Je suis toute à la fois une ex-harcelée et une enseignante de Primaire.
En 5ème, aux alentours du mois de mars, suite à un malentendu, je me suis retrouvée du jour au lendemain… isolée, sans amis, fantômes parmi les adolescents de mon âge, transparente, raillée, mise à l’écart, en quarantaine jusqu’à la fin de l’année. J’ai passée plus de temps à l’infirmerie durant cette période que sur les bancs de l’école, fatiguée de les entendre parler sur moi tout en m’ignorant. J’avais mal dans ma chair et dans mon âme… j’avais envie de disparaître pour faire cesser cette douleur qui me terrassait du matin jusqu’au soir, où épuisée de pleurer, je m’endormais enfin.
Aujourd’hui, je suis enseignante… après un parcours chaotique dans le monde du Cinéma et de l’audiovisuel, le diagnostique d’une maladie de Crohn, j’ai décide de faire comme Maman, ma douce maman, mon exemple, une institutrice passionnée, que les enfants reconnaissent encore dans la rue en lui courant après des années voire des décennies après, une enseignante bienveillante et juste.
Et comme ma mère, je ne me reconnais pas dans cette caricature.
Le sujet, tout aussi grave qu’il soit, ne justifie pas de l’à peu près. Et je trouve très injuste le procès qui nous ai fait, nous culpabilisant de réclamer un peu de dignité et de respect dans un monde où l’enseignant est toujours montré du doigt chaque fois qu’un problème est soulevé… sans jamais remettre en cause une institution qui s’essouffle (notre formation, nos conditions de travail, l’estime de soi, les élèves et le jugement des parents d’élèves, le burn-out, la hiérarchie qui ne nous soutient plus, les injonctions souvent irréalistes du ministère… ). et non, nous ne nous plaignons pas par principe !
Et comme toute action, nous déplorons que cette vidéo n’a pas été faite avec la participation des enseignants c'est à dire les personnes les plus proches du problème, les personnes qui sont sur le terrain toute l'année, qui sont au contact des élèves en souffrance…
Pour exemple, voici ce que les syndicats mettent en ligne pour aider les enseignants (à mon avis bien plus efficace qu'un spot, visionné seul chez soi, sans explications, sans interactions avec des adultes) :
http://www.snuipp.fr/Des-outils-contre-le-harcelement
Le harcèlement scolaire, il est urgent de libérer la parole... mais de ne pas le faire n'importe comment en utilisant de grosses ficelles qui se transformeront dans la tête des gens très vite en préjugés et idées fausses sur le métier.
Voilà ce que j'avais sur le coeur.
Je suis en parentale actuellement... j'ai vu mes élèves (mon CM1 de l'an dernier, dans une école difficile en Guadeloupe) hier pour leur montrer ma fille. J'étais heureuse de prendre de leurs nouvelles, de les serrer dans mes bras et c'est d'ailleurs bien les seuls qui avaient l'air contents de me voir (mes collègues avaient d'autres choses à faire). Mes élèves ont confiance en moi : ils me confient souvent leurs chagrins, leurs états d'âme, leurs difficultés... après c'est parfois difficile de faire avancer les choses à mon échelle quand ma hiérarchie de me soutient pas, quand le maire ne me soutient pas... La parole de l'enfant est toujours dure à faire entendre !!!
Croyez bien que cela me désole !
C'EST DANS LES CLASSES QUE LE TRAVAIL DOIT ETRE FAIT avec :
- des visionnaires de films, séquences... etc.
- des lectures
- des débats, échanges
- des dessins, des écrits...
Sous le regard bienveillant de l'enseignant, bienveillance souvent mise de côté sous les contraintes institutionnelles, pédagogiques et administratives... et qui passe souvent pour du laxisme... et qui surtout n'a jamais été enseignée aux futurs enseignants !!!
En 5ème, aux alentours du mois de mars, suite à un malentendu, je me suis retrouvée du jour au lendemain… isolée, sans amis, fantômes parmi les adolescents de mon âge, transparente, raillée, mise à l’écart, en quarantaine jusqu’à la fin de l’année. J’ai passée plus de temps à l’infirmerie durant cette période que sur les bancs de l’école, fatiguée de les entendre parler sur moi tout en m’ignorant. J’avais mal dans ma chair et dans mon âme… j’avais envie de disparaître pour faire cesser cette douleur qui me terrassait du matin jusqu’au soir, où épuisée de pleurer, je m’endormais enfin.
Aujourd’hui, je suis enseignante… après un parcours chaotique dans le monde du Cinéma et de l’audiovisuel, le diagnostique d’une maladie de Crohn, j’ai décide de faire comme Maman, ma douce maman, mon exemple, une institutrice passionnée, que les enfants reconnaissent encore dans la rue en lui courant après des années voire des décennies après, une enseignante bienveillante et juste.
Et comme ma mère, je ne me reconnais pas dans cette caricature.
Le sujet, tout aussi grave qu’il soit, ne justifie pas de l’à peu près. Et je trouve très injuste le procès qui nous ai fait, nous culpabilisant de réclamer un peu de dignité et de respect dans un monde où l’enseignant est toujours montré du doigt chaque fois qu’un problème est soulevé… sans jamais remettre en cause une institution qui s’essouffle (notre formation, nos conditions de travail, l’estime de soi, les élèves et le jugement des parents d’élèves, le burn-out, la hiérarchie qui ne nous soutient plus, les injonctions souvent irréalistes du ministère… ). et non, nous ne nous plaignons pas par principe !
Et comme toute action, nous déplorons que cette vidéo n’a pas été faite avec la participation des enseignants c'est à dire les personnes les plus proches du problème, les personnes qui sont sur le terrain toute l'année, qui sont au contact des élèves en souffrance…
Pour exemple, voici ce que les syndicats mettent en ligne pour aider les enseignants (à mon avis bien plus efficace qu'un spot, visionné seul chez soi, sans explications, sans interactions avec des adultes) :
http://www.snuipp.fr/Des-outils-contre-le-harcelement
Le harcèlement scolaire, il est urgent de libérer la parole... mais de ne pas le faire n'importe comment en utilisant de grosses ficelles qui se transformeront dans la tête des gens très vite en préjugés et idées fausses sur le métier.
Voilà ce que j'avais sur le coeur.
Je suis en parentale actuellement... j'ai vu mes élèves (mon CM1 de l'an dernier, dans une école difficile en Guadeloupe) hier pour leur montrer ma fille. J'étais heureuse de prendre de leurs nouvelles, de les serrer dans mes bras et c'est d'ailleurs bien les seuls qui avaient l'air contents de me voir (mes collègues avaient d'autres choses à faire). Mes élèves ont confiance en moi : ils me confient souvent leurs chagrins, leurs états d'âme, leurs difficultés... après c'est parfois difficile de faire avancer les choses à mon échelle quand ma hiérarchie de me soutient pas, quand le maire ne me soutient pas... La parole de l'enfant est toujours dure à faire entendre !!!
Croyez bien que cela me désole !
C'EST DANS LES CLASSES QUE LE TRAVAIL DOIT ETRE FAIT avec :
- des visionnaires de films, séquences... etc.
- des lectures
- des débats, échanges
- des dessins, des écrits...
Sous le regard bienveillant de l'enseignant, bienveillance souvent mise de côté sous les contraintes institutionnelles, pédagogiques et administratives... et qui passe souvent pour du laxisme... et qui surtout n'a jamais été enseignée aux futurs enseignants !!!