Les extraits que vous aimeriez nous faire partager !

16 Juin 2007
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rouffach
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?AMOUR

Au Japon, ceux qui s?aiment ne disent pas ?je t?aime? mais ?il y a de l?amour?, comme on dirait qu?il neige ou qu?il fait jour. On ne dit pas ?tu me manques? mais ?il y a de la tristesse sans ta présence, de l?abandon?. Une sorte d?impersonnel immense qui déborde de soi. La tristesse est partout, l?amour aussi. Pas de hors-champ du sentiment.

Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville.
Verlaine, poète japonais né en 1844 et mort en 1896?


Elena Janvier, Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
 
9 Mars 2011
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Et elle. Elle. Elle parlait tout le temps de la mort. Tout le temps... Pour la défier, pour la crever, cette salope. Parce qu'elle le savait, qu'on allait tous y passer, c'était sa vie de le savoir, et c'était pour ça qu'il fallait se toucher, s'aimer, boire, mordre, jouir et tout oublier.

Rendre la justice, c'est impossible, parce que la justice, ça n'existe pas. Mais par contre l'injustice, oui. L'injustice, c'est facile à combattre parce que ça vous saute à la figure et alors tout devient limpide.

La Consolante, Anna Gavalda​
 
3 Mars 2012
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C'est un extrait de la Princesse de Clèves que je trouve très beau car il économise les mots, ses formules sont lapidaires, elles disent peu tout en suggérant beaucoup. Monsieur de Clèves qui s'adresse à sa femme qui en aime un autre, fait preuve d'une grande humilité.

"N'en doutez pas, Madame, répliqua monsieur de Clèves, vous vous êtes trompée ; vous avez attendu de moi des choses aussi impossibles que celles que j'attendais de vous. Comment pouviez-vous espérer que je conservasse de la raison ? Vous aviez donc oublié que je vous aimais éperdument et que j'étais votre mari ? L'un des deux peut porter aux extrémités : que ne peuvent point les deux ensemble ? Eh ! que ne font-ils point aussi ! continua-t-il, je n'ai que des sentiments violents et incertains dont je ne suis pas le maître. Je ne me trouve plus digne de vous ; vous ne me paraissez plus digne de moi. Je vous adore, je vous hais ; je vous offense, je vous demande pardon ; je vous admire, j'ai honte de vous admirer. Enfin il n'y a plus en moi ni de calme ni de raison."
 
14 Février 2011
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Paris
Du très connu :
Jadis si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvé amère. -Et je l'ai injuriée.

Je devins un opéra fabuleux : je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle. [...] Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
Extraits d'Une saison en enfer de Rimbaud.
 
A

Ancien membre

Guest
" A la première apparition de ce froid croissant de lune, je connus vraiment le froid et l'amertume; son pâle éclat brilla sur mes larmes. Je n'avais que sept ans, fillette vêtue d'une courte veste ouatée rouge et d'un bonnet que Maman m'avait fait en coton bleu imprimé de fleurs, je m'en souviens. Je regardais la lune, appuyée à la borne du seuil (menduor). Dans notre petite chambre, il y avait des odeurs de décoctions, la fumée du poêle, les larmes de Maman, la maladie de Papa. Seule, sur les marches, je regardais la lune; personne ne s'occupait de moi, ne pensait à me faire dîner. Je comprenais la désolation qui régnait dans la chambre, car on disait que la maladie de papa était...; mais je ressentais encore plus vivement mon propre chagrin, j'avais froid et faim, personne ne se souciait de moi. Je restai plantée là, jusqu'au moment où la lune se coucha. Il ne me resta alors plus rien, et je ne pus retenir mes larmes. Mais le bruit de mes pleurs fut étouffé par ceux de maman; Papa s'était tu, son visage était couvert d'une étoffe blanche; je voulus la soulever pour le revoir, mais je n'osai pas. La chambre était si petite qu'il la remplissait entièrement. Maman mit des vêtements blancs et me fit porter par-dessus ma veste ouatée rouge une tunique blanche dont les bords n'étaient pas ourlés, je m'en souviens parce que j'en tirais constamment les fils. Tout le monde s'affairait, pleurait à fendre l'âme, tout en discutant bruyamment, ce qui semblait inutile, car il n'y avait pour ainsi dire rien à faire. On mit Papa dans un cercueil de planches minces fissurées de partout. Puis cinq ou six personnes l'emportèrent. Maman et moi suivions en pleurant. Me rappeler Papa, c'est me rappeler cette caisse de bois où tout s'est terminé pour lui: chaque fois que je pense à lui, je me dis que je ne peux plus le revoir à moins d'ouvrir cette caisse. Mais, bien que je connaisse l'endroit, hors de la ville, où elle est enfouie sous la terre, il me serait aussi impossible de la retrouver qu'une goutte de pluie absorbée par le sol."

Gens de Pékin (le croissant de lune), Lao She.
 
