Les extraits que vous aimeriez nous faire partager !

15 Septembre 2009
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PARIS
www.soccacuisine.com
L?amour vraiment est merveilleux. Il est plus précieux que les émeraudes et plus cher que les fines opales. Ni perles ni grenades ne peuvent l?acheter, et on ne l?étale pas dans les marchés. Les négociants ne peuvent en faire emplette, et on ne peut lui donner son poids d?or.

Si tu désires une rose rouge, dit l?Arbre, tu dois la créer avec de la musique au clair de lune et la teindre du sang de ton propre c?ur. Tu dois chanter pour moi, ton sein contre une épine. Tout la nuit tu dois chanter pour moi, et l?épine doit te percer le c?ur, et le sang de ta vie doit couler dans mes veines et devenir mien.

(?) l?amour est plus sage que la philosophie, quoique celle-ci soit sage, et plus fort que la puissance, quoique celle-ci soit forte. Couleur de flamme sont ses ailes, et coloré comme la flamme est son corps. Ses lèvres sont sucrées comme le miel et son souffle est comme de l?encens.

Que l?amour est stupide (?). Il n?est pas moitié aussi utile que la logique, car il ne prouve rien, et vous parle tout le temps de choses qui n?arriveront pas, et vous fait croire à des choses qui ne sont pas vraies.

Le Rossignol et la rose, Oscar Wilde.
 
A

AnonymousUser

Guest
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...
Non, merci ! D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy

Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S'aller faire nommer pape par les conciles
Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François" ?...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l'?il qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,
Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul.


Cyrano de Bergerac - Edmond Rostand
 
2 Février 2009
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Lyon
Extrait de Du vent dans mes mollets de Raphaële Moussafir


"
- Tu en as une préférée, Rachel ?
- Une préférée quoi, madame ?
- Les affiches. J'ai bien vu que tu étais une petite fille curieuse et que tu les lisais, tu en as une préférée?

J'ai eu envie de dire à Madame Trebla que je suis pas curieuse, mais que quand je m'emmerde, je fais comme tout le monde : je fais semblant de lire sur les murs pour pas qu'on voit que je m'emmerde.
"



" Le problème, comme dit Papa, c'est que si on tient à la vie, il y a des valeurs sûres auxquelles on ne touche pas : Le pape, même si on est juif. L'inventeur du hachis parmentier, même si y'en a marre des patates."



" Vous savez, Madame Danielle, j'ai beau avoir neuf ans, j'ai très bien vu que vous êtes conne."




"Quand je me dispute avec quelqu'un et que je me met à pleurer, au début, je pleure pour la dispute, et après, on ne peut plus m'arrêter, je pleure parceque mamie Hermine est morte, et qu'elle ne ressuscitera jamais, et c'est le "jamais" qui me fait pleurer."




"J'ai remarqué que quand on est triste ou qu'il y a une mauvaise nouvelle, le monde autour ne change pas. Comme le jour ou mamie Hermine est morte, j'étais dehors, et il y avait du vent, et quand on m'a dit que mamie était morte, il a quand même continué à y avoir du vent dans mes mollets"




"Je suis restée longtemps sans rien dire, la tête posée sur les genoux de maman, en regardant le tissu de la jupe de maman qui restait le même alors qu'Hortense était morte. Je me suis dit que j'aimerai bien être un morceau de tissu."



" Quand mon réveil a sonné, j'ai pleuré, parce que j'avais oublié Hortense en dormant, et c'était comme si on me disait qu'elle était morte pour la deuxième fois. "
 
29 Février 2008
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Moulecity
Extraits du Docteur Jivago de Pasternak:

Pendant les quelques jours qui suivirent, il découvrit à quel point il était seul. Il n?en faisait reproche à personne, il avait apparemment recherché cette solitude et l?avait obtenue.
Ses amis lui semblaient étrangement ternes, décolorés. Chacun avait perdu son univers propre, ses opinions à lui. Dans ses souvenirs, ses amis avaient plus de vigueur. Sans doute les surestimait-il, autrefois.
Tant que l?ordre des choses avait permis aux privilégiés de faire des folies et de jouer aux originaux aux frais des pauvres gens, il avait été facile de prendre pour de la personnalité ces pitreries, ce droit d?être inutile dont jouissait une minorité aux dépens de la masse!
Mais dès qu?on avait vu se relever les humbles, dès qu?on avait aboli les privilèges de la bonne société, tout le monde s?était décoloré; chacun, sans regret, avait renoncé à une originalité de pensée qu?il n?avait jamais eue réellement.

