivant, et que ses textes me font vibrer).

Mais je lui reconnais ce défaut : Coelho est bourré de préjugés sur ce que vivent et ressentent, selon lui, les personnes de sexe féminin.

Et c'est assez triste car la majorité de ses livres ont pour personnage principal... une héroïne. Je pense à Le démon et mademoiselle Prym, Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j'ai pleuré, et bien sûr à Véronika décide de mourir et Onze minutes, véhicules de stéréotypes sociaux-culturels relatifs au genre féminin.

On va dire qu'il est excusé, notamment parce qu'il est dans le romanesque et non dans le documentaire (: et heureusement ça ne résume pas son ?uvre.

-

"Ne dis rien, interrompit Fatima. On aime parce qu'on aime. Il n'y aucune raison pour aimer."
est une très belle phrase (avec laquelle je suis très d'accord).
 
21 Janvier 2009
6 154
13 185
5 874
sud Morbihan
Se résoudre aux adieux de Philippe Besson

Mais aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l'habitude ne s'insinve et nous tue, ou pire : nous anésthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, séduire encore.
Aimer, ce n'est pas gagner à tous les coups. C'est prendre des risques, faire des partis incertains, connaitre la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la douleur.
Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balises. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là.

La Part de l'autre d'E. E. Schmitt

Qu'est-ce qu'un monstre ? Un homme qui fait le mal à répétition.
A-t-il conscience de faire le mal ? Non, la plupart du temps. Parfois oui, mais cette conscience ne le change pas. Car le monstre se justifie à ses yeux en se disant qu'il n'a jamais souhaité la mal. C'est juste un accident de parcours.
Alors que tant de mal se fait sur cette planète, personne n'aspire au mal. Nul n'est méchant volontairement, même le plus grand rompeur de promesses, le pire des assassins ou le dictateur le plus sanguinaire. Chacun croit agir bien, en tout cas en fonction de ce qu'il appelle le bien, et si ce bien s'avère ne pas être le bien des autres, s'il provoque douleur, chagrin et ruine, c'est par voie de conséquance, cela n'a pas été voulu. Tous les salauds ont les mains propres.

La caverne des elephants de Roland Smith

Lis à travers les lignes. Intéresse-toi au non-dit, aux espaces blancs. Ce sont parfois des choses que nous ne voyons pas, celles que nous n'entendons pas qui sont les plus importantes. Ecoute attentivement ce que disent les gens, ensuite essaie d'imaginer ce qu'ils ne disent pas, et demande-toi pourquoi ils ne le disent pas.

La Joueuse de go
de Sa Shan

- Comment sait-on si l'on est amoureux ? Que ressent-on ?
- D'abord, tu oublies le monde autour de toi. Ta famille, tes amis deviennent invisibles. Jour et nuit, tu ne penses qu'à un homme. Quand tu le vois, il emplit tes yeux de lumières. Quand tu ne le vois pas, son image te ronge le coeur. A chaque instant, tu te demandes ce qu'il fait, où il est. Tu lui inventes une vie, tu vis pour lui : tes yeux regardent pour lui, tes oreilles écoutent pour lui...
[...]
- Dans cette première étape, chacun ignore le sentiment de l'autre. C'est le moment le plus poignant. Puis ils s'ouvrent leur coeur et connaissent, un bref instant, le bonheur insensé.

Magnus de Sylvie Germain

"I have a dream". Les rêves sont faits pour entrer dans la réalité, en s'y engouffrant avec brutalité, si besoin est. Ils sont faits pour y réinsuffler de l'énergie, de la lumière, de l'inédit, quand elle s'embourbe dans la médiocrité, dans la laideur et la bêtise.


Des extraits de livre qui m'ont touché... l'amour, l'écoute, le bien, la vie, les rêves... des thèmes chers à mes lecture.
 
A

AnonymousUser

Guest
J'aime beaucoup ce topic, et me voici parti a l'assaut des pages cornées dans les livres lus récemment.

