Lettre ouverte à mon violeur, un an après

1 Juillet 2010
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funkyguane;4621362 a dit :
9chapillon;4620713 a dit :
Sinon, je vais me faire lyncher mais je ne comprends pas l'utilisation de mot "violeur", puisqu'il n'y a pas eu de viol, non? Je ne dis pas ça pour minimiser l'agression vécue - ce serait franchement stupide, ou dédouaner le jeune homme qui est peut-être un violeur (en tout cas avec certitude un agresseur). Bref, c'est une vraie question que je pose.
Je suis assez d'accord, moi aussi ça m'a fait un peu tiquer. C'est comme si quelqu'un qui s'était fait agresser écrivait "lettre ouverte à mon assassin".

Même si en soi, c'est vrai, c'est un peu maladroit, et ça peut limite être blessant pour les filles qui n'ont pas eu la chance de cette madmoizelle et qui ont vraiment subit cet acte immonde et inqualifiable jusqu'au bout...
J'ai pris l'option "figée par la trouille" et donc pas d’échappatoire quand ça m'est arrivé. C'était il y a longtemps. Alors je suis très d'accord avec l'auteur de l'article, pour le côté "j'ai survécu et ma vie continue, connard". Je trouve génial d'en parler, de briser les tabous, et de rappeler qu'on peut survivre à une agression sexuelle, que même si ça nous change, notre vie (et notre sexualité) peut quand même être chouette et épanouissante ensuite. :free:

L'utilisation du terme "violeur" ne m'a pas blessée, j'ai tendance à penser qu'un violeur en puissance est un violeur, mais ça n'engage que moi et je vois ce que vous voulez dire.
J'ai plus tiqué à tout le côté super-héroïne trop forte et courageuse qui a réussi à lui échapper, la Wonder Woman que tout le monde s'empresse d'admirer. Si c'est une héroïne, par comparaison je suis quoi moi ? Une victime ? Une lâche ? Trop faible pour avoir réussi à se sauver ? :sad:
C'est un peu culpabilisant et blessant (et en même temps, j'ai aussi envie de dire bravo à elle, et de lui faire plein de high five).
Je sais bien que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire (vu qu'on va me le répondre), mais ça me fait toujours bizarre de lire ce genre de témoignages et les commentaires admiratifs qui en découlent. Je suis heureuse pour elle qu'elle s'en soit sortie, ce jour-là et ensuite. Mais le côté forte et Wonder Woman me renvoie forcément à mon histoire (et à de nombreuses autres) et par opposition, à mon incapacité à avoir pu "me sauver". Et ça, je trouve ça un peu maladroit, pour toutes celles qui n'ont pas pu y échapper, pour quelques raisons que ce soit. :)
 
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Réactions : Gia_Juliet
1 Juillet 2010
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funkyguane;4623075 a dit :
nasty-wasp;4623047 a dit :
funkyguane;4621362 a dit :
9chapillon;4620713 a dit :
Sinon, je vais me faire lyncher mais je ne comprends pas l'utilisation de mot "violeur", puisqu'il n'y a pas eu de viol, non? Je ne dis pas ça pour minimiser l'agression vécue - ce serait franchement stupide, ou dédouaner le jeune homme qui est peut-être un violeur (en tout cas avec certitude un agresseur). Bref, c'est une vraie question que je pose.
Je suis assez d'accord, moi aussi ça m'a fait un peu tiquer. C'est comme si quelqu'un qui s'était fait agresser écrivait "lettre ouverte à mon assassin".

