Article très intéressant ! Je rebondis juste sur un léger débat...
[...] Quand je leur dis "Tu sais, l'Eglise considère que je n'ai pas le droit de me marier, d'avoir des enfants, [...] il est dit que j'irai en enfer pour être amoureuse d'une fille, et que je mérite de mourir pour ça" soudainement ils croient toujours en Dieu, mais ont vachement moins envie de rejoindre l'Eglise (parce qu'au final, se faire baptiser c'est plus se lier à l'Eglise qu'à Dieu, personne leur a demandé de faire le lien, chacun peut se connecter à Dieu comme il l'entend merci beaucoup).
Hello, Catholic here.
Je pense, vu le ton sur lequel du parles de l'Eglise (romaine ou orientale ? je ne parlerai que de la romaine) que tu as dû être profondément blessée par certaines paroles émanant de membres mal inspirés de la communauté catholique, et en leur nom je te demande pardon (les gens peuvent devenir agressifs quand vient le temps de se remettre un peu en question). Cependant, même si l'Eglise mérite d'être réformée et pensée par ceux qu'elle à vocation à réunir, je crois que tu fais une grossière erreur en attribuant ces propos à "l'institution".
Ne nous méprenons pas sur le rôle de l'Eglise aujourd'hui : elle n'est pas là pour dire qui doit aller en enfer, ni (c'est ce qui me choque le plus dans tes propos) pour dire qui mérite de vivre et qui doit mourir. Ce serait projeter des concepts vulgarisés (qui n'ont donc jamais été ceux de l'Eglise qu'a voulu le Christ) sur une réalité beaucoup plus complexe. Si nous sommes chaque jour invité.e.s à prendre du recul sur ce qu'est l'Islam, je propose que l'on fasse la même chose à l'égard de la religion chrétienne et des institutions dont elle se dote.
Prenons ce que tu dis par la suite : l'Eglise a expressément cette vocation à "faire le lien" entre Dieu et les hommes, non pas, comme tu sembles le croire, en discriminant ceux qui font "mal" de ceux qui font "bien" (toutes ces notions n'ont pas cours au regard de Dieu, qui seul juge (Paul aux Corinthiens, chapitre 3)), mais en extrayant ce qu'on appelle des dogmes à partir des enseignements et de la vie du Christ (ainsi que des Actes des Apôtres, mandatés par l'Esprit Saint). Sans dogmes (réunis dans ce que nous appelons le Credo), impossible de réaliser une communion réelle ; ce serait alors à chacun, effectivement, de chercher Dieu à sa façon... Mais combien de croyants se sentent éloignés de Dieu, malgré une intense faim spirituelle, juste par manque liturgique ? L'Eglise nous relie à Dieu au sens où ses ministres (diacres, moines et moniales, prêtres, évêques, et surtout notre bon pape François) sont là pour nous rappeler à quelle sainteté nous sommes tou.te.s appelé.e.s, et ça passe par la Liturgie et les dogmes. Entendons-nous bien : je ne nie pas qu'il y ait des parcours de foi extraordinaires qui se passent de liaison avec toute institution religieuse. Mais ces cas sont extrêmement rares : même l'érémitisme le plus acharné se fonde sur des dogmes.
Pour en finir, je prendrai la question du baptême : le baptême des enfants ne lie ceux-ci que
secondairement à l'Eglise ; il a avant tout pour objectif de consacrer l'enfant à la vie divine. Comme nous le disons entre nous : il s'agit d'une mort au monde pour renaître au Christ. Une seconde naissance, qui en plus te garantit la vie éternelle (si c'est pas méga-cool ça, je vois pas ce qu'il te faut ^^). Après, il y a ce qu'on appelle la "profession de foi", qui a lieu autour de 11-12 ans, avec une préparation préalable, des retraites etc : celui ou celle qui ne veut pas reconnaître son baptême alors est libre de ne pas faire sa profession de foi, et l'Eglise le ou la laissera tranquille.
PS : J'ai été baptisée à 12 ans, je pense donc avoir mon petit mot à dire sur ce que peut être la foi à cet âge !
Voilà ce que j'avais à dire, mille excuses pour le pavé théologico-catéchétique, mais je me devais de défendre ceux qui sont trop souvent vus comme "indéfendables" pour x ou y raisons.
Paix et Amour