Les extraits que vous aimeriez nous faire partager !

19 Janvier 2007
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"Tous souffrent, songea-t-il, et chacun souffre parce qu'il pense. Tout au fond, l'esprit ne pense l'homme que dans l'éternel, et la conscience de la vie ne peut être qu'angoisse (...) Que de souffrances éparses dans cette lumière disparaîtraient, si disparaissait la pensée..."

"Non, les hommes n'existaient pas, puisqu'il suffit d'un costume pour échapper à soi-même, pour trouver une autre vie dans les yeux des autres."

Malraux, La condition humaine.
 
5 Mars 2011
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Paris
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Quelques instants auparavant, lorsqu' elle [Marianne] avait tenu Marguerite dans ses bras, elle avait chéri tendrement sa petite soeur; mais maintenant, elle la détestait désespérément. Il était curieux qu'on pût successivement aimer et détester la même personne dans un si court laps de temps. Et pourtant, c'est ce qu'elle venait de faire. Le temps n'a rien à voir avec les sentiments, ni avec la vie, car ce n'est pas le temps qui s'écoule qui nous fait prendre conscience de la vie, mais bien ces moments d'émotion intense,lorsque nous sentons qu'il y a quelque chose en nous qui ne peut s'éteindre, quand bien même l'univers entier s'écraserait sur notre tête. Marianne était bien vivante maintenant. Ne sentait-elle pas le vent qui fouettait son visage?
Le Pays du Dauphin Vert de Elizabeth Goudge
 
A

Ancien membre

Guest
"Voilà. C'est ce que je voulais dire, je te porte en moi. Et je disparais, en cet instant même, je disparais et je deviens quelque chose de neuf, tout comme toi, je me dissous dans l'espace, je me fonds dans l'obscurité ou la lumière et je reparais loin quelque part, à la pleine lumière du jour, détaché, banal, amnésique. Et je vais me lever, sortir dans le froid et rejoindre la foule des fantômes, en cette nuit de Toussaint, tandis que j'attendrai le prochain conducteur qui m'emmènera n'importe où, là où je vais. Bonne nuit, mon semblable, mon frère. Dors bien."

Une vie nulle part, John Burnside.
 
5 Mars 2011
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Paris
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Les illusions sont à l’âme ce que l’atmosphère est à la terre. Détachez cette pellicule d’air tendre, et la plante meurt, la couleur se fane. La terre sur laquelle nous marchons n’est qu’un mâchefer : nous foulons de la marne, et des cailloux aigus nous déchirent les pieds. La vérité nous anéantit. La vie est un rêve. C’est le réveil qui nous tue. Qui nous vole nos rêves nous vole notre vie…
Orlando de Virginia Woolf
 
28 Décembre 2010
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toulouse
"Entendre son prénom lui est déjà pénible. Et elle sait, d'expérience, que les premiers jours ne sont pas les plus douloureux. Les plus intenses, les plus spectaculaires, sûrement...Mais le pire ne viendra qu'ensuite, quand la douleur brutale d'être arrachée à une histoire ce sera adoucie, laissant place à cette sensation de manque, familière, cette conscience lucide et insupportable de ce qui est irrémédiablement perdu, emporté..."
Bye bye Blondie.
 
A

Ancien membre

Guest
Iyelizia;3693840 a dit :
L'extrait que tu nous fais partager me touche beaucoup et me donne vraiment envie de lire ce livre, je l'ai donc mis dans ma liste de livres à lire après avoir été consultée le résumé. Merci <3.

Wow merci à toi :jv: ! Si ça t'a donné envie de le lire, j'en suis heureuse :fleur:
 
6 Septembre 2012
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"Vaniteuses ? Oui, mais surtout si peu sûres d'elles. Elles ont tellement besoin d'être rassurées. Parce que le matin, dans la glace, elles se découvrent un tas d'imperfections, les cheveux ternes et trop secs, les pellicules ennemies, les pores trop ouverts, les orteils pas beaux, surtout le dernier, le bossu, le petit infirme avec un ongle de rien du tout. Alors, tu te rends compte du service que tu lui rends en faisant d'elle une déesse ? Jamais sûres d'elles-mêmes. C'est pourquoi leur besoin maladif de belles robes nouvelles qui les feront neuves et de nouveau désirables. Oh, les pauvres ongles trop longs et vernis, leurs crétins sourcils épilés, leur obéissance abrupte aux lois de la mode. Dites-leur que cette année la mode c'est une jupe avec un grand trou au bas du dos, et elles courront se mettre des jupes trouées révélant leurs orbes nus. Complimente donc tout, même l'absurde bibi catastrophé qu'elle se colle, condamnation éternelle au-dessus de sa tête. Autant qu'une nouvelle robe, les compliments lui sont oxygène, elle respire largement et refleurit. Bref, sois le donneur de foi, et elle ne pourra plus se passer de toi, même si tu n'as pas réussi à la séduire complètement, le premier soir."