Kundera - L?insoutenable légèreté de l?être.
Teresa est amoureuse de Tomas. Tomas la trompe régulièrement avec des maitresses diverses. Elle le sait.
Qu?est ce que la coquetterie ? On pourrait dire que c?est un comportement qui doit suggérer que le rapprochement sexuel est possible, sans que cette éventualité puisse être perçue comme une certitude. Autrement dit : la coquetterie est une promesse non garantie de coït.
Tereza est debout derrière le comptoir du bar et les clients auxquels elle sert des alcools lui font des avances. Trouve-t-elle déplaisant cet assaut continuel de compliments, de sous-entendus, d?histoires grivoises, d?invites, de sourires et de regards ? Pas du tout. Elle éprouve un insurmontable désir d?offrir son corps (ce corps étranger qu?elle voudrait chasser au loin), de l?offrir à ce ressac.
Tomas essaie sans cesse de la persuader que l?amour et l?acte d?amour sont deux mondes différents. Elle refusait de l?admettre. A présent, elle est entourée d?hommes qui ne lui inspirent pas la moindre sympathie. Quel effet ça lui ferait de coucher avec eux ? Elle a envie d?essayer, du moins sous la forme de cette promesse non garantie qu?est la coquetterie.
Qu?on ne s?y trompe pas : elle ne cherche pas à se venger de Tomas. Elle cherche une issue pour sortir du labyrinthe. Elle sait qu?elle lui pèse : elle prend les choses trop au sérieux, elle tourne tout au tragique, elle ne parvient pasà comprendre la légèreté de la joyeuse futilité de l?amour physique : elle voudrait apprendre la légèreté ! elle voudrait qu?on lui apprenne à ne plus être anachronique.
 
A

AnonymousUser

Guest
Une réflexion de Dona Musique dans Le Soulier de Satin de Paul Claudel , Troisième journée, Scène 1 :

" Quand on ne peut plus faire un pas sans trouver de toutes parts des barrières et des coupures, quand on ne peut plus se servir de la parole que pour se disputer, alors pourquoi ne pas s'apercevoir qu'à travers le chaos il y a une mer invisible à notre disposition ?
Celui qu'il ne sait pas parler qu'il chante ! "
 
A

AnonymousUser

Guest
Albertine;1285685 a dit :
Une réflexion de Dona Musique dans Le Soulier de Satin de Paul Claudel , Troisième journée, Scène 1 :

" Quand on ne peut plus faire un pas sans trouver de toutes parts des barrières et des coupures, quand on ne peut plus se servir de la parole que pour se disputer, alors pourquoi ne pas s'apercevoir qu'à travers le chaos il y a une mer invisible à notre disposition ?
Celui qu'il ne sait pas parler qu'il chante ! "
c'est très beau
 
A

AnonymousUser

Guest
Je suis Léo;1285734 a dit :
c'est très beau
Non mais ce texte est hermétique, complexe mais sans même avoir la possibilité d'en saisir la densité, on en retient la poésie.
 
15 Septembre 2009
7 774
6 317
5 894
PARIS
www.soccacuisine.com
Eric-Emmanuel Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art:

"Le suicide, c'est comme le parachutisme, le premier saut reste le meilleur."

"La beauté est une malédiction qui n?engendre que la paresse et l?indolence. La laideur est une bénédiction qui appelle l?exception et peut transformer une vie en magnifique destin."
 
1 Août 2008
222
12
2 259
VERSAILLES
"C'était entre elle et Darl qu'existaient l'intelligence et l'amour vrai. Il n'a fait que la regarder, sans même s'avancer là où elle aurait pu le voir et en être troublée. Il savait bien pourtant qu'Anse l'éloignait et qu'il ne la reverrait jamais. Il n'a rien dit. Il n'a fait que la regarder."

"Il faut deux personnes pour faire un homme, mais il n'en faut qu'une pour mourir. C'est comme ça que le monde finira"

Tandis que j'agonise, W. Faulkner.


C'est un extrait d'un bouquin de littérature que je dois lire. Je le trouve juste très beau.
 
