@Lunafey et
@TanteJulia tant que vous n'aurez pas compris qu'il n'est pas question de l
es profs VS les élèves mais c'est l
es profs ET les élèves ensemble contre le harcèlement, on ne pourra pas discuter.
Je fais tout un tas de trucs contre le harcèlement dans ma classe et dans mon école en général, je suis l'enseignante la plus engagée mais quand j'en parle, on me dit de ne pas utiliser le "moi je", honnêtement, que voulez-vous ? Que je vous explique ou que je ferme ma grande gueule ? Sérieusement ?
J'ai expliqué dix fois le problème, et dix fois on me répond à côté de la plaque.
Mon image en tant qu'enseignante n'est pas
plus importante (je m'en bat les roustons), je n'ai jamais nié la souffrance de quiconque, et je n'ai jamais silencié qui que ce soit (contrairement à certains sur ce forum) Par contre, honnêtement, j'en peux plus de lire qu'on me dit "je ne vois que la situation des enseignants dans le discours" alors que
non, il n'en est même pas question.
Je dis simplement : on s'acharne contre l'image de l'Enseignant. Je suis obligée de me justifier : l'Education Nationale ne me donne pas les moyens d'être une enseignante avec les armes adéquats pour lutter contre le harcèlement scolaire. Mais non contente de ne donner aucun moyen, l'Education Nationale, nous tape dessus en montrant une sale image de nous. Alors oui, c'est un peu important.
Honnêtement, laissez des enfants entre 7 et 11 ans régler des problèmes de harcèlement scolaire seul, OK, je vous regarde et on en reparle après, vous voulez bien ? Je vais juste vous dire un truc : les relations amicales entre enfants tournent très vite. C'est difficile de refaire confiance quand c'est sa propre meilleure amie qui vous trahit. Alors si, globalement, l'école n'est pas un endroit safe pour la victime, alors on est bien dans la merde. Parce que si elle peut compter sur ses camarades, ça va mal se passer, ça risque de créer d'autres victimes, en passant.
On dit depuis le début du débat : on veut que l'Education Nationale nous donne les armes pour lutter contre le harcèlement scolaire mais l'Education Nationale préfère appeler Disney pour faire cette vidéo de merde. (C'est bon, j'arrête la diplomatie) Cette vidéo de merde car l'image de l'enseignante est caricaturale, je refuse que l'Education Nationale qui veut me donner les armes pour lutter contre le harcèlement scolaire puisse faire ça. C'est à dire, me demander de lutter contre quelque chose mais par contre, me jeter en pâture aux parents de ces 7-11 ans. Il faut lutter contre le harcèlement scolaire, OK, par contre il faut d'abord sensibiliser les parents. Les parents ne sont pas au courant de l'existence du harcèlement scolaire. Et tant que les parents ne seront pas au courant, alors rien ne changera.
Les enseignants sont malmenés par l'Education Nationale tout le temps, à côté de ça on dit qu'ils doivent être acteurs du harcèlement scolaire mais finalement non, on fait un spot où il est question de "laisser les enfants entre eux". Je ne comprends pas comment l'Education Nationale peut embaucher des gens qu'elle passe son temps à enfoncer. Comment on peut laisser une image pareille se diffuser ? Pourquoi le Ministère de l'Education Nationale accepte de laisser cette enseignante travailler et représenter l'Enseignant (le statut) ?
C'est un fait : on est surchargé, on est sous pression. Personne ne peut le nier, et ce n'est pas une excuse pour justifier le manque d'intérêt de certains enseignants, ce n'est pas mon but. Mais ce n'est pas non plus le sujet : c'est vous qui le remettez perpétuellement sur le tapis. Par contre, je ne nie pas la souffrance des victimes de harcèlement, mais s'il vous plait, arrêtez de nier notre souffrance d'enseignant, nous ne sommes pas contre vous, et j'en ai marre d'entendre que je ne peux pas dire la vérité parce que je dois être bienveillante.
Je le suis, chaque jour. Je ne suis pas malintentionnée, contrairement à ce que vous semblez penser. Je ne suis pas égoïste, je veux simplement le bien de mes élèves, mais quand je le dis on me dit ""moi je moi je" mais les anciennes victimes s'en foutent" quand je parle pas de moi, on me dit "mais tu fais quoi, toi ?"
Il n'y a pas de techniques, ça dépend des enseignants et des enfants. J'essaye de faire de ma classe une équipe, dans toutes les situations.
J'essaye de faire évoluer le débat, et vous me balancez toujours la même chose, honnêtement, je suis sincèrement fatiguée par vos réponses. J'aime mes élèves profondément, je ne veux que leur bien. Je surveille des récréations que je ne devrais pas surveiller parce que j'ai peur que les autres maitresses ne soient pas aussi impliquées que moi. Je leur explique qu'il faut savoir s'entourer dans certaines situations, et sans tendre l'autre joue, il ne faut pas non plus rendre les coups. Mais une chose est sûre, si c'est trop grave,
il ne faut pas régler le problème seul. C'est malheureux que l'Education Nationale dise le contraire.