Même si en soi, c'est vrai, c'est un peu maladroit, et ça peut limite être blessant pour les filles qui n'ont pas eu la chance de cette madmoizelle et qui ont vraiment subit cet acte immonde et inqualifiable jusqu'au bout...
J'ai pris l'option "figée par la trouille" et donc pas d’échappatoire quand ça m'est arrivé. C'était il y a longtemps. Alors je suis très d'accord avec l'auteur de l'article, pour le côté "j'ai survécu et ma vie continue, connard". Je trouve génial d'en parler, de briser les tabous, et de rappeler qu'on peut survivre à une agression sexuelle, que même si ça nous change, notre vie (et notre sexualité) peut quand même être chouette et épanouissante ensuite. :free:

L'utilisation du terme "violeur" ne m'a pas blessée, j'ai tendance à penser qu'un violeur en puissance est un violeur, mais ça n'engage que moi et je vois ce que vous voulez dire.
J'ai plus tiqué à tout le côté super-héroïne trop forte et courageuse qui a réussi à lui échapper, la Wonder Woman que tout le monde s'empresse d'admirer. Si c'est une héroïne, par comparaison je suis quoi moi ? Une victime ? Une lâche ? Trop faible pour avoir réussi à se sauver ? :sad:
C'est un peu culpabilisant et blessant (et en même temps, j'ai aussi envie de dire bravo à elle, et de lui faire plein de high five).
Je sais bien que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire (vu qu'on va me le répondre), mais ça me fait toujours bizarre de lire ce genre de témoignages et les commentaires admiratifs qui en découlent. Je suis heureuse pour elle qu'elle s'en soit sortie, ce jour-là et ensuite. Mais le côté forte et Wonder Woman me renvoie forcément à mon histoire (et à de nombreuses autres) et par opposition, à mon incapacité à avoir pu "me sauver". Et ça, je trouve ça un peu maladroit, pour toutes celles qui n'ont pas pu y échapper, pour quelques raisons que ce soit. :)
Personnellement, j'étais tombée il y a quelques jours sur un vieil article traitant sensiblement le même sujet écrit par Jack Parker, et je l'avais trouvé encore plus "culpabilisant", dans la veine de ce que tu disais (http://www.madmoizelle.com/agression-mais-ca-va-134439). Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, on a vraiment la sensation que, dans les deux cas, les auteures insinuent (malgré elles, sans aucun doute, je pense qu'il n'y aucune volonté de se placer en position supérieure) qu'il y a deux types de victimes lors des tentatives de viol: les warriors, et les autres. Et ça, ça fait mal, quand même.
C'est exactement ça. Et ça rejoint d'ailleurs une des réactions typiques des gens, quand tu en parles : "mais tu ne t'es pas débattue ? Tu n'as pas essayé de te sauver ?"
Hé bien non, désolée, moi j'ai flippé ma race à presque m'en pisser dessus, et j'étais incapable de bouger ou de réagir. Me semble avoir murmuré non plusieurs fois, voilà pour mes faits d'arme. Et du coup ouais, en en reparlant là, je culpabilise à nouveau, alors que je pensais être enfin claire vis à vis de ça. -_-
 
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Réactions : BastetAmidala
26 Décembre 2013
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nasty-wasp;4623047 a dit :
J'ai plus tiqué à tout le côté super-héroïne trop forte et courageuse qui a réussi à lui échapper, la Wonder Woman que tout le monde s'empresse d'admirer. Si c'est une héroïne, par comparaison je suis quoi moi ? Une victime ? Une lâche ? Trop faible pour avoir réussi à se sauver ? :sad:
C'est un peu culpabilisant et blessant (et en même temps, j'ai aussi envie de dire bravo à elle, et de lui faire plein de high five).
Je sais bien que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire (vu qu'on va me le répondre), mais ça me fait toujours bizarre de lire ce genre de témoignages et les commentaires admiratifs qui en découlent. Je suis heureuse pour elle qu'elle s'en soit sortie, ce jour-là et ensuite. Mais le côté forte et Wonder Woman me renvoie forcément à mon histoire (et à de nombreuses autres) et par opposition, à mon incapacité à avoir pu "me sauver". Et ça, je trouve ça un peu maladroit, pour toutes celles qui n'ont pas pu y échapper, pour quelques raisons que ce soit. :)

Merci 1000 fois ...
 