Quel bonheur de travailler pour soi et pour les siens, du matin jusqu?au soir, d?en tirer sa subsistance, de bâtir son propre monde, comme Robinson, d?imiter Dieu créant l?univers et de renaître, de se refaire à chaque instant comme une mère donne le jour à son enfant.
Que de pensées, que de réflexions nouvelles surgissent dans l?esprit pendant que les mains sont occupées à un travail physique, musculaire, de terrassier ou de charpentier; pendant que l?on se repose des tâches raisonnables facile à résoudre physiquement, et donc l?éxécution vous comble de joie et de succès; pendant que, six heures de suite, on équarrit un rondin à la hâche, ou que l?on bêche sous un grand ciel nu qui vous brûle de son souffle bienfaisant... Et si ces pensées, ces intuitions et ces rapprochements ne sont pas couchés sur le papier et s?oublient dans le fugacité, ce n?est pas une perte mais un gain. O toi, l?anachorète de la ville,réduit à fouetter ton imagination et tes nerfs défaillants avec du tabac et du café bien fort, tu ne connais pas le plus puissant des narcotiques: le besoin réel et une forte santé.
Je ne vais pas plus loin, je ne prêche ni le renoncement tolstoïen, ni le retour à la terre, je ne songe pas à corriger le socialisme par une solution nouvelle de la question agraire. Je constate seulement un fait, sans vouloir ériger en système le sort qui nous est échu.
 
A

AnonymousUser

Guest
Kerouac sur la route.
Avec ses phrases interminables, son himalaya de détails, cette immédiateté, ce mouvement incessant (Kerouac filme l'Amérique à l'épaule), le roman annonce de nouvelles perspectives littéraires. Moment excitant pour ces jeunes Américains des années cinquante qui viennent enfin de découvrir une possibilité de sortir de l'emprise glaciale de T.S Eliot. Et le but secret de cette description du paysage n'est autre que la révélation, d'une façon astucieuse, de leurs angoisses intérieures. [...]
Cette Amérique vient de découvrir qu'il y'a un lien très étroit entre ces vastes espaces, ces déserts, ces marais, ces villes, ces buildings, cette flore, cette faune, et eux. il y'a comme une grande mélancolie dans le rapport des Américains au paysage. Leurs villes sont si neuves que la mémoire de la camapgne est encore vivace en eux. Et Kerouac trouve ce qui peut faire le lien entre la ville et le campagne : la bagnole. L'espace est immense. La vitesse, possible. Quand on va très vite, on voit encore le paysage défiler (les couleurs un peu trop délayées, comme si tout était peint à l'aquarelle), mais quand on va trop vite, on a l'impression de ne pas bouger. La vitesse immobile. Et l'espace américain semble pouvoir absorber tout désir de fuite. De la fuite à l'infini.

J'examine attentivement cette blonde assis côté de moi. Je veux la voir opérer. Je veux savoir comment fonctionne la machine à faire rêver créee par l'homme américain.

Je connais de très puissants orgasmes silencieux. Je vois bien, en face de moi, cette jeune Chinoise avec des doigts si fins en train de lire. Que lit-elle? Je me penche. Hemingway. Fameux pêcheur d'espadons en haute mer cubaine, cette brute d'Ernest. Que vient-il faire alors dans le métro de Montréal? Même mort, il continue à faire des ravages auprès des jeunes filles silencieuses. C'est étrange combien les femmes les plus discrètes sont attirées par les matamores. Mais je n'ai pas envie d'affronter Papa ce matin. Je me sens plutôt contemplatif. Comme ça, elle lit en français Paris est une fête, ce très joli petit livre qu'Hemingway a dédié à sa ville préférée et à cette femme, Hardley, qui l'avait connu du temps qu'il n'était qu'un jeune provincial gauche de l'Illinois. Je regarde le front soucieux et la minuscule bouche de la jeune fille qui s'ouvre et se referme sans que je perçoive un son. Lecture silencieuse. Un réseau de langues. D'abord le chinois (comment ai-je pu savoir qu'elle est chinoise? Elle est montée à la station Place-d'Armes située en plein quartier chinois), ensuite l'anglais (la langue d'Hemingway), enfin le français (la langue de la traduction). Disons que mon regard est créole (ma langue maternelle). Tout se passe alors que le métro continue aveuglément son chemin dans le tunnel.

extraits de Cette grande dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit? , de Dany Laferrière.
 
