Comme plusieurs Madz, je trouve qu'il y a une énorme différence entre groupie et fan ou hyper-fan, que ce soit d'un groupe, d'une série, d'un livre, d'un film, d'un auteur...
Quelqu'un qui est fan, je comprends. Qui va lire toutes les interviews, regarder toutes les vidéos, qui est prêt à faire des déplacement de fous pour profiter de ceci ou cela, qui connait sa personnalité favorite sur le bout des doigts, qui peut en parler pendant des heures... Je comprends. C'est une passion ou un passe-temps, chacun son droit. J'ai été fan. Peut-être pas au point de claquer mon temps et mon argent dans des voyages, je suis beaucoup trop rationnelle pour ça, mais j'ai été fan très fort, surtout de livres (génération Harry Potter bonjour!). J'ai écrit des fics, passés des heures à disséquer le livre avec des amis fans. J'adorerai rencontrer certaines personnalités pour discuter cinq minutes avec eux. Bref, tout ça m'a donné de super souvenirs, de supers amis, et ça continue même aujourd'hui. Parce que je ne suis pas super sensible, je ne pleurerai sans doute pas si JKR meure foudroyée demain, mais je comprendrais les gens qui le feront et qui lui rendront hommage.
J'ai une amie dont le "fanatisme" pour un truc (ce mot est tellement piégeux
) est toujours aussi fort aujourd'hui, qui va faire des des conventions, des cosplay, qui claque tout son argent dedans... Ben, tant mieux pour elle. Quand elle m'en parle je ne peux que lui dire "oh c'est cool" parce que je ne connais rien à son truc (bon, et je râle parce qu'après elle se plaint qu'elle peut pas partir en vacances avec nous, certes, mais bon, ça n'a rien à voir) et que forcément, quand on fait pas partie d'un fandom, même en étant fan soi-même d'un autre truc, on se sent toujours à part quand la personne vous en parle. Mais ma foi, tant mieux pour elle si elle s'amuse!
Par contre, la groupie pour moi c'est la groupie hystérique. Autant l'ado qui hurle d'un son suraigu quand son chanteur préféré bouge une oreille que le mec de 60 ans qui se transforme en sosie de Johnny. Bref, le "fanatisme" au sens littéral, ou l'admiration se transforme en obsession. Ou on ne vit, mange, et respire plus que par son idole, où on pense ce qu'il dit penser, où on n'accepte pas la critique à son encontre, ou on lui écrit et où on fantasme sa vie avec, ou on écrit des fics sur leur vie (ça, je trouve ça super flippant). Je trouve ça super malsain de se projeter à ce point, surtout à l'adolescence, le retour à la réalité risque d'être très difficile. Oui, on peut rêver, les célébrités sont là pour ça, mais on peut rêver sans verser dans le glauque, quand même.
Là ou le "fangirlisme" est flagrant, c'est au niveau des séries télé. Le nombre de fans que je croise sur les forums qui sont incapables de se rappeler que c'est une série, donc soumise à des contingences économiques et pratiques, à la volonté d'un scénariste ou aux disponibilités des acteurs, c'est impressionant. Ils sont incapables de faire la différence entre un Merlin et un Game of Throne, pour eux, toute image doit être décortiquée et ployée pour entrer dans leur théorie, même si c'est évident que tel ou tel truc est là parce que la production n'avait pas les moyens de faire autrement.
Bref, en gros, les gens qui sont fans, je respecte totalement. Les obsessionnels, je ne comprends pas.