1 Juillet 2010
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flotsam;4623961 a dit :
Je trouve ça essentiel parce que (j'en avais déjà parlé un peu dans la VPS) j'ai l'impression que dans l'inconscient collectif une femme qui a été violée a presque l'obligation d'en souffrir toute sa vie, d'être à jamais une victime, bref, de porter son traumatisme comme une espèce de croix, et qu'il y a une culpabilisation du genre "ah ben si tu t'en es remise c'est que ça pas tant fait souffrir".
Je suis tellement d'accord avec ce passage. Mais ça va bien avec l'ambiance actuelle, une femme qui a été violée a, dans l'imaginaire collectif, vécu "le pire" et elle ne doit surtout pas s'en remettre un jour, parce que c'est "impossible". On a atteint à ce qu'elle avait de plus sacré (sa choupinette) et elle se doit de pleurer et de se sentir salie jusqu'à sa mort. Dans mon cas (et je ne parle que pour moi bien sûr), ce qui m'a plus marquée (traumatisée même), c'est le sentiment de peur que j'ai ressenti et qui ne m'a jamais quittée (il ressurgit régulièrement d'ailleurs, pratiquement à chaque fois que je me retrouve seule avec un homme que je ne connais pas bien).

D'ailleurs ça m'a toujours interpellée dans les films ou romans (même si ça évolue un peu) : quand on veut créer un héros du type survivant, on part d'un homme qui a vécu la guerre, qui a perdu sa famille, enterré son meilleur ami, etc. Pour une femme, on lui colle systématiquement un viol, comme si c'était le truc le plus horrible qui puisse arriver à une femme, avant même la perte d'un proche ou d'avoir vécu la guerre elle aussi.
 
21 Septembre 2011
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Lille
Que vous ayez été figée par la peur ou que vous ayez mis un pain dans la tronche de votre agresseur, je voudrais juste dire à toutes les Madmoizelles qui ont été victimes d'un viol ou d'une tentative de viol qu'en continuant à vivre vous avez toutes gagné. Et que vous avez mon admiration inconditionnelle.

Bravo les filles !!

(Sans pour autant dire que celles qui n'y arrivent pas et celles qui ont décidé d'y mettre un terme ont perdu. Dans ces cas, c'est la société qui a perdu à mon sens).
 
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Réactions : Mamie Léa et Saaremaa
7 Janvier 2011
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yulia;4624057 a dit :
Que vous ayez été figée par la peur ou que vous ayez mis un pain dans la tronche de votre agresseur, je voudrais juste dire à toutes les Madmoizelles qui ont été victimes d'un viol ou d'une tentative de viol qu'en continuant à vivre vous avez toutes gagné. Et que vous avez mon admiration inconditionnelle.

Bravo les filles !!

(Sans pour autant dire que celles qui n'y arrivent pas et celles qui ont décidé d'y mettre un terme ont perdu. Dans ces cas, c'est la société qui a perdu à mon sens).

Si je pouvais te big-up 100 fois, je le ferais.

On n'a pas à se blâmer d'avoir été capable de se défendre ou non. J'enfonce des portes ouvertes, mais cette idée selon laquelle une victime (enfant sujet au harcèlement, femme dans un climat de violence conjugale, femme dans une situation de viol...) est coupable implicitement est révoltante.
Qu'une personne ai su se défendre, tant mieux pour elle, vraiment. Mais celles qui n'ont pas pu, pas su, n'en ont pas moins de valeur. Ce n'était pas à elles de savoir comment se défendre, c'était aux autres de ne pas les agresser.

