@MissMachine :
Apres ce n'est peut être qu'une histoire de terminologie et le définition peut varier. Mais j'ai l'impression que le lesbianisme politique essaye d'englober implicitement les femmes qui choisissent le célibat. Alors que le mots lesbienne est quelque chose de fort. C'est une orientation sexuelle et un marqueur identitaire chez des femmes qui en ont bien souvent souffert. L'homosexualité est quelque chose qu'il a fallut revendiquer pour que cela soit accepté comme un état de nature et non une déviance mentale (jusqu'a il y a pas si longtemps) ou sociale (non un enfant élevé par un couple gay ne le sera pas forcement).
Donc être face à un mouvement politique qui fait montre de prosélytisme pour rallier des femmes non lesbiennes à leur orientation ... va selon moi totalement à l'encontre de cette revendication d'état de nature homosexuelle.
Du coup pourquoi prôner le "lesbianisme politique" plutôt qu'un "célibat politique" ? Pourquoi forcement vouloir y coller
sa bannière ? En quoi ne lire que des livres écrit par des femmes (comme prôner par A.C) est quelque chose de "lesbien" ? Je t'avoue que ces question me laisse un peu perplexe.
Ta critique est tout à fait légitime et pertinente, d'ailleurs c'est peu ou prou les critiques qui ont été formulées par le mouvement LGBT à l'encontre du lesbianisme politique. Mon propos n'est en fait pas tellement de défendre le lesbianisme politique à tout prix, mais plutôt d'expliquer dans quel contexte s'inscrivent les propos de Coffin, et dans quelle mesure je peux comprendre qu'on défende cette solution, même si elle me semble bancale et peu réaliste à grande échelle. Pour le reste, je ne pense pas qu'il faille le voir comme "telle sexualité est supérieure à telle autre" (même si certaines féministes avaient l'air de penser que choisir de continuer à pratiquer l'hétérosexualité était se rendre complice du patriarcat, ce qui me laisse un peu
), mais plutôt de proposer une solution pour échapper aux violences et au carcan imposés par le couple hétérosexuel. (Encore une fois, on parle des années 60, où relation hétérosexuelle voulait presque automatiquement dire mariage, enfants, tâches ménagères, et ne surtout pas dévier de ce rôle.)
Ps: Apres juste pour clarifier un peu ma pensé vis a vis de A.C. Quand je dis, "je trouve ses propos misandres" je ne parle que des propos cités ici. Et je pars du principes qu'avoir certains propos, toujours selon moi, misandres, n'implique pas que l'ensemble du discours le soit. Ou même pour tout un tas de raison (communication maladroite, contexte particulier, émotion du moment, etc), que la personne le soit réellement.
Oui, ne t'en fais pas, j'avais bien compris
C'est juste que j'ai un point de vue un peu différent du tien sur les propos d'Alice Coffin. Je pense qu'un propos tel que "Je préfère ne pas fréquenter les hommes pour échapper à leur violence" dépend vraiment du contexte, et j'estime que, pris à part, on ne peut pas déterminer s'il est misandre ou non. Si on vivait dans une société où hommes et femmes étaient égaux et les chiffres des violences conjugales équivalents selon si la victime est homme ou femme, je trouverais ça misandre, effectivement. Si on vivait dans une société où les femmes avaient l'essentiel du pouvoir social et économique, où elles seraient à la tête des institutions politiques et cheffes de la plupart des grosses entreprises, et où les hommes seraient oppressés, là je trouverais ça misandre et dangereux puisque ça risquerait de venir renforcer les discrimination dont les hommes sont déjà victimes, notamment en ouvrant la porte à des législations discriminatoires.
Mais dans notre contexte actuel, je pense qu'on peut voir ça comme une stratégie de défense ou de résistance. Tu ne fais pas de mal en refusant d'avoir des relations avec les hommes, ton pouvoir est de toute façon limité, et ton attitude a donc peu de chances d'avoir vraiment des répercussions négatives sur le groupe "hommes" puisque ce sont déjà eux qui décident de l'agenda politique et de la législation. Par-contre, toi, tu te protèges, et eux sont bien embêtés si beaucoup de femmes se mettent à adopter cette attitude, et cela les met face à la nécessité de lutter contre les violences conjugales.
Je ne dis pas forcément que c'est LA stratégie à adopter, mais je peux comprendre la logique derrière et ça ne me semble pas forcément misandre dans le contexte qui est le nôtre.