Albert Cohen, Belle du Seigneur
 
19 Avril 2012
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Toulouse
J'ai tout de suite pensé à une tirade d'Orestre dans Les mouches de Sartre, avec la dernière phrase qui doit être ma citation préférée ever <3

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ORESTE - Mais non : je ne me plains pas. Je ne peux pas me plaindre : tu m’as laissé la liberté de ces fils que le vent arrache aux toiles d’araignée et qui flottent à dix pieds du sol ; je ne pèse pas plus qu’un fil et je vis en l’air. Je sais que c’est une chance et je l’apprécie comme il convient. (Un temps.) Il y a des hommes qui naissent engagés : ils n’ont pas le choix, on les a jetés sur un chemin, au bout du chemin il y a un acte qui les attend, leur acte ; ils vont, et leurs pieds nus pressent fortement la terre et s’écorchent aux cailloux. Ça te paraît vulgaire, à toi, la joie d’aller quelque part ? Et il y en a d'autres, des silencieux, qui sentent au fond de leur cœur le poids d'images troubles et terrestres ; leur vie a été changée parce que, un jour de leur enfance, à cinq ans, à sept ans… C'est bon : ce ne sont pas des hommes supérieurs. Je savais déjà, moi, à sept ans, que j'étais exilé ; les odeurs et les sons, le bruit de la pluie sur les toits, les tremblement de la lumière, je les laissais glisser le long de mon corps et tomber autour de moi ; je savais qu'ils appartenaient aux autres, et que je ne pourrais jamais en faire mes souvenirs. Car les souvenirs sont de grasses nourritures pour ceux qui possèdent les maisons, les bêtes, les domestiques et les champs. Mais moi… Moi, je suis libre, Dieu merci. Ah ! comme je suis libre. Et quelle superbe absence que mon âme. […]
 
5 Mars 2011
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Paris
ultrairina.tumblr.com
Pourtant, la vie est supportable, la vie a de bons moments. Lundi est escorté par mardi, puis mercredi leur succède. l'esprit s'élargit d'année en année comme le tronc d'un chêne; le sentiment du moi se fortifie ; la douleur même se fond dans la sensation de cette continuelle croissance. Les soupapes de l'esprit s'ouvrent et se ferment sans cesse vec une précision musicale de plus en plus parfaite; la hâte fébrile de la jeunesse trouve son emploi, et tout l'être semble manoeuvrer avec la perfection d'un mécanisme d'horloge. Avec quelle rapidité le flot nous porte de janvier à décembre. Nous sommes entrainés par le torrent des choses; et ses choses nous sont devenues si familières que nous n'apercevons pas leur ombre. Nous flottons sur la surface du fleuve.
Les Vagues de Virginia Woolf
 
2 Décembre 2012
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Il y a quelques lignes dans le livre que je suis en train de lire "Rien n'est trop beau" de Rona Jaffe, qui sonne particulièrement vrai pour moi ces derniers temps:

"On s'imagine toujours qu'une fille dans son genre est quelqu'un de solide et qui a de la chance avec les hommes. Quelle anerie! Elle a l'air de porter une armure en papier cadeau"

" Pourquoi faut-il qu'il en soit ainsi? C'est injuste. Une main ressemble toujours à une autre main, et pourtant l'une a le pouvoir de m'attirer plus près et une autre m'agace au point que j'ai envie de m'écarter"

"Qu'importe, elle ne lui en voudrait jamais. Elle avait tellement besoin de lui alors, ç'avait été sa faute de ne pas avoir compris ce qu'il était."
 
H

_hazel_

Guest
Du roman que j'achève.."Je ne suis pas celle que je suis", de Chahdortt Djavann.


"
Séance

Elle s’allongea sur le divan.
_ Un soir, mon père était devenu fou, il hurlait... J’avais dix-sept ans, et j’allais passer le bac. Tout mon corps tremblait.
(Un silence.)
_ Je me suis approchée de lui, en le regardant droit dans les yeux... Et il s’est passé quelque chose...
... Ce n’était pas seulement moi qui avançais vers lui, mais, avec moi, l’enfant terrorisée qui restait clouée sur place et pissait sur elle-même, celle qu’il soulevait et balançait comme une chaise. J’ai vu dans son regard qu’il avait sous les yeux cette enfant-là.
_Oui.
_ Il hurlait et ... à mesure que mes pas avançaient, sa voix baissait. Je savais que je défiais sa folie.
_Oui.
_ Je me suis plantée devant lui et lui ai dit d’une voix autoritaire : “Asseyez-vous.”
Il m’a crié : “Vous savez à qui vous parlez ? Je suis votre père. “
Je lui ai répondu d’une voix qui sortait de mon coeur : “Je sais que vous êtes mon père. C’est vous qui ne le savez pas. “
Comme une tornade qui disparaît d’un coup, il s’est calmé brusquement.&#8232;J’ai fait son procès et il m’a écoutée...
Je ne sais plus exactement ce que je lui ai dit, rien de moi en tout cas, ni des scènes d’enfance...
Je lui ai demandé s’il se rendrait compte qu’il avait abîmé la vie de ses enfants. Qu’il oubliait souvent de se comporter comme un père. Que les horreurs qu’il avait connues dans sa vie ne l’autorisaient pas à infliger les mêmes à ses propres enfants...
Le psy avait noté l’émotion dans sa voix.
Il m’a murmuré qu’il ne savait pas ce que c’était qu’un père puisqu’il n’avait jamais connu le sien.
Là j’ai été très dure, je lui ai répondu qu’un père comme lui, ce serait mieux de ne l’avoir jamais connu.
Il m’a regardée avec tendresse et honte...
Il m’a souri et m’a dit d’une voix admirative que je serais une grande avocate de l’humanité et qu’il était fier de moi. "
 

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