Et c'est la même chose pour ce qui est de s'en remettre. Certains y arrivent plus facilement que d'autre, c'est comme ça, ça ne veux pas dire que ceux qui rament valent moins que les autres.
Je prend l'exemple d'une autre violence : avec mes frères, on a grandi 18 années dans un climat de violence familiale. L'un d'eux fait une depression depuis des années suite à cela, a fait plusieurs TS. Moi, j'en ai profondément chié, mais je m'en suis sortie, même si j'ai des séquelles. J'ai continué à vivre, et lui n'y arrive pas. Je ne veux pas raconter ma vie, je veux illustrer le fait qu'à "souffrance égale" (mais comment on mesure ou on compare une souffrance ?), certains s'en sorte mieux. A quoi c'est dû ? Je n'en sais rien. Mais si une personne est plus résistante, plus portée à vivre malgré tout, ce n'est pas qu'une affaire de volonté. C'est juste qu'à un moment, certains ont peut-être plus de force ou de lacher-prise. Tant mieux pour eux, mais ils ne sont meilleurs que les autres pour autant. Je crois que ceux qui ont davantage de mal à s'en remettre ont juste la malchance d'avoir un peu moins de résistance. C'est pas de leur faute, c'est juste comme ça. Comme le dit @yulia, c'est la société qui a perdu. C'est la société qui est coupable à mes yeux. Pas eux.
 
21 Septembre 2011
323
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Lille
lu-ciole;4624386 a dit :
Si je pouvais te big-up 100 fois, je le ferais.

On n'a pas à se blâmer d'avoir été capable de se défendre ou non. J'enfonce des portes ouvertes, mais cette idée selon laquelle une victime (enfant sujet au harcèlement, femme dans un climat de violence conjugale, femme dans une situation de viol...) est coupable implicitement est révoltante.

 Comme le dit @yulia , c'est la société qui a perdu. C'est la société qui est coupable à mes yeux. Pas eux.

Oh tu es cute (pour les big up).

Ce qui me tue c'est qu'on ajoute une idée morale (de merde, une victime n'est pas vraiment victime si elle ne se défend pas) à une définition juridique. Vous avez été victime d'un acte pénalement-civilement-administrativement condamnable ? Donc vous êtes victime.
Les circonstances aggravantes ne concernent heureusement que les auteurs des actes répréhensibles. Nous n'avons pas à juger le comportement de la victime, cela n'a RIEN à faire là !
Pourtant même des professionnels du droit se le permettent. Je me souviendrai toujours de cet avocat d'un présumé violeur qui indiqua à titre de précision que la victime était sous l'effet d'une drogue au moment des faits. Ce à quoi la juge répondit poliment et en souriant (laule) que cela n'excusait rien.

Quand même des professionnels du droit osent foutre de la culture du viol dans le droit, c'est immonde !
 
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Réactions : BastetAmidala
26 Décembre 2013
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yulia;4624449 a dit :
lu-ciole;4624386 a dit :
Si je pouvais te big-up 100 fois, je le ferais.

On n'a pas à se blâmer d'avoir été capable de se défendre ou non. J'enfonce des portes ouvertes, mais cette idée selon laquelle une victime (enfant sujet au harcèlement, femme dans un climat de violence conjugale, femme dans une situation de viol...) est coupable implicitement est révoltante.

 Comme le dit @yulia  , c'est la société qui a perdu. C'est la société qui est coupable à mes yeux. Pas eux.

Oh tu es cute (pour les big up).

Ce qui me tue c'est qu'on ajoute une idée morale (de merde, une victime n'est pas vraiment victime si elle ne se défend pas) à une définition juridique. Vous avez été victime d'un acte pénalement-civilement-administrativement condamnable ? Donc vous êtes victime.
Les circonstances aggravantes ne concernent heureusement que les auteurs des actes répréhensibles. Nous n'avons pas à juger le comportement de la victime, cela n'a RIEN à faire là !
Pourtant même des professionnels du droit se le permettent. Je me souviendrai toujours de cet avocat d'un présumé violeur qui indiqua à titre de précision que la victime était sous l'effet d'une drogue au moment des faits. Ce à quoi la juge répondit poliment et en souriant (laule) que cela n'excusait rien.

Quand même des professionnels du droit osent foutre de la culture du viol dans le droit, c'est immonde !
Je trouve ça moche bien sûr, mais étant bébé juriste en devenir, je peux comprendre la démarche. Tu t'en doutes, aucun avocat n'approuve les meurtres, les viols, les violences etc.. de ses clients. Son boulot c'est d'appliquer le droit de sorte à ce que son client prenne le moins possible, en usant de certaines magouilles juridiques, de certains arguments révoltants. On ne se penche pas sur la morale, on use d'arguments juridiques, c'est tout.
(et voilà pourquoi je ne serai pas avocate, je ne peux pas agir en étant contraire à ma morale)

Pas plus tard que ce soir, j'ai étudié l'arrêt du 11 juin 1992 de la Cour de Cassation.