29 Juillet 2006
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...
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(…) Cet enfermement dans un destin imposé par le regard des autres est intolérable, il est une atteinte à ce qu'il y a de plus précieux dans l'aventure humaine : la possibilité de devenir autre.
Notre parcours n'est pas déjà écrit, demain n'existe pas. A chacun de le faire advenir. Laissons la prédestination à quelques théologiens, soyons conscients et aidons les autres à devenir conscients qu'en face de nous la page est blanche.
J'ai raconté au début de ce livre comment, passant durant l'Occupation sans livret scolaire d'un lycée à l'autre, j'ai saisi au bond l'occasion de changer la définition que les autres donnaient de moi. J'en ai gardé la conviction que la liberté de chacun ne peut s'épanouir que si la société ne possède pas trop d'informations sur lui. « Je suis celui que l'on me croit », dit un personnage de Pirandello. Mieux encore serait : « Laissez-moi devenir celui que je choisis d'être »

Albert Jacquard, Mon Utopie, p.193​
 
A

audrey-d

Guest
Bonjour !

Récemment cette phrase :
<< Bouge ton petit cul en caoutchouc >>

dans La vie sexuelle des super-héros par Marco Mancassola,
m'a fait sourire car j'ai tout de suite pensé aux mignonnes petites fesses de mon chéri.

:)
 
5 Mars 2011
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Paris
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- [...] Tout bonnement, tous les Etats, malgré l'équilibre des budgets et l"'absence des déficits", seront un beau matin définitivement enferrés et tous jusqu'au dernier se refuseront à payer, pour se rénover ensuite, tous jusqu'au dernier, dans une banqueroute universelle. Cependant tous les éléments conservateurs du monde entier s'y opposeront, car ce sont eux qui seront actionnaires et créanciers et ils ne voudront pas admettre la faillite. Alors il se produira tout naturellement une espèce d'oxydation générale; ensuite tous ceux qui n'ont jamais eu d'action et qui n'ont jamais rien eu en général, c'est-à-dire tous les mendiants, refuseront naturellement de participer à l'oxydation... Ce sera la bataille et après septante-sept défaites, les mendiants anéantiront les actionnaires, leur enlèveront leurs actions et s'installeront a leur place, comme actionnaire aussi, s'entend.
L'Adolescent de Dostoïevski.
 
5 Mars 2011
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Allez un deuxième :
- De quel isolement parlez-vous ?
- De l’isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide moral par un isolement étouffant. A notre époque, la société s’est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu’à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes. L’homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu’il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il ne voit pas, l’insensé, que plus il en amasse et plus il s’enlise dans une impuissance mortelle. Il s’habitue en effet à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l’entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l’humanité, et en vient finalement à trembler chaque jour pour son argent, dont la perte le priverait de tout. Les hommes ont tout à fait perdu de vue, de nos jours, que la vraie sécurité de la vie ne s’obtient pas dans la solitude, mais dans l’union des efforts et dans la coordination des actions individuelles.
Les Frères Karamazov de Dostoïevski.
 
25 Janvier 2007
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"Every day we slaughter our finest impulses. That is why we get a heartache when we read those lines written by the hand of a master and recognize them as our own, as the tender shoots which we stifled because we lacked the faith to believe in our own powers, our own criterion of truth and beauty. Every man, when he gets quiet, when he becomes desperately honest with himself, is capable of uttering profound truths. We all derive from the same source. there is no mystery about the origin of things. We are all part of creation, all kings, all poets, all musicians; we have only to open up, only to discover what is already there."

Henry Miller.
 
18 Septembre 2011
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Metz
More Tales of the City, Armistead Maupin:

" - You're too hard on yourself, Mouse.
He shrugged.
- If I don't do it, who will ?
- Mouse, you're the most wonderful...
- I know, Mary Ann. I know I'm a nice guy. I really do. I know that you love me. I know that old ladies love me and my mother and dogs and cats...and every goddamn person I meet except someone who'll commit himself to...Please, don't get me started.
- Mouse, I wish you could...
- The hell of it is, I know the answer. The answer is that you never, ever, rely on another person for your peace of mind. If you do, you're screwed but good. Not right away, maybe, but sooner or later. You have to - I don't know - you have to learn to live with yourself. You have to learn to turn back your own sheets and set a table for one without feeling pathetic. You have to be strong and confident and pleased with yourself and never give the slightest impression that you can't hack it without that certain goddamn someone. You have to fake the hell out of it.
- You aren't faking it, Mouse. You are strong.
- I'm tired of it. I'm sick of picking up the pieces and marching bravely onward. I want things to work out just once.
He rubbed the corner of his eye, smiled suddenly, and shrugged.
- I wanna do a Salem commercial with a Marlboro Man.
Mary Ann squeezed his hand.
- We're all that way, Mouse.
- I know, but it works out for some people.
- It'll work out for you.
- No it won't.
- Mouse...
- I want it too badly, Mary Ann. Any idiot can see that. When you want it too badly, no one wants you. No one is attracted to that...desperation.
He turned away from her, wiping his eyes.
- Christ ! He said softly, reaching for her hand again. Look at that sky, will you ?"
 

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