20 Juillet 2007
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canals
"Comme parfois tu me regardais à la dérobée, le souvenir de ces messes demeure lié à cette merveilleuse découverte que je faisais: être capable d'intéresser, de plaire, d'émouvoir. L'amour que j'éprouvais se confondait avec celui que j'inspirais, que je croyais inspirer. Mes propres sentiments n'avaient rien de réel. Ce qui comptait, c'était ma foi en l'amour que tu avais pour moi. Je me reflétais dans un autre être et mon image ainsi reflétée n'offrait rien de repoussant. Dans une détente délicieuse, je m'épanouissais. Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard, ces émotions jaillissantes, ces sources délivrées. Les gestes les plus ordinaires de tendresse, une main serrée, une fleur gardée dans un livre, tout m'était nouveau, tout m'enchantait. "

Le n?ud de vipères, François Mauriac
 
14 Mai 2010
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Arches
" Je suis un bébé dans un corps de femme, avec un visage d'enfant et un c?ur bien enfoui, que je protège trop et qui ne demande qu'à s'emplir de larmes. Je sens que ça finira mal, mais pas tout de suite, s'il vous plait, encore un instant, Monsieur le Bourreau. "

Frédéric Beigbeder, Au secours pardon.
 
A

AnonymousUser

Guest
Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l?accusez pas; accusez-vous vous même, dites-vous que vous n?êtes pas assez poète pour en évoquer les richesses; car pour celui qui crée, il n?y a pas de pauvreté, ni de lieu pauvre, indifférent. Et quand vous seriez vous-même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir jusqu?à vos sens aucun des bruits du monde, n?auriez-vous pas encore votre enfance, cette richesse précieuse, royale, cette chambre forte aux souvenirs?

Rilke, Lettres à un jeune poète.
 
3 Octobre 2005
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Ham-sur-Heure
www.lylo.be
"En un sens et pour paradoxal que ce fût, Caracole disciplinait ceux qui le côtoyaient, fût-ce d'une discipline étrange qui était celle du décalage érigé comme art de vivre — j'avais envie de dire : comme art d'être en vie. Ne jamais se contenter d'être soi, puisqu'alors il vous devinait et vous le lassiez. Devenir autre, et autre que cet autre, perpétuellement : condition expresse de son éveil et intérêt pour vous."
(La Horde du Contrevent, Alain Damasio)


"Qu'importe où nous allons, honnêtement. Je ne le cache pas. De moins en moins. Qu'importe ce qu'il y a au bout. Ce qui vaut, ce qui restera n'est pas le nombre de cols de haute altitude que nous passerons vivants. N'est pas l'emplacement où nous finirons par planter notre oriflamme, au milieu d'un champ de neige ou au sommet d'un dernier pic dont on ne pourra plus jamais redescendre. N'est plus de savoir combien de kilomètres en amont du drapeau de nos parents nous nous écroulerons ! Je m'en fiche ! Ce qui restera est une certaine qualité d'amitié, architecturée par l'estime. Et brodée des quelques rires, des quelques éclats de courage ou de génie qu'on aura su s'offrir les uns aux autres. Pour tout ça, les filles et les gars, je vous dis merci. Merci."
(idem)
 
29 Juillet 2006
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...
paroxetine20mg.tumblr.com
J'avais oublié de les mettre, ils sont sur mon Tumblr:

[?] Car le constat s?impose: pressés par le stress, impatients de gagner et de dépenser, de jouir et de mourir, les hommes et les femmes d?aujourd?hui font l?économie de cette représentation de leur expérience qu?on appelle une vie psychique. L?acte et sa doublure, l?abandon, se substituent à l?interprétation du sens.
On n?a ni le temps ni l?espace nécessaires pour se faire une âme. Le simple soupçon d?une pareille préoccupation paraît dérisoire, déplacé. Ombiliqué sur son quant-à-soi, l?homme moderne est un narcissique, peut-être douloureux, mais sans remords. La souffrance le prend au corps - il somatise. Quand il se plaint, c?est pour mieux se complaire dans la plainte qu?il désire sans issue. S?il n?est pas déprimé, il s?exalte d?objets mineurs et dévalorisés dans un plaisir pervers qui ne connaît pas de satisfaction. Habitant d?un espace et d?un temps morcelés et accélérés, il a souvent du mal à se reconnaître une physionomie. Sans identité sexuelle, subjective ou morale, cet amphibien est un être de frontière, un ?borderline? ou un ?faux-self?. Un corps qui agit, le plus souvent même sans la joie de cette ivresse performative.
L?homme moderne est en train de perdre son âme. Mais il ne le sait pas, car c?est précisément l?appareil psychique qui enregistre les représentations et leurs valeurs signifiantes pour le sujet. Or, la chambre noire est en panne.