29 Février 2008
1 002
482
3 164
Moulecity
Il serra la main de Klima et poursuivit : ?Dans ce pays, les gens ne respectent pas le matin. Ils se font réveiller brutalement par un réveil qui rompt leur sommeil d'un coup de hache et ils s'abandonnent aussitôt à une hâte funeste. Pouvez-vous me dire ce que peut être une journée qui a débuté par cet acte de violence ? Que peut-il advenir de gens à qui leur réveil administre quotidiennement un petit choc électrique ? Ils s'accoutument chaque jour à la violence et désapprennent chaque jour le plaisir. Ce sont, croyez-moi, ses matinées qui décident du tempérament d'un homme.?
La valse des adieux, Milan Kundera.
Ce passage c'est la concrétisation de ma grande révolte contre les réveils matin :d J'ai eu un grand élan de solidarité pour Kundera quand j'ai lu ce passage.
 
17 Juillet 2008
268
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3 824
Paris
"Au fur et à mesure que je découvre le corps de Min,centimètre par centimètre,il devient une terre infinie .Je l'explore,j'écoute le soupir de sa peau ,je lis la carte de ses veines.Nous inventons des jeux subtils.Avec le bout de ma langue,je dessine des caractères sur sa poitrine pour qu'il les devine.J'offre mon ventre à sa bouche,mon sein à son front .Min rampe sur moi en position de prière,à chaque mouvement il doit réciter un poème.Ses cheveux me chatouillent et me font rire.Pour me punir de ma moquerie ,il entre brusquement en moi.c'est le monde qui se déchire. Ma vue se trouble, mes oreilles bourdonnent. J?enfonce mes doigts dans mes cheveux, je mords le coin du drap. Les yeux fermés, j?entrevois dans les ténèbres les couleurs vives d?immenses drapeaux qu?on agite. Des contours se forment et se déforment, des êtres surgissent et s?évanouissent. Je vais mourir. Soudain j?ai l?impression d?être double. Une partie de moi-même me quitte et flotte en l?air. Elle me contemple, m?écoute gémir, râler. Puis en s?élevant, elle disparaît vers une hauteur inconnue, oiseau franchissant le col d?une montagne. Je ne l?aperçois plus. "

La joueuse de go,shan sa.

"Lunes interminables, univers opaque, grondements, tornades, séismes. Rares étaient les moments de repos: front contre genoux, bras autour du cerveau, je pansais, j'écoutais, j'aspirais à ne pas exister. Mais la vie était là, perle transparente, astre qui tournait lentement sur soi. J'étais aveugle. Mes yeux étaient fixés sur cet autre monde, cette autre existence qui s'effaçait chaque jour. Ses couleurs étaient éteintes, ses images devenaient confuses. Il me restait encore des cris étonnés, de pleurs affaiblis. La réminiscence impuissante m'oppressait, la mélancolie me brûlait. Qui suis-je? demandais-je à la Mort accroupie à mes pieds. Elle grogna et ne répondit pas.Ou suis-je? J'entendais les rires,des voix qui disaient "ce sera surement un garçon Monseigneur.Il bouge.Il a la rage en lui.Peu importait qui je serais.J'étais déjà lasse de cette immensité.J'étais lasse d'espérer,d'attendre,d'être moi,le centre du monde.

Impératrice ,Shan sa.

Je reviendrai bientot poster deux autres extraits ,de Joyce et de Paulo Neruda.
 
A

AnonymousUser

Guest
Je suis tombée dessus un peu par hasard, et je fais partager à tout le monde parce que c'est la meilleure préface au monde.

Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l’auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d’un mort.
Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes. Grande mortalis aevi spatium. L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l’a déposé dans son cœur. Ceux qui s’y pencheront trouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.
Qu’est-ce que Les Contemplations ? C’est ce qu’on pourrait appeler, si le mot n’avait quelque prétention, Les Mémoires d’une âme.
Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ». Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme.
Une destinée est écrite là jour à jour.
Est-ce donc la vie d’un homme ? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi.
Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur. Homo sum. Travers le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence ; se reposer dans le sacrifice, et, là, contempler Dieu ; commencer à Foule et finir à Solitude, n’est-ce pas, les proportions individuelles réservées, l’histoire de tous ?
On ne s’étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s’assombrir pour arriver, cependant, à l’azur d’une vie meilleure. La joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s’effeuille page à page dans le tome premier, qui est l’espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil ? Le vrai, l’unique : la mort ; la perte des êtres chers.
Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes. Autrefois, Aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau.
Victor Hugo, Préface des Contemplations
 

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