" Que le magistrat instructeur a rendu une ordonnance de refus d'informer aux motifs que les époux X... vivant tous deux au domicile commun sans qu'aucune procédure judiciaire de séparation ait été engagée par l'un d'eux, les actes sexuels accomplis contre le gré de l'épouse qui n'aurait fait état d'aucune violence caractérisée autre que la pénétration sexuelle, " entraient dans le cadre du mariage tel qu'il est traditionnellement admis ", de sorte que les éléments constitutifs du crime de viol n'étaient pas réunis et que les faits, tels que dénoncés, ne pouvaient recevoir aucune autre qualification pénale "

" la chambre d'accusation énonce " qu'à juste titre, le juge d'instruction a estimé que le mariage a pour effet de légitimer les rapports sexuels et que l'épouse ne peut invoquer son absence de consentement ou l'agressivité qui a accompagné des actes sexuels normaux pour soutenir avoir été victime de viols "

Ambiance...
(j'ai vomi sur ma feuille)


J'approuve à 200% ce qu'a dit @Lu-ciole. Je rajouterai au passage que l'on n'a pas non plus le droit de juger ce qu'a pu vivre autrui... Dans le sens où une personne qui aura vécu l'inceste depuis 15 ans vivra peut-être les choses mieux qu'une personne qui a été violée une fois. Je sais qu'ici les membres réfléchissent un minimum, mais combien de fois j'ai entendu "oh, ça va, il y en a qui ont vécu des agressions pires hein, faut pas exagérer / il faut relativiser"... Je manque de m'étouffer à chaque fois, de quel droit peut-on juger l'expérience de quelqu'un d'autre sous prétexte que c'était "moins pire" ?!


J'ai repensé à cet article ce soir quand ma mère, je ne sais plus pourquoi m'a dit "oh, elles n'ont qu'à se défendre aussi" ... (elle sait que j'ai été victime moi aussi, c'est doublement révoltant)
Mon dieu, tant de chemin à parcourir encore... :tears:
 
4 Octobre 2005
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Paris
www.jackparker.fr
funkyguane;4623075 a dit :
nasty-wasp;4623047 a dit :
funkyguane;4621362 a dit :
9chapillon;4620713 a dit :
Sinon, je vais me faire lyncher mais je ne comprends pas l'utilisation de mot "violeur", puisqu'il n'y a pas eu de viol, non? Je ne dis pas ça pour minimiser l'agression vécue - ce serait franchement stupide, ou dédouaner le jeune homme qui est peut-être un violeur (en tout cas avec certitude un agresseur). Bref, c'est une vraie question que je pose.
Je suis assez d'accord, moi aussi ça m'a fait un peu tiquer. C'est comme si quelqu'un qui s'était fait agresser écrivait "lettre ouverte à mon assassin".

Même si en soi, c'est vrai, c'est un peu maladroit, et ça peut limite être blessant pour les filles qui n'ont pas eu la chance de cette madmoizelle et qui ont vraiment subit cet acte immonde et inqualifiable jusqu'au bout...
J'ai pris l'option "figée par la trouille" et donc pas d’échappatoire quand ça m'est arrivé. C'était il y a longtemps. Alors je suis très d'accord avec l'auteur de l'article, pour le côté "j'ai survécu et ma vie continue, connard". Je trouve génial d'en parler, de briser les tabous, et de rappeler qu'on peut survivre à une agression sexuelle, que même si ça nous change, notre vie (et notre sexualité) peut quand même être chouette et épanouissante ensuite. :free:

L'utilisation du terme "violeur" ne m'a pas blessée, j'ai tendance à penser qu'un violeur en puissance est un violeur, mais ça n'engage que moi et je vois ce que vous voulez dire.
J'ai plus tiqué à tout le côté super-héroïne trop forte et courageuse qui a réussi à lui échapper, la Wonder Woman que tout le monde s'empresse d'admirer. Si c'est une héroïne, par comparaison je suis quoi moi ? Une victime ? Une lâche ? Trop faible pour avoir réussi à se sauver ? :sad:
C'est un peu culpabilisant et blessant (et en même temps, j'ai aussi envie de dire bravo à elle, et de lui faire plein de high five).
Je sais bien que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire (vu qu'on va me le répondre), mais ça me fait toujours bizarre de lire ce genre de témoignages et les commentaires admiratifs qui en découlent. Je suis heureuse pour elle qu'elle s'en soit sortie, ce jour-là et ensuite. Mais le côté forte et Wonder Woman me renvoie forcément à mon histoire (et à de nombreuses autres) et par opposition, à mon incapacité à avoir pu "me sauver". Et ça, je trouve ça un peu maladroit, pour toutes celles qui n'ont pas pu y échapper, pour quelques raisons que ce soit. :)
Personnellement, j'étais tombée il y a quelques jours sur un vieil article traitant sensiblement le même sujet écrit par Jack Parker, et je l'avais trouvé encore plus "culpabilisant", dans la veine de ce que tu disais (http://www.madmoizelle.com/agression-mais-ca-va-134439). Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, on a vraiment la sensation que, dans les deux cas, les auteures insinuent (malgré elles, sans aucun doute, je pense qu'il n'y aucune volonté de se placer en position supérieure) qu'il y a deux types de victimes lors des tentatives de viol: les warriors, et les autres. Et ça, ça fait mal, quand même.

nasty-wasp;4623173 a dit :
funkyguane;4623075 a dit :
nasty-wasp;4623047 a dit :
funkyguane;4621362 a dit :
9chapillon;4620713 a dit :
Sinon, je vais me faire lyncher mais je ne comprends pas l'utilisation de mot "violeur", puisqu'il n'y a pas eu de viol, non? Je ne dis pas ça pour minimiser l'agression vécue - ce serait franchement stupide, ou dédouaner le jeune homme qui est peut-être un violeur (en tout cas avec certitude un agresseur). Bref, c'est une vraie question que je pose.
Je suis assez d'accord, moi aussi ça m'a fait un peu tiquer. C'est comme si quelqu'un qui s'était fait agresser écrivait "lettre ouverte à mon assassin".

Même si en soi, c'est vrai, c'est un peu maladroit, et ça peut limite être blessant pour les filles qui n'ont pas eu la chance de cette madmoizelle et qui ont vraiment subit cet acte immonde et inqualifiable jusqu'au bout...
J'ai pris l'option "figée par la trouille" et donc pas d’échappatoire quand ça m'est arrivé. C'était il y a longtemps. Alors je suis très d'accord avec l'auteur de l'article, pour le côté "j'ai survécu et ma vie continue, connard". Je trouve génial d'en parler, de briser les tabous, et de rappeler qu'on peut survivre à une agression sexuelle, que même si ça nous change, notre vie (et notre sexualité) peut quand même être chouette et épanouissante ensuite. :free:

L'utilisation du terme "violeur" ne m'a pas blessée, j'ai tendance à penser qu'un violeur en puissance est un violeur, mais ça n'engage que moi et je vois ce que vous voulez dire.
J'ai plus tiqué à tout le côté super-héroïne trop forte et courageuse qui a réussi à lui échapper, la Wonder Woman que tout le monde s'empresse d'admirer. Si c'est une héroïne, par comparaison je suis quoi moi ? Une victime ? Une lâche ? Trop faible pour avoir réussi à se sauver ? :sad:
C'est un peu culpabilisant et blessant (et en même temps, j'ai aussi envie de dire bravo à elle, et de lui faire plein de high five).
Je sais bien que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire (vu qu'on va me le répondre), mais ça me fait toujours bizarre de lire ce genre de témoignages et les commentaires admiratifs qui en découlent. Je suis heureuse pour elle qu'elle s'en soit sortie, ce jour-là et ensuite. Mais le côté forte et Wonder Woman me renvoie forcément à mon histoire (et à de nombreuses autres) et par opposition, à mon incapacité à avoir pu "me sauver". Et ça, je trouve ça un peu maladroit, pour toutes celles qui n'ont pas pu y échapper, pour quelques raisons que ce soit. :)
Personnellement, j'étais tombée il y a quelques jours sur un vieil article traitant sensiblement le même sujet écrit par Jack Parker, et je l'avais trouvé encore plus "culpabilisant", dans la veine de ce que tu disais (http://www.madmoizelle.com/agression-mais-ca-va-134439). Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, on a vraiment la sensation que, dans les deux cas, les auteures insinuent (malgré elles, sans aucun doute, je pense qu'il n'y aucune volonté de se placer en position supérieure) qu'il y a deux types de victimes lors des tentatives de viol: les warriors, et les autres. Et ça, ça fait mal, quand même.
C'est exactement ça. Et ça rejoint d'ailleurs une des réactions typiques des gens, quand tu en parles : "mais tu ne t'es pas débattue ? Tu n'as pas essayé de te sauver ?"
Hé bien non, désolée, moi j'ai flippé ma race à presque m'en pisser dessus, et j'étais incapable de bouger ou de réagir. Me semble avoir murmuré non plusieurs fois, voilà pour mes faits d'arme. Et du coup ouais, en en reparlant là, je culpabilise à nouveau, alors que je pensais être enfin claire vis à vis de ça. -_-
J'interviens un peu après la bataille parce que je tenais à m'excuser encore une fois (il me semble l'avoir fait sur le topic de mon article à l'époque déjà, du moins je l'espère).

Culpabiliser les personnes qui ne se sont pas défendues lors de leur agression n'était évidemment absolument pas mon but, je ne me place pas au-dessus de vous parce que j'ai mis une patate à mon agresseur, j'ai bien conscience que chaque cas est différent et qu'on ne réagit pas tous-tes pareil dans ce genre de situation, il y a un paquet de facteurs à prendre en compte (et c'est pour ça qu'on avait précisé en début d'article qu'il s'agissait d'une expérience personnelle et de mon compte-rendu à moi, sur la façon dont j'ai vécu les choses).

Je comprends, surtout avec le recul, que certain-e-s l'aient mal pris et se soit senti-e-s jugé-e-s ou rabaissé-e-s par mon témoignage et encore une fois, j'en suis sincèrement désolée. On ne se rend pas toujours compte de l'impact que nos mots peuvent avoir au moment où on les écrit, c'est quand on se retrouve face à la réaction des gens qui ont été blessés qu'on en prend conscience.

Donc encore une fois : pardon, sincèrement. Ce n'est absolument pas ce que je pensais ou ce que je souhaitais véhiculer comme message, mais si vous êtes aussi nombreuses à l'avoir interprété comme ça, c'est que je m'y suis mal prise, donc je m'excuse, encore et encore.
 
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Réactions : Manea
26 Décembre 2013
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flotsam;4625655 a dit :
lupka;4625642 a dit :
yulia;4624449 a dit :
lu-ciole;4624386 a dit :
Si je pouvais te big-up 100 fois, je le ferais.

On n'a pas à se blâmer d'avoir été capable de se défendre ou non. J'enfonce des portes ouvertes, mais cette idée selon laquelle une victime (enfant sujet au harcèlement, femme dans un climat de violence conjugale, femme dans une situation de viol...) est coupable implicitement est révoltante.

 Comme le dit @yulia    , c'est la société qui a perdu. C'est la société qui est coupable à mes yeux. Pas eux.

Oh tu es cute (pour les big up).

Ce qui me tue c'est qu'on ajoute une idée morale (de merde, une victime n'est pas vraiment victime si elle ne se défend pas) à une définition juridique. Vous avez été victime d'un acte pénalement-civilement-administrativement condamnable ? Donc vous êtes victime.
Les circonstances aggravantes ne concernent heureusement que les auteurs des actes répréhensibles. Nous n'avons pas à juger le comportement de la victime, cela n'a RIEN à faire là !
Pourtant même des professionnels du droit se le permettent. Je me souviendrai toujours de cet avocat d'un présumé violeur qui indiqua à titre de précision que la victime était sous l'effet d'une drogue au moment des faits. Ce à quoi la juge répondit poliment et en souriant (laule) que cela n'excusait rien.

Quand même des professionnels du droit osent foutre de la culture du viol dans le droit, c'est immonde !
Je trouve ça moche bien sûr, mais étant bébé juriste en devenir, je peux comprendre la démarche. Tu t'en doutes, aucun avocat n'approuve les meurtres, les viols, les violences etc.. de ses clients. Son boulot c'est d'appliquer le droit de sorte à ce que son client prenne le moins possible, en usant de certaines magouilles juridiques, de certains arguments révoltants. On ne se penche pas sur la morale, on use d'arguments juridiques, c'est tout.
(et voilà pourquoi je ne serai pas avocate, je ne peux pas agir en étant contraire à ma morale)

Pas plus tard que ce soir, j'ai étudié l'arrêt du 11 juin 1992 de la Cour de Cassation.

" Que le magistrat instructeur a rendu une ordonnance de refus d'informer aux motifs que les époux X... vivant tous deux au domicile commun sans qu'aucune procédure judiciaire de séparation ait été engagée par l'un d'eux, les actes sexuels accomplis contre le gré de l'épouse qui n'aurait fait état d'aucune violence caractérisée autre que la pénétration sexuelle, " entraient dans le cadre du mariage tel qu'il est traditionnellement admis ", de sorte que les éléments constitutifs du crime de viol n'étaient pas réunis et que les faits, tels que dénoncés, ne pouvaient recevoir aucune autre qualification pénale "

" la chambre d'accusation énonce " qu'à juste titre, le juge d'instruction a estimé que le mariage a pour effet de légitimer les rapports sexuels et que l'épouse ne peut invoquer son absence de consentement ou l'agressivité qui a accompagné des actes sexuels normaux pour soutenir avoir été victime de viols "

Ambiance...
(j'ai vomi sur ma feuille)

Mais c'est abominable :oo:

Et c'est encore appliqué ça, de nos jours ?
Non, l'arrêt date de 1992, donc il a déjà 20 ans et la jurisprudence a évolué depuis. Le viol conjugal a longtemps été nié, mais maintenant on le reconnaît même s'il reste très dur à prouver et que les femmes violées par leur mari portent plainte encore plus rarement que les autres...
Si quelqu'un en droit s'y connaît plus que moi, qu'il me reprenne, mais ça me semble complètement dépassé qu'on utilise encore ce genre d'argument sur le "devoir conjugal". (certes, ça l'était déjà en 1992 ...)
 
23 Février 2014
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Ayant été victime, durant  2 ans, avec cet article je me sens si faible.
A l'époque j'avais 12 ans, aujourd'hui j'en ai 26. J'ai fait un refoulement de 14 ans et depuis quelque temps tout me revient, je le vis une seconde fois au travers de mes cauchemars, des séances de psy, de la révélation choquante faite à mes parents. Je me suis opposée deux fois à l'hospitalisation. Pour moi la seule chose qui me soulagera c'est le repos éternelle. Que ces scènes, présentent dès que je ferme les yeux, disparaissent, s'effacent.

J'aimerai tellement rencontrer une victime d'inceste qui aujourd'hui a réussi à se construire. A bloquer ces images dans un coin de la tête et qu'elles ne resurgissent qu’occasionnellement.

Et j'aimerai vraiment faire bouger les choses, lever le tabou, trouver des victimes apeurées et pouvoir les rassurer.

Moi, c'est un fait, je ne m'en sortirai pas alors ma motivation est aider les autres du mieux que je peux.

Demain rendez-vous chez la psy et je vais demander comment je peux contribuer.

Je suis quand même heureuse que d'autres soient plus fortes et je les envies grandement.
 

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