Bien entendu, la société dans laquelle l?individu moderne s?est formé ne le laisse pas sans recours. Il en trouve un, parfois efficace, dans la neurochimie: les insomnies, les angoisses, certains accès psychotiques, certaines dépressions s?en trouvent soulagés. Et qui aura à y redire? Le corps conquiert le territoire invisible de l?âme. Dont acte. Vous n?y êtes pour rien. Vous êtes saturé d?images, elles vous portent, elles vous remplacent, vous rêvez. Ravissement de l?hallucination: plus de frontières entre le plaisir et la réalité, entre le vrai et le faux. Le spectacle est une vie de rêve, nous en voulons tous. Ce ?vous?, ce ?nous? existe-t-il? Votre expression se standardise, votre discours se normalise.
D?ailleurs avez-vous un discours?

Quand vous n?êtes pas pris en charge par la drogue, vous êtes ?pansés? par les images. Vous noyez vos états d?âme dans le flux médiatique, avant qu?ils ne se formulent en mots. L?image a l?extraordinaire puissance de capter vos angoisses et vos désirs, de se charger de leur intensité et d?en suspendre le sens. Ca marche tout seul. La vie psychique de l?homme moderne se situe désormais entre les symptômes somatiques (la maladie avec l?hôpital) et la mise en image de ses désirs (la rêverie devant la télé). Dans cette situation, elle se bloque, s?inhibe, se meurt. Pourtant, on ne voit que trop bien les bénéfices d?un tel réglage. Plus encore qu?une commodité ou une nouvelle variante de l??opium du peuple?, cette modification de la vie psychique préfigure peut-être une nouvelle humanité, qui aura dépassé, avec la complaisance psychologique, l?inquiétude métaphysique et le souci du sens pour l?être. N?est-ce pas fabuleux, quelqu?un qui se satisfait d?une pilule et d?un écran? (?)

Les nouvelles maladies de l?âme, Julia Kristeva.


[?] Il ne faut pas prendre les vieux pour des vieux; la vieillesse est une apparence physique sur laquelle le temps a posé ses marques. Comment serons-nous dans quarante ans?

Histoires d?urgences, Patrick Pelloux
 
A

AnonymousUser

Guest
Cet extrait du journal d'Etty Hillesum, écrit le 4 aout 1942.

C?est un homme mûr de cinquante-cinq ans, parvenu au stade de l?amour universel après avoir, durant sa longue vie, aimé beaucoup d?individus. Je suis une petite bonne femme de vingt-sept ans et je porte en moi aussi un amour très fort de l?humanité, mais je me demande si, toute ma vie, je ne serai pas à la recherche d?un homme unique. Et je me demande s?il s?agit là d?une restriction de champ propre à la femme. Est-ce une tradition séculaire dont elle devrait s?affranchir, ou bien au contraire un élément si essentiel à la nature féminine que la femme devrait se faire violence pour donner son amour à toute l?humanité, et non plus à un seul homme ? (La synthèse des deux amours n?est pas encore à ma portée) Cela explique peut-être qu?il y ait si peu de femmes importantes dans les sciences et les arts, la femme cherche toujours un homme unique à qui elle donnera son savoir, sa chaleur, son amour, son énergie créatrice. Elle cherche l?homme, non l?humanité.

Cette question féminine n?est pas si simple. Parfois voyant dans la rue une jolie femme, élégante, soignée, hyper-féminine, un peu bête, je sens mon équilibre vaciller. Mon intelligence, mes luttes avec moi-même, ma souffrance m?apparaissent comme un poids oppressant, une chose laide, antiféminine, et je voudrais être belle et bête, une jolie poupée désirée par un homme. Etrange, de vouloir ainsi être désirée par un homme, comme si c?était la consécration suprême de notre condition de femmes, alors qu?il s?agit d?un besoin très primitif. L?amitié, la considération, l?amour qu?on nous porte en tant qu?êtres humains, c?est bien beau, mais tout ce que nous voulons, en fin de compte, n?est-ce pas qu?un homme nous désire en tant que femmes ? Il me semble encore trop difficile de noter tout ce que je voudrais dire sur ce sujet, d?une complexité inifinie, mais essentiel ? et il importe que je parvienne à m?exprimer.
Peut-être la vraie, l?authentique émancipation féminine n?a-t-elle pas encore commencé. Nous ne sommes pas tout à fait encore des êtres humains, nous sommes des femelles. Encore ligotées et entravées par des traditions séculaires. Encore à naître à l?humanité véritable ; il y a là une tâche exaltante pour la femme.

Je me retrouve dans toutes ces questions toutes ces oppositions entre femme / humain, entre beauté (légèreté?) et le poids (quelque part exaltant) de la lutte contre moi-même, entre la spiritualité et le désir primitif, sexuel, mais pourtant essentiel...

Toutes ces questions que je me pose depuis un an en essayant de me contenter d'une réponse facile à la " respecte ta nature qui est d'être désirée par l'homme ". Alors que ma nature... ma nature peut-être tout ce que j'ai envie qu'elle soit...
 

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