poisonedberry;4858473 a dit :
En lisant d'une traite l'article, j'étais du même avis que l'auteur, et je le reste pour le terme "fille facile" qui est du sexisme.
Mais en lisant plus consciencieusement, certaines choses m'ont frappé. Ne voulant offenser personne, juste écrire mes pensées et questions, mes excuses si mes mots paraissent déplacés.
Je vais réagir à tes questions/réflexions parce que j'ai pas forcément le même point de vue que toi, mais je précise que je ne trouve pas que ce que tu dis soit déplacé pour autant
Je ne comprends pas trop pourquoi on n'aurait pas conscience du plaisir à 15 ans. On ressent du plaisir dès sa toute petite enfance, et du plaisir sexuel très tôt aussi. J'ai commencé à me masturber régulièrement à 9 ans, et pour en avoir discuté avec des amis, je sais que je ne suis pas la seule, certaines ont découvert ça encore plus tôt. La raison pour laquelle je me masturbais (et me masturbe encore), c'est que j'éprouvais du plaisir en le faisant (d'ailleurs je ne comprenais pas forcément que je me masturbais, je trouvais juste la sensation agréable). Je ne pense pas que ça soit lié à l'ouverture d'esprit de prendre du plaisir, c'est une réaction physiologique plutôt, non?
Faut voir ce qu'on appelle "pauses de sexe" : est-ce qu'il s'agit de célibat ou d'abstinence sexuelle? Parce qu'on peut avoir une vie sexuelle sans partenaire sexuel. Perso j'adore le sexe mais je n'ai pas envie de coucher avec quelqu'un qui ne m'intéresse pas (ça m'ennuie d'avance en fait) donc je préfère encore me débrouiller seule (mais bon, si je rencontrais plus de personnes à mon goût, je ne me priverais pas, parfois je m'en veux un peu d'être aussi difficile niveau choix des partenaires
.). Du coup je pense qu'on peut faire une pause dans le sexe à deux tout en entretenant sa vie sexuelle en solo. Mais donc je ne trouve pas que ne pas avoir de partenaire sexuel, ça soit "se frustrer" (pour rebondir sur un passage de l'article cette fois).
Comment ça "utilisée"? Du coup je ne sais pas trop à quoi fait allusion l'article non plus vu que ça reste évasif, mais quand on fait du sexe consentant (comme dit le faire l'auteure de l'article), il s'agit plus d'un moment partagé que d'une instrumentalisation du corps de l'autre, non?
Enfin, je pense qu'il y a une différence entre dire "je suis construite" et "ça m'a aidé à me construire". Dans le second cas, ça ne veut pas dire que le processus est terminé - ici je le vois plutôt comme une étape, un "à ce moment là, j'ai appris à mieux me connaître et ça m'aide à avancer".
_
Par contre, du coup, pour réagir à l'article, c'est difficile de juger avec les quelques informations données ici, mais je ne trouve pas ça forcément "choquant" qu'on puisse avoir une approche naïve (voire réac) de la sexualité. Pour moi ce n'est pas forcément gênant de trouver qu'une personne ne devrait pas avoir plusieurs partenaires dans la mesure où c'est une idée collective et parfois (souvent) on a des stéréotype malgré soi - ce que je trouve gênant, c'est de ne pas accepter de remettre cette idée en question. Il me semble qu'être fermé d'esprit, ce n'est pas avoir des clichés (tout le monde a des clichés), mais de ne pas interroger ces clichés quand l'opportunité se présente.
Idem, le "merci" ne me choque pas forcément parce qu'on dit parfois un peu n'importe quoi après le sexe, non?
(enfin ça m'arrive de dire "merci" et "pardon" totalement hors contexte, mais c'est peut-être une déformation
.)
Et sinon, ce que je trouve dommage aussi dans la connotation négative de "fille facile", c'est l'idée que parce que quelque chose est facile, alors ce n'est pas de qualité. Parce qu'on ne courtise pas quelqu'un pendant trois mois, ça aurait moins de valeur. Je trouve que le plaisir sexuel, c'est quelque chose de simple, y a pas de raison que le sexe soit moins bien parce qu'il est "facile